Au fil du
temps, le cairn est recouvert de végétation et devient alors
beaucoup moins visible. il
tombe de fait dans l'oubli.
Il faut alors
attendre 1850 pour que, lors d'un congrès de société
savante, ces masses de terre et de pierres soient signalées
comme tumulus qui représente une butte artificielle de terre
et de pierres sous laquelle demeure des sépultures.
A l'automne
1954, un entrepreneur de travaux publics chargé de
construire une route touristique jusqu'à la pointe de
Ténérez, négocie son approvisionnement en pierres avec le
propriétaire de ces deux grandes buttes pierreuses. La première
butte, située à 100 mètres au Nord-Est du cairn en place, est totalement et irrémédiablement détruite pour les
besoins en pierre des travaux.
Le
cairn présent à cet endroit avait une longueur de 30 m et
une largeur de 20 m. Sa hauteur était de 3 m environ. En son
centre se trouvait une chambre mégalithique constituée de
murs en pierre sèche et couvert d'une grande dalle en
granite. Ce
qui reste est aujourd'hui couvert de végétation sauvage.
Aucune fouilles n'a été pratiquées à cet endroit. Le sol
présente peut-être encore quelques traces néolithiques.
Toujours pour
fournir les cailloux pour la construction de la route, au printemps
1955, la deuxième butte est attaquée par les pelleteuses.
Mais des ouvriers, interrogateurs sur ce site exceptionnel
et singulier à la fois, en parlent autour d'eux et donnent l'alerte.
La population locale est interpellée et commence à
manifester leur désapprobation du pillage. Des
historiens et des scientifiques s'en mêlent également et aboutissent
finalement au classement du site aux monuments historiques le 03 juin 1955. La destruction du
second cairn est de fait alors arrêtée de justesse. La
protection du site est alors assurée.
En même
temps, une plainte est déposée contre l'entrepreneur
indélicat. Le tribunal de Morlaix démontre qu'il avait connaissance de
ce qu'il détruisait. Par ce même tribunal de Morlaix, il est condamné
le 16 décembre 1955 à 6000 francs
d'amende, puis en 1956, en appel, à 12000 francs d'amende. Il doit
également financer la remise en état du deuxième édifice
abîmé. Le jugement est confirmé le 16 mars 1956 par le
tribunal de Rennes. Cette condamnation constitue une première sur les
fouilles archéologiques et fera dès lors jurisprudence.
Heureusement que
la communauté scientifique s'est mobilisée pour la
sauvegarde des lieux afin d'arrêter le pillage
des lieux. Des campagne de recherche archéologiques et de
fouilles se succèdent alors entre 1955 et 1968. En cette
même période de 1956 à1968, le site est consolidé et
restauré. André Malraux qualifie le site de 'Parthénon
mégalithique'. Un superbe monument qui a tenu dans le temps,
presqu'intégralement s'il n'avait pas été vandalisé.
Finalement,
cette attaque du cairn par les pelleteuses à mis au grand
jour les chambres A, B, C et D et ainsi donner un état
précis de ce comportait le cœur de cet édifice. Et les
fouilles commencent.
De ces fouilles,
il en ressort un état précis de sa constitution. Le cairn
primaire comporte 6 chambres (ce sont des dolmen en quelque
sorte). Le cairn secondaire comporte 5 chambres. Les
chambres sont transversales à l'édifice et les chambres sont
en position centrale. A chacune d'elle,
on y accède par une entrée. On distingue effectivement 11
entrées pour 11 chambres, repérées de A à J avec un G et un
G' (lire G prime). Le compte est bon !
Les chambres
sont de construction néolithique c'est à dire faite de
grosses pierres, contrairement à l'édifice qui est construit
de petites pierres. Les chambres comportaient des
sépultures, abritées des intempéries et protégées des
envahisseurs potentiels. La chambre n'était pas
exclusivement réservée à une personne, ni même à une famille
mais aux personnes d'un hameau, d'une tribu, d'un clan ou
d'une communauté, pour plusieurs générations. C'était une
chambre funéraire collective. A noter que dans les fouilles,
on trouve très rarement des ossements du fait que le sol
breton est, en général, très acide. Il a été trouvé des
restes dans le dolmen B cependant (voir plus de détails au
descriptif du dolmen B).
Peu signalé
autrefois dans la littérature, cet énorme massif de pierres qui
abrite
donc 11 dolmens à couloir du Néolithique a été découvert en 1955
lors d’une exploitation de carrière. Toutes les chambres ont
leur entrée côté façade sud de l'édifice. Les entrées de chambre
sont toutes d'architecture différente.
Un peu d'histoire
récente à présent pour expliquer certains épisodes de ces dernières
décennies ainsi que des explications sur les différentes chambres.
Dès la
protection du site, Pierre Roland Giot entame les
fouilles du monument. Ceux-ci, suivi de la restauration
réalisé par l'architecte en chef des Monuments
Historiques R. Lisch, dureront jusqu'en 1968. Les
parties du cairn reconstruites sont signalées par de
discrètes plaquettes d'ardoises. Les dolmens sont
consolidés à l'aide de béton habilement caché dans la
masse du cairn.
Les
fouilles ont mis en évidence que le monument est
constitué de deux cairns comme déjà indiqué. En premier, fut
construit, à l'est du site, un cairn en forme de trapèze
orienté nord-est/sud-ouest et long de 32 mètres. Le côté est
large de 13 mètres et le côté ouest est large de 20 mètres. Le
cairn est constitué de deux murs de parement
concentrique en pierre sèche séparé par 2 mètres. Ces deux
murs forment deux gradins faisant culminer le cairn à
8 m au-dessus du sol. Le cairn représente un volume de
l'ordre de 2000 mètres cube, soit
environ 4000 tonnes de pierres. Il est entièrement
construit avec des plaquettes de dolérite ramassées dans
les environs immédiats, sachant qu'à l'époque la mer
était entre 8 et 10 mètres plus basses, donc l'estran
n'était pas du tout celui d'aujourd'hui. La cueillette
des pierres à proximité se faisait donc sur une surface
bien plus grande.
Les archéologues ont
estimé que la construction a occupé 200 personnes
pendant 3 mois à raison de 10 heures par jour. Le cairn
renferme cinq dolmens dont les couloirs s'ouvrent à la
base de la façade sud.
Environ 200 ou 300 ans plus tard, ce premier cairn est prolongé vers l'ouest par un deuxième cairn.
Ce deuxième cairn porte la longueur de la façade à 72 mètres. La largeur du
côté ouest du monument est de 28 mètres. Il renferme six
dolmens dont les couloirs s'ouvrent comme pour le premier cairn
à la base de la façade sud. La façade a été réalisée
avec une légère concavité permettant de voir toutes les
entrées des dolmens contenus dans le monument. Ce cairn
est construit sur un sol en pente. Afin de maintenir une
unité avec le premier cairn,
les constructeurs ont réalisé six murs de parement en
pierre sèche (c'est à dire sans joint ou liant) constituant autant de gradins. Le plus haut
de ces murs atteint 6 m. Afin de contenir la poussée de
cette immense masse de pierres (5000 mètres cube soit plus de 10 000 tonnes), la base du côté ouest est
constituée de gros blocs couchés et le deuxième parement
est constitué de grandes dalles verticales. Le cœur du
cairn est constitué de plaquettes en dolérite, mais les
parements extérieurs sont en granit.
Le gisement de granit le
plus proche est situé sur l'ile Sterec à 1 km au nord.
Durant le néolithique, le niveau de la mer était plus
bas de 10 m donc toutes les iles actuellement visibles
dans la baie de Morlaix étaient accessibles à pied sec.
Compte tenu de l'éloignement du lieu d'approvisionnement
des matériaux, la construction de ce deuxième cairn
a dû nécessiter environ 600 heures de travail soit 10
mois pour 300 personnes.
Comme
déjà indiqué, le cairn de Barnénez renferme en son sein
onze dolmens, cinq dans le premier cairn
et six dans le deuxième.
Ces dolmens ont été découverts au fur et à mesure de la
restauration du monument. Les archéologues les ont
désignés à l'aide de lettres en commençant à l'ouest.
Les fouilles, effectuées en 1955 et en 1956, mirent à
jour les entrées de dix dolmens qui furent désignés A,
à J. Le onzième dolmen fut découvert par la suite
entre le dolmen G, et H,. Ce qui explique sa
désignation sous le terme G'. Les entrées des
couloirs des dolmens A, E, G, G', H, I, et
J, sont de forme monumentale et s'ouvrent directement
dans la façade. L'entrée du dolmen A est constituée
d'un magnifique trilithe. Les entrées des dolmens G,
G', I, et J, sont plus modestes que celle du dolmen H. Les entrées des dolmens
B, C, D, et F, sont
situées au fond de tranchées ouvertes dans la façade.
Les emplacements des différents dolmens démontrent que
le dolmen H pour le premier cairn
et le dolmen B pour le deuxième ont
été érigés en premier. Les fouilles ont également montré
que les cairns ont été, après un certain temps
d'utilisation, enfoui sous un tertre subcirculaire de
87 mètres sur 26 mètres.
Le premier dolmen
à avoir été construit est donc le dolmen H. C'est
d'après des archéologues, le plus spectaculaire
de tous les dolmens de Barnenez. Il n'a livré que très
peu de mobilier : quelques débris de poterie.
Le couloir, d'une
construction très soignée, bien plus spacieux que celui des autres dolmens, est
long de 7 à 7,50 m, pour une largeur de 110 cm et une hauteur moyenne de 120 cm.
Les 7 tables sont portées exclusivement par les murets de pierre sèche, contre
lesquels sont plaquées de grosses dalles verticales : 7 dalles (et un fragment)
côté ouest, 9 dalles côté est. Le couloir remonte : le plancher se relève
progressivement de 50 cm, et le plafond de 40 à 50 cm, ce qui limite la
pénétration des rayons solaires, même en hiver.
L'ensemble
antichambre et chambre a une longueur d'environ 4 m pour une largeur moyenne de
1,75 à 2 m, ce qui représente une surface totale de 8 mètres carré.
L'antichambre a
une muraille de pierre sèche, haute de 2,50 m, plus ou moins circulaire, contre
laquelle sont plaquées de grosses dalles. La petite voûte encorbellée est
effondrée. Elle devait culminer à 3 m. Ne laissant qu'un étroit passage de
80 cm, 2 petits orthostates marquent la séparation avec la chambre. Ils ne
supportent pas la grande table sous laquelle ils se trouvent.
Entièrement
mégalithique, la chambre à une forme polygonale. Elle est délimitée par
5 grosses dalles, dont 2 sont partagées avec l'antichambre. Ces 5 dalles
supportent une très grande table. Entre les dalles verticales et la table, des
petits murets comblent les vides. La chambre est
ornée de nombreuses gravures. Sur le
petit orthostate ouest de l'entrée, les signes sont très profondément
gravés. Ce sont 3 triangles (haches) et un arc. Sur les autres piliers, les
gravures sont plus frustes et simplement piquetées : triangles, signe en U
(cornes), croix, lignes ondulées, lignes brisées…
Les entrées du site ayant été
scellées en 1968, deux universitaires archéologues espagnols obtiennent en mai 2012
l'autorisation d'étudier trois des onze chambres funéraires du cairn. Ils
décèlent des traces de peintures polychromes dans la chambre du dolmen H, sur
une surface d'environ 4 m2.
La couleur rouge provient de l'oxyde de fer. Le noir contient du dioxyde de
manganèse. De telles peintures ont déjà été trouvées dans des mégalithes,
en Espagne et au Portugal. La dispersion d'autres petites traces de peinture
suggère qu'il y avait un décor total peint et gravé. Selon le Centre des
monuments nationaux, c'est la première fois que, grâce à des analyses, des
traces de polychromie sont identifiées et confirmées dans un mégalithe breton.
Ce dolmen doit être considéré
comme un temple. |
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Le dolmen I
est long d'environ 10,50 m. Il a une entrée basse (100 à
110 cm).
Le couloir,
d’une longueur de 7,50 m, est orienté à 162°. Il est en très
bon état.
Les murets du couloir sont construits, en pierre
sèche qui soutiennent seuls les tables de granite.
La
première partie de ce couloir est couverte de 3 tables. De
très courts orthostates (75 à 80 cm de haut) y bordent les
2 murets, sans jouer le rôle de supports.
La deuxième partie
du couloir est couverte de 4 tables. On n'y trouve que
2 faux-supports, l'un à droite, l'autre à gauche, juste
avant l'entrée de la chambre.
La
chambre, circulaire, couvre environ 7 m2.
Les murs sont restés intacts jusqu'à environ 2 m de hauteur,
tandis que la voûte en encorbellement est trouvée effondrée.
En 1961, elle est reconstituée.
Seuls quelques débris de
tessons gallo-romains ont été retrouvés lors des
fouilles. |
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Le dolmen J, long de 9 m, est le plus oriental de
tout Kerdi Bras. Il occupe à peu près, dans la surface
couverte par l'édifice, le point le plus élevé. Il est très
endommagé : il se trouve dans une zone du cairn où sans
doute, depuis longtemps, on avait pris l'habitude de
prélever des pierres.
Le dolmen J est le seul du cairn primaire à être pourvu d'un
avant-couloir. Celui-ci, long d'un mètre, est découvert. Son
entrée s'aligne sur le parement externe. Cet avant-couloir,
du fait de sa position privilégiée, pouvait avoir une
fonction rituelle. Mais on n'y a trouvé aucun mobilier
permettant de conforter une telle hypothèse.
Le couloir couvert (6 m) est le plus court du cairn
primaire. Ses murets en pierre sèche portent les tables. Sa
première table, en granite, est alignée sur le parement
interne du cairn (et non sur le parement externe, comme font
les 4 autres premières tables du cairn primaire).
Sur sa face inférieure, est gravé un écusson surmonté d'une
gerbe de 15 lignes courbes en 2 registres divergents. |
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On trouve en Bretagne d'autres exemples de cette figure,
dite « en marmite » (sans anses, ici), qui donne lieu à
diverses interprétations : figure humaine avec
cheveux, Déesse mère, voile de barque… L'endroit où elle se
trouve est inhabituel, ce qui fait penser à un réemploi
(dalle montée à l’envers).
Sous la deuxième table, un faux-support est plaqué contre le
muret ouest. Les tables suivantes ont disparu. On trouve
encore deux petits faux-supports contre le muret ouest.
La chambre, de forme indécise (3 m de diamètre), est en
pierre sèche. Elle n'a conservé sa muraille que sur une
hauteur d'1,50 m. Sa voûte en encorbellement, trouvée
effondrée, est reconstituée en 1961.
Situé entre le
dolmen G et le dolmen H, le dolmen G′ doit sa
dénomination au fait qu'il a été découvert après tous les
autres, en juin 1957. Par son plan et par ses dimensions, il
a des ressemblances avec le dolmen G. Sa longueur est
d'environ 12,50 m.
À gauche de
l'entrée de la chambre est placée une mince dalle en granite
de forme rectangulaire pouvant être une stèle anthropomorphe
représentant une idole, la déesse des mégalithes.
Hormis quelques
charbons de bois et un éclat de silex (et, à l'entrée, deux
tessons, probablement de l'âge du fer), il n'a pas livré de
mobilier.
Le couloir
est « tortueux et irrégulier ». Il a une longueur de
10,40 m environ. Ses murets sont bâtis en pierre sèche. Il
est recouvert de 12 tables. L'entrée a un petit orthostate,
qui ne supporte pas la première table.
Le couloir a
d'abord une hauteur de 120 à 130 cm, pour une largeur de 80
à 90 cm. À 6 m de l'entrée, il rétrécit de façon très
marquée : la hauteur n'est plus que de 80 à 90 cm, et la
largeur moyenne de 70 cm. À l'endroit du redent, il y a une
rupture dans l'appareillage des parois et, au-dessus, tout
autour de la sixième table, le cairn comporte un parement
interne, perpendiculaire au couloir. Tout cela donne à
penser que le couloir a été fait en deux étapes : on a
construit d'abord un couloir primaire de longueur moyenne
(4,40 m), couvert de 6 tables ; puis on l'a prolongé par un
couloir secondaire de 6 m, couvert lui aussi de 6 tables.
Une des
dernières dalles est brisée. Le sol est recouvert de
pierraille. On a trouvé dans ce couloir un bourrage de
grosses pierres.
Circulaire, bien
conservée, la chambre est petite : son diamètre moyen est de
2 m, pour une hauteur de 2,80 m. Parois et voûte en
encorbellement sont en pierre sèche (granite mêlé, pour ce
qui concerne la voûte, de quelques dalles de schiste bleu).
Une dalle de schiste bleu ferme l'encorbellement. Le sol est
recouvert de pierraille. Une fine dalle sur chant était
disposée de façon oblique à l'ouest de l'entrée de la
chambre. Elle a mystérieusement disparu dans les années
1960. |
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Le
dolmen G est le monument le plus occidental du cairn primaire. Intact, il a
une longueur d'environ 13,50 m. En dehors de charbons et d'un débris d'os, il
n'a pas livré de mobilier.
Long
d'environ 11,60 m, le couloir est le plus long du cairn primaire. Tortueux et
irrégulier comme celui de G′, il s'incurve doublement, formant un s très
aplati. Ses murets sont bâtis en pierre sèche. À l'entrée, plaqués contre les
parois, se dressent deux petits piliers, sur lesquels repose la première des
13 tables du couloir. La hauteur est d'abord, sous les deux premières tables, de
50 à 60 cm. Puis elle remonte à 100−110 cm. La largeur, dans cette première
partie du couloir, est de 100 cm.
À 7 m
de l'entrée, le couloir rétrécit nettement (un peu moins cependant que dans le
dolmen G′) : sa seconde partie ne fait plus que 50 cm de large, tandis que le
plafond descend jusqu'à 70 cm. À l'endroit du rétrécissement, on trouve dans le
cairn la trace du même parement interne qu'au-dessus du couloir G. La partie
proche de l'entrée (le couloir secondaire), longue de 7 m, est pourvue de
8 tables. La partie proche de la chambre (le couloir primaire), longue de
4,60 m, est couverte de 5 tables.
Le
sol est entièrement recouvert d'une couche de 25 à 30 cm de pierraille. Le
couloir a été obstrué volontairement sur 4 m, entre les tables 4 et 9 : à cet
endroit, le « pavage » a été trouvé recouvert plus haut que dans le couloir G′,
parfois jusqu'au plafond d'un amoncellement de grosses pierres de taille.
L'arrivée dans la chambre était également à demi obturée d'un amoncellement de
pierres, parmi lesquelles se trouvait un fragment de tibia humain. |
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Le
couloir secondaire est daté dans l'intervalle entre 4330 et 4005 avant notre
ère.
Circulaire, bien conservée, la chambre a des dimensions proches de celles de la
chambre G′ : d'un diamètre moyen de 2 m pour une hauteur de 2,60 m. Comme dans
la chambre G′, parois et voûte sont en pierre sèche : les parois sont faites de
dalles plates de granite jaune superposées ; la voûte, en encorbellement, est
également faite de petites dalles de granite superposées, auxquelles se mêlent
quelques plaques de schiste bleu. Une dalle de schiste ferme l'encorbellement.
Des
charbons de bois trouvés dans la chambre en 1968 sont datés par le carbone
14 dans l'intervalle entre 5010 et 4400 avant notre ère. |
Le deuxième cairn
est bâti autour du dolmen B. Celui-ci n'est cependant
pas en position centrale comme l'ait le dolmen H, pour
le premier cairn.
Le dolmen B, est de construction entièrement
mégalithique, c'est à dire uniquement constitué de
grosses pierres.
Le couloir, long de 11 mètres, est orienté à
145°. Il est constitué d'orthostates soutenant les
dalles de couverture. Les vides entre les orthostates
sont comblés par des murs en pierre sèche. La chambre
rectangulaire est décalée vers l'ouest par rapport au
couloir et a une superficie de 2 mètres carré.
Elle est constituée de sept orthostates soutenant une
dalle de couverture. Toutes les dalles sont en granit.
Située dans la zone dévastées par les pelleteuses, la
chambre est à l'air libre et est donc visible de
l'extérieur.
Le couloir a livré quelques fragments d'ossements et
quelques tessons de poterie.
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À l'ouest du dolmen B, se trouve le dolmen A. Le
couloir débute par un trilithe et débouche, au bout de
9 mètres d'un tracé rectiligne orienté à 146°, dans une
chambre rectangulaire de 3 mètres carré.
Le couloir et la chambre sont constitués exclusivement
d'orthostates soutenant les dalles de couvertures.
La
chambre est toutefois couverte par une voûte à
encorbellement de 4 m de hauteur. Deux des orthostates
de la chambre sont une seule dalle de 5 m de longueur et
de 2 m de largeur. Cette dalle, brisée exactement en son
milieu, était peut-être destinée à servir de couverture
à cette chambre. Fut-elle brisée intentionnellement
(dalle en réemploi) ou par accident ?
La particularité
de ce dolmen est la fermeture de la chambre au niveau du
couloir par un orthostate perforé par un trou circulaire
de 12 cm de diamètre. Cette ouverture permet de regarder
à l'intérieur de la chambre, mais pas d'y pénétrer.
Permettait-elle l'introduction d'offrande ou
servait-elle au passage des âmes des défunts ?
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Certains
indices permettent de supposer que le couloir était
fermé par une porte en bois permettant ainsi des visites
fréquentes. Le premier orthostate
à droite de la chambre est orné de sept lignes en "U",
plusieurs haches emmanchées et un arc. Durant la fouille
de nombreux tessons de poterie néolithique et de la
céramique de type Le Souch furent mise à jour. Une
datation C14 des vestiges de la chambre a donné une
fourchette de 4550 à 3900 ans av. J-C. |
À l'est du
dolmen B, se succèdent les dolmens C, D, E, et
F. Les dolmens C, et D, sont les seuls qui peuvent
être visités. Le dolmen C, possède un couloir de 10 m
de longueur orienté à 146°. Il est construit en pierre
sèche et couvert par des dalles. Il a une largeur de 1 m
et une hauteur de 1,50 m.
Lors de la découverte, le mur
de droite s'était effondré à mi-longueur. Le couloir
débouche dans une chambre circulaire de 2,50 m de
diamètre couverte par une voûte en encorbellement de 4 m
de hauteur.
Elle est entièrement construite en pierre
sèche. La chambre a été éventrée et à moitié détruite
par les pelleteuses.
Dans la chambre furent découvert
des fragments de gobelets du campaniforme ancien,
quatorze pointes de flèches en silex, douze lames
courtes et deux retouchoirs. Un poignard en cuivre
arsénié (2 %) de 82 mm de longueur y fut également
retrouvé. La présence d'arsenic confère au cuivre une
grande dureté. Devant la façade, entre les entrées des
dolmens C, et D,, furent retrouvés des bols à pied et des poteries.
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Le
dolmen D est intéressant par le mobilier qu'il livre, témoin des phases
successives d'occupation :
-
70 g d'objets en silex dans le couloir, et 335 g dans la chambre,
-
50 g de quartz et 380 g de pierres variées dans le couloir,
-
510 g d'objets en dolérite,
-
2 675 g de poterie estimée du néolithique moyen dans le couloir, et
155 g dans la chambre,
-
751 g de céramique campaniforme dans le couloir, et 96 g dans la chambre,
-
8 230 g de poterie grossière (estimée comme faisant le lien entre
le chalcolithique et les débuts de l'âge du bronze) dans le couloir, et
1 600 g dans la chambre,
-
la base d'un pot à piédestal de l'âge du fer,
-
180 g de tessons peut-être médiévaux dans l'entrée de l'avant-couloir.
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Le
couloir comporte un avant-couloir à ciel ouvert, qui connaît une fréquentation
très active au néolithique moyen (poterie fine). Cette fréquentation reprend au
chalcolithique (poterie campaniforme) et dans la période de poterie grossière
qui mène à l'âge du bronze.
Comme souvent à Barnenez, la
première table est en métadolérite, tandis que les suivantes sont en granite.
Le couloir, sensiblement rectiligne,
en excellent état, a des murs en pierre sèche. Un peu plus étroit vers l'entrée
qu'à l'approche de la chambre, il est couvert de 10 tables. Un vide important
existe entre la première et la deuxième, ce qui a provoqué un éboulement. C'est
peut-être par cet endroit que des visiteurs tardifs ont pénétré dans le dolmen.
Une datation a pu s'effectuer à
partir de charbons trouvés dans le couloir. Ils donnent l'intervalle entre 390
et 5 avant notre ère. Les visiteurs tardifs seraient donc de la période de La
Tène.
Des quatre chambres éventrées en
1955, celle du dolmen D est la plus endommagée. Lorsque pelle mécanique et
bulldozers sont stoppés, elle n'est plus qu'un tas d'éboulis au-dessus duquel
subsiste un mètre carré d'encorbellement.
Construite en pierre sèche, elle est circulaire. Des
petites dalles verticales la rendent polygonale, d'un diamètre allant de 2,30 à
2,50 m, ce qui donne une surface utile d'environ 6 m2.
Ces dalles ont entre 0,15 et 1 m de largeur pour une hauteur, au-dessus du
remplissage, de 0,80 à 1 m. Quelques-unes sont manquantes. Elles étaient
originellement plaquées contre les parois. Lors de l'opération de consolidation,
il s'est révélé nécessaire de les incorporer dans la muraille de soutien : c'est
le seul point sur lequel il a fallu adopter un parti différent de l'original. On
a trouvé dans la chambre des fragments très altérés d'ossements humains. |
Le dolmen E a une longueur de
13,60 m. Son entrée ne fait pas plus de 80 cm de hauteur. Il n'y a pas
d'avant-couloir à ciel ouvert : la première table du couloir, la plus en avant
de tout le cairn secondaire, rase le bord extérieur du cairn.
Le couloir, long de 10,50 m, est
entièrement construit en pierre sèche. Sa base, plus étroite que le sommet,
varie de 75 à 100 cm de large. Elle se rétrécit jusqu'à 50 cm en milieu de
couloir, au passage du parement interne. Deux orthostates se trouvent côte à
côte le long de la paroi est, non loin de la chambre. Des coquilles de
mollusques (huîtres, palourdes, patelles) ont été trouvées.
La chambre, entièrement en pierre
sèche, effondrée, n'a plus que 3 m de hauteur. Le sommet de l'encorbellement est
détruit. Il devait à
l'origine culminer à 4 m. La base de la paroi dessine un ovale assez irrégulier
d'un diamètre moyen de 3 m (jusqu'à 3,60 m), ce qui donne une surface d'environ
7 m2. |
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|
Au milieu de la chambre, se trouvait un important
amas de débris végétaux brûlés, daté de 900 de notre ère (haut Moyen Âge). Sur
le pourtour de la chambre, comme dans le couloir, des coquilles de mollusques
ont été trouvées. Avec du recul, le
linteau de la porte d'entrée a la forme d'un cœur. |
Le dolmen F est le plus oriental du cairn
secondaire. Il est donc situé entre le dolmen G (cairn
primaire) et le dolmen E (cairn secondaire). Il mesure
14 m.
Il est difficile
de savoir si tous les dolmens du cairn secondaire ont été construits dans une
même période. La question se pose notamment pour le dolmen F qui, selon certains
archéologues, il y a des zones d'ombre !
-
La chambre n'est pas dans l'alignement des 5
autres chambres du cairn secondaire, mais celui des chambres du cairn
primaire. Elle est plus étroite et plus haute (3,50 m) que les autres
chambres du cairn secondaire. Elle a le même diamètre (2 m) que les chambres
voisines G et G′, qui appartiennent au cairn primaire. Le couloir semble
avoir été allongé, comme ceux des dolmens G et G′. Enfin, les datations
viennent conforter l'idée « raisonnable » selon laquelle le dolmen F aurait
été construit « à peu près en même temps » que G et G′ :
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intervalle entre 5010 et 4400 avant notre
ère pour la chambre G ;
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intervalle entre 4330 et 4005 pour la
prolongation du couloir G ;
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intervalle entre 4705 et 3955 pour la
chambre F.
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Le couloir est le plus long (12 m) et le plus étroit de
tout le cairn de Barnenez. Il comprend une courte partie
à ciel ouvert. Cet avant-couloir est particulièrement
étroit. Vingt petits tessons de poterie y ont été
trouvés. Un contrefort, sans doute secondaire, le borde
à l'est. Une quinzaine de petits tessons ont été trouvés
le long de la façade, près du coin occidental de
l'entrée.
Le couloir est
construit en pierre sèche. Quelques faux-supports sont plaqués sur les
murailles, ou plus ou moins intégrés dans la maçonnerie. Une des tables de
couverture s'est rompue, provoquant un éboulement dans la seconde moitié du
couloir75.
Celui-ci présente plusieurs traces de prolongation, notamment à 4 m de la
chambre. Le couloir a été fouillé aux deux tiers, et une quinzaine de tessons y
ont été trouvés, ainsi que des charbons de bois. Les charbons de bois du niveau
le plus élevé donnent l'intervalle entre 4320 et 3650 avant notre ère.
La chambre,
intacte, a un diamètre de 2 m, soit une surface de 3 m2 environ.
Ce faible diamètre de base, pour une hauteur de 3,50 m, donne à
l'encorbellement, bien préservé, un profil très aigu. Les dernières pierres de
cet encorbellement ne sont pas très grandes. Une petite dalle plate sert de clef
de voûte.
Le sol de la
chambre se compose d'une couche de 40 cm de glaise, recouverte de 30 cm de
pierraille. Sa partie sud-ouest a été fouillée. Elle a livré des charbons, un
fragment d'os et un minuscule tesson de poterie. Les charbons donnent une date
dans l'intervalle entre 4705 et 3955 avant notre ère. |
Et maintenant en guise
de synthèse, pourquoi ne pas visualiser une petite vidéo qui
explique tout sans se prendre la tête. Volontairement, cette vidéo
n'a pas été proposée en préambule pour conserver le plaisir de la lecture.
Après l'effort de la lecture, le plaisir
de l'écoute et de découverte des images
en musique : c'est parti pour la
vidéo. |
Et c'est fini... pour
cette présentation des choses. Ça laisse un peu perplexe
tout ça tout de même !
Et hop, on passe à
autre chose. |
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