Croix de mission, placître de l'église Saint Jean baptiste - Lézardrieux

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Le survol des photos ci-dessous permet de les agrandir. Bonne visite.

Localisation géographique

 
Croix de mission 1879 - Lézardrieux Croix de mission 1879 - Lézardrieux Croix de mission 1879 - Lézardrieux Croix de mission 1879 - Lézardrieux Croix de mission 1879 - Lézardrieux Croix de mission 1879 - Lézardrieux Croix de mission 1879 - Lézardrieux Croix de mission 1879 - Lézardrieux Croix de mission 1879 - Lézardrieux Croix de mission 1879 - Lézardrieux Croix de mission 1879 - Lézardrieux Croix de mission 1879 - Lézardrieux Croix de mission 1879 - Lézardrieux Croix de mission 1879 - Lézardrieux Croix de mission 1879 - Lézardrieux Croix de mission 1879 - Lézardrieux

Cette croix de mission, également qualifiée de calvaire, se trouve près du monument aux morts, sur le placître de l'église paroissiale Saint Jean baptiste à Lézardrieux.

Ce calvaire est composé d'un emmarchement rectangulaire à trois degrés portant trois soubassements construits en pierre de taille de granite.

Le soubassement principal accueille une croix au centre et un soubassement secondaire de chaque côté de celui-ci qui porte chacun une statue en ronde bosse (statue de la Vierge à gauche, statue de saint Jean à droite).

La face antérieure du soubassement principal présente l'inscription suivante : Mr Jouannet Recteur, Mr Renan, Maire, Mr Kerleau, Trésorier. Sur une face du soubassement qui supporte la Vierge est inscrit : "ECCE MATER TUA", c'est à dire "Voilà votre Mère".

Sur le soubassement qui détient la statue de saint Jean l'inscription est inscrit : "ECCE FILIUS TUUS", c'est à dire "Voilà votre Fils".

La croix dressée sur le soubassement principal est constituée d'un socle à griffes, d'un fût monolithe agrémenté d'un phylactère et d'une croix terminale à fleurons dont la face antérieure est ornée d'un Christ en croix surmonté du titulus (INRI), qui est l'abréviation du latin "Jesus Nazarenus Rex Iudaeorum" qui signifie : "Jésus le Nazôréen, roi des Juifs". 

Le socle, monolithe, en kersantite ou pierre de Kersanton, porte une inscription sur chaque face : en face avant ou antérieure : "Hommage de la paroisse de Lézardrieux à Notre Seigneur Jésus-Christ". En face latérale droite :"En Souvenir de la MISSION 1879". En face arrière ou postérieure : "Yves HERNOT Sculpteur à Lannion. En face latérale gauche : "10 jours d'indulgences".

Le phylactère ornant le fût de section cylindrique de la croix porte l'inscription latine suivante extraite de l'Évangile selon saint Jean (chap. XI) : "EGO SUM RESURRECTIO ET VITA : QUI CREDIT IN ME, ETIAM SI MORTUUS FUERIT, VIVET", signifiant "Je suis la résurrection et la vie ; qui croit en moi, fût-il mort, vivra !".

Comme indiqué, ce calvaire a été érigé en 1879 à l'occasion d'une mission dont les signataires sont messieurs Jouannet, Renan et Kerleau étant respectivement recteur de la paroisse, maire de la commune et trésorier du conseil de fabrique.

Egalement signataire Yves Hernot Sculpteur Lannion qui, sur ce calvaire croix de mission, met en scène un groupe de la crucifixion à trois personnages.

A noter que le père et fils Hernot portent le même prénom "Yves" : Yves Hernot père (1820-1890), Yves Hernot fils (1861-1929). Ils ont dirigé l'Atelier de sculpture Yves Hernot à Lannion de 1844 à 1929. Ils étaient spécialisés dans la création de croix, de calvaires, de tombeaux, de statues et de monuments aux morts. Près de 1000 édicules ont été réalisés sous leur direction dont 517 croix et calvaires. Reconnaissance : l'atelier a médaillé du Grand prix de Rome et de l'exposition universelle de 1867.

Cette croix de mission est donc vraisemblablement l'œuvre d'Yves Hernot Père.

Le fût ainsi que le croisillon portent des écots. Pour certains, ce fût représente un tronc d'arbre garni de branches sectionnées à proximité du tronc et symbolise l'arbre de la vie. Pour d'autres, les écots du fût, dit "écoté", représentent les tumeurs de la peste. Ce sont des bubons et dans ce cas, les vœux émis au pied de la croix de ce type étaient censés cesser la maladie ! Or, jadis, les malades venaient parfois gratter leurs plaies contre les écots, pensant guérir plus vite, mais en réalité, cela ne faisait qu'aggraver la situation en se sur-contaminant sur les lambeaux laissés sur le fût par les autres ! Dans ce dernier cas, en terme d'arbre de la vie, on peut trouver mieux ! 

09 janvier 2021