Chapelle et crucifix Sainte Anne - Troguéry |
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Chapelle Sainte Anne Chapelle Sainte Anne Chapelle Sainte Anne Chapelle Sainte Anne Chapelle Sainte Anne Chapelle Sainte Anne Chapelle Sainte Anne Chapelle Sainte Anne Chapelle Sainte Anne Chapelle Sainte Anne Crucifix de la chapelle Sainte Anne Crucifix de la chapelle Sainte Anne Crucifix de la chapelle Sainte Anne Crucifix de la chapelle Sainte Anne Crucifix de la chapelle Sainte Anne |
Le crucifix de placître ainsi que la chapelle Sainte Anne se situent à droite de la route qui mène à la baie Sainte Anne sur le fleuve côtier "Le Jaudy". Cette chapelle conserve des éléments du décor intérieur d'origine et un immobilier très intéressant qu'on a malheureusement pas pu admirer du fait que la chapelle demeure fermée D'après l'acte de fondation d'une messe, daté du 17 septembre 1623, la chapelle Sainte Anne remonte au XVIème siècle, ce que confirment les petites baies Nord et Sud, le bénitier surmonté d'une accolade fleuronnée et les consoles de statues sur le chevet. En 1779 (date sculptée sur la porte Nord), son mauvais état nécessite sa reconstruction partielle. C'est l'époque où le Trégor retrouve les allures d'un grand chantier religieux avec au moins 22 sites de construction ou de reconstruction ouverts entre 1770 et 1789. Cédée à la commune en 1878, la chapelle est restaurée en 1881 (date sculptée sur la porte Ouest) puis à nouveau en 1925 (fenêtres et toiture neuve, réfection de la façade Ouest et du lanternon). Les murs, naturellement sans fondation, ont tendance à s'ouvrir vers l'extérieur en partie haute. C'est pourquoi des croix de chaînage en fer maintiennent l'ensemble en position. Elles sont parfaitement visibles en haut des murs latéraux. Sur le placître prend place un crucifix dont la statue du Christ est remarquable de détails. Ce crucifix se compose d'un emmarchement à deux degrés (deux marches ou deux niveaux) sur lequel prend place un socle pyramidal, monolithe, en pierre de kersantite dont l'arête supérieure est chanfreinée en quart de rond concave. Sur une face avant du socle est gravé : "O CRUX AVE SPES UNICA" 1870, qui signifie : "Salut, ô Croix, unique espérance" suivi du millésime 1870 : c'est la date à laquelle le crucifix a été érigé. Sur ce socle, se dresse un fût, plutôt court; de section cylindrique, monolithe en kersantite également, sommé d'un croisillon à grandes branches. On remarque cependant que les branches horizontales sont écourtées, cassées probablement. Le croisillon est doté d'un Christ en croix, sculpté en demi-bosse, tourné face au Sud. Au dessus de la tête du Christ, on distingue un phylactère circulaire ou 'Titulus Crusis' portant le texte 'INRI' qui est l'abréviation du latin "Jesus Nazarenus Rex Iudaeorum" qui signifie : "Jésus le Nazôréen, roi des Juifs". Le Christ en croix est représenté en court périzonium noué (pagne qui servait de caleçon durant l'Antiquité). Les pieds du Christ crucifié reposent sur un suppédaneum de forme triangulaire. Le fût et le croisillon portent des écots. On dit distinctement que le fût est écoté. Ce fût représente un tronc d'arbre garni de branches sectionnées à proximité du tronc. Il symbolise l'arbre de vie selon certains, mais pour d'autres, les écots représentent les tumeurs de la peste. Ce sont des bubons et dans ce cas, les vœux émis au pied de la croix de ce type étaient censés cesser la maladie ! Or, jadis, les malades venaient parfois gratter leurs plaies contre les écots, pensant guérir plus vite, mais en réalité, cela ne faisait qu'aggraver la situation en se sur-contaminant sur les lambeaux laissés sur le fût par les autres ! En terme d'arbre de la vie, on peut trouver mieux ! Le haut du fût est pourvu d'un manchon en fer en guise de consolidation de l'édicule. Le crucifix est typique des créations des ateliers Yves Hernot de Lannion. A noter que le père et fils Hernot portent le même prénom "Yves" : Yves Hernot père (1820-1890), Yves Hernot fils (1861-1929). Ils ont dirigé l'Atelier de sculpture Yves Hernot à Lannion de 1844 à 1929. Ils étaient spécialisés dans la création de croix, de calvaires, de tombeaux, de statues et de monuments aux morts. Près de 1000 édicules ont été réalisés sous leur direction. Ce crucifix est l'œuvre d'Yves Hernot Père, compte tenu de la date à laquelle il a été érigé (1870). Il est à noter que seul le Christ est représenté sur cet édicule. C'est donc bien un crucifix et non pas, comme parfois cité, une croix ni même un calvaire. 28 avril 2019 |