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Cette croix monumentale de cimetière est également une croix de Mission. Elle est localisée dans une allée du cimetière Saint Jean dont l'entrée principale se situe Rue du Forlac'h. Il y a une autre entrée au cimetière du côté du Boulevard du Forlac'h. La croix se compose d'un emmarchement à trois degrés (trois marches ou trois niveaux) sur lequel on distingue un soubassement mouluré de section carrée. Ce soubassement est sommé d'un socle de forme pyramidale tronquée, de section carrée également, avec les angles supérieurs de type à griffe. Chaque face de ce socle comporte des écrits sculptés. Sur le socle se dresse un haut fût, écoté, de section cylindrique et comporte un chapiteau sommitale support d'un croisillon en position centrale d'une part, et d'une statue droit ainsi que côté droit d'autre part. Sur le croisillon, on aperçoit un Christ crucifié. Au dessus de la tête du christ, on distingue un petit phylactère obliquee ou 'Titulus Crusis' portant le texte 'INRI' qui est l'abréviation du latin "Jesus Nazarenus Rex Iudaeorum" qui signifie : "Jésus le Nazôréen, roi des Juifs". |
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Chaque élément structurel de cette croix est monolithe en pierre de Kersanton ou Kersantite. A la base du fût, côté Sud, se dresse un gros bloc sculpté représentant la Vierge Marie portant son fils Jésus à la descente de la croix après crucifixion. Comme indiqué précédemment le fût présente des écots répartis sur toute sa périphérie. Pour certains, ce fût représente un tronc d'arbre garni de branches sectionnées à proximité du tronc et symbolise l'arbre de la vie. Pour d'autres, les écots du fût représentent les tumeurs de la peste. Ce sont des bubons et dans ce cas, les vœux émis au pied de la croix de ce type étaient censés cesser la maladie ! Or, jadis, les malades venaient parfois gratter leurs plaies contre les écots, pensant guérir plus vite, mais en réalité, cela ne faisait qu'aggraver la situation en se sur-contaminant sur les lambeaux laissés sur le fût par les précédents ! Dans ce dernier cas, en terme d'arbre de la vie, on peut trouver mieux ! A noter que ces écots (bubons) sont soit unique, soit double et même parfois triple. Le fût comporte également un grand phylactère en spirale. Un phylactère est, à partir de l’art chrétien médiéval, un moyen graphique semblable à une petite banderole, sur laquelle se déploient des écrits. Sur la face Nord du socle, on distingue l'écrit "Mission de 1893" complété d'un écrit dont la lecture est improbable du fait de l'érosion des caractères. On devine cependant la signature d'Yves Hernot à la base de l'écrit. Sur la face Sud, on peut lire : 'SIC DEUS DILEXIT MUNDUM' signifiant 'Dieu a tant aimé le Monde'. Sur la face Est, on lit : 'EGO SUM RESURRECTIO ET VITA' qui signifie 'C'est moi qui suis la résurrection et la vie'.
Sur la face
Ouest, voici ici
Cette croix s'adresse donc à deux 'Missions évangéliques' : celle de 1893 et celle de 1933. Le style de la croix, ainsi que le matériau utilisé (pierre de Kersantite), ne fait aucun doute sur l'origine de l'élaboration de cette édicule : C'est du Yves Hernot (d'ailleurs confirmé par la signature portée sur le socle même si elle est difficilement lisible. C'est même une création d'Yves Hernot père, sculpteur réputé qui avait son entreprise à Lannion allant jusqu'à 80 personnes. A noter que le père et fils Hernot portent le même prénom "Yves" : Yves Hernot père (1820-1890), Yves Hernot fils (1861-1929). Ils ont dirigé l'Atelier de sculpture Yves Hernot à Lannion de 1844 à 1929. Ils étaient spécialisés dans la création de croix, de calvaires, de tombeaux, de statues et de monuments aux morts. Près de 1000 édicules ont été réalisés sous leur direction dont 517 croix ou calvaires. 11 avril 2021 |