Basilique saint Sauveur - Dinan

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Basilique saint Sauveur

 

LA BASILIQUE SAINT SAUVEUR - DINAN (Côtes d'Armor) 

La basilique saint Sauveur de Dinan est un édifice religieux catholique romain. Elle est historiquement l'une des deux églises paroissiales de la ville, l'autre étant l'église Saint-Malo.

Les parties les plus anciennes de l'édifice ont été construites au XIIème siècle. Une campagne de reconstruction commencée en 1480 a ajouté à la nef un bas-côté septentrional et complètement rebâti le chevet et le transept. Les parties hautes de la façade ont également été reconstruites. Les travaux ayant dû être interrompus, ont subsisté de l'église romane le mur Sud de la nef et les parties basses de la façade.

Cette campagne de reconstructions est un bon indicateur du dynamisme de la ville à la fin du Moyen Âge. La décoration des chapelles rayonnantes, qui en est l'un des fruits, témoigne du métissage des formes gothiques et renaissantes en Bretagne au début du XVIe siècle. Cependant, l'effondrement du clocher en 1547 conduit à des modifications de l'église, et en particulier à renoncer au voûtement du chœur qui est donc couvert d'une charpente lambrissée.

L'église est également devenue un lieu de dévotion mariale à Notre-Dame-des-Vertus, bas-relief du XVe siècle autrefois conservé au couvent des Cordeliers de la ville. Objet d'une vénération locale, cette représentation de l'Assomption de la Vierge a permis que l'édifice soit érigé en basilique mineure par le pape Pie XII le 23 mai 1954.

Outre ce relief, l'édifice conserve un mobilier assez riche, dont le cénotaphe du cœur de Bertrand du Guesclin.

Basilique saint Sauveur

Reconstruction en fin du Moyen Âge

L'église du XIIème siècle fait l'objet d'une campagne d'importants travaux à partir de 1480.

Un bas-côté doté d'une file de chapelles est construit au Nord de la nef romane. Le niveau supérieur de la façade est reconstruit. Au Sud de la nef, un bas-côté était prévu mais n'est pas construit. A la place, une petite chapelle à trois pans est bâtie à l'ancien emplacement d'une porte, à partir de 1500.

Le chevet est entièrement reconstruit à partir de 1507, sous la direction d'un maître d'œuvre nommé Roland Bougnard. L'ensemble du chevet est probablement achevé vers 1547, date à laquelle la tour de croisée s'effondre.

Après cet événement, un chantier de reconstruction est lancé, qui prévoit le contrebutement du haut chœur par des arcs-boutants. Ces parties sont achevées en 1646 par une charpente lambrissée, remplacée par une fausse voûte en plâtre au XVIIIème siècle.

Église et paroisse à l'époque moderne

À l'époque moderne, l'édifice religieux Saint-Sauveur de Dinan dessert, avec l'autre paroisse de la ville, Saint-Malo, une population qui oscille entre 5 000 et 8 000 habitants et dont la pratique religieuse est importante. On compterait au XVIIIème siècle jusqu'à 4 000 communiants pour la seule paroisse de Saint-Sauveur.

À partir de la fin du XVIème siècle, dans le mouvement de la Réforme catholique, de nombreuses confréries se développent dans la paroisse, pour atteindre au XVIIIème siècle le nombre de douze confréries de métier, placées sous le patronage des saints Clément, Fiacre, Barbe, Jean Baptiste, Joseph, Crépin, Cécile, Éloi et Laurent, ainsi que l'Ascension et la Trinité.

La confrérie des marchands forains n'a pas de patronage. Il faut également compter quatre confréries de dévotion, dédiées à sainte Catherine, au Saint Sacrement, aux agonisants sous l’invocation de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont-Carmel, ainsi que l'archiconfrérie de l'Annonciation de la Glorieuse Vierge Marie.

S'y ajoute la confrérie dite des prêtres en l'honneur de l'Assomption et de la Nativité de la Vierge, qui accueille également des notables laïcs en nombre important. Cette dernière confrérie est l'héritière d'ancêtres médiévales, fusionnées en 1411. La confrérie de l'Assomption de la paroisse Saint-Sauveur et celle de la Nativité de la Vierge à l'Hôtel-Dieu.

La vie liturgique de l'édifice est riche et comprend, outre les offices paroissiaux, ceux qui sont célébrés par les confréries. La plus présente, celle des prêtres, assure la célébration d'une messe chantée avec diacre et sous-diacre au grand autel tous les matins. S'y ajoutent deux messes solennelles chaque année, ainsi que les services funèbres solennels pour les confrères défunts.

La Révolution française et ses suites

La Révolution transforme l'église en Temple de la Raison, puis en grenier à foin, avant qu'elle ne soit rendue au culte en 1801. En 1808, un orage emporte la toiture, avant qu'une fenêtre ne s'écroule en 1820.

L'architecte Hippolyte Béziers-Lafosse conduit en 1851-1852 une campagne de restauration. Il refait notamment les ouvertures de la façade occidentale et du bras sud suivant le dessin des anciennes baies. Victor Ruprich-Robert lui succède entre 1855 et 1864.

L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1862. La façade et le transept Nord font l'objet d'une nouvelle campagne de restauration en 1907.

En 1954, l'église reçoit le titre de basilique mineure, en raison du culte qui y est rendu au relief de Notre-Dame des Vertus qui provient du couvent des Cordeliers de la ville.

Note : Selon le droit canonique (lois et règlements du clergé), aucune église catholique ne peut être honorée avec le titre de « basilique » sans décision du Saint-Siège. Néanmoins, le terme de basilique mineure a émergé pour désigner des églises dont l'architecture était particulière. Au XVIIIe siècle, le terme a pris un sens canonique, sans rapport avec le style architectural pour les distinguer des quatre basiliques majeures qui sont situées uniquement à Rome.

Vie de l'édifice aujourd'hui (2020)

en 2008-2009, une campagne de travaux permet la restauration de la chapelle méridionale de la nef.

Au premier semestre 2013, les toitures du chœur sont restaurées à leur tour.

En février 2019, la place située devant l'église et le Jardin anglais font l'objet de fouilles archéologiques préventives, dans le cadre d'un projet de réaménagement des lieux.

Les chercheurs de l'INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques) découvrent à cette occasion des sépultures dans le Jardin anglais, connu pour occuper les lieux d'un ancien cimetière. La plus importante est celle d'une femme de l'époque moderne, inhumée avec son chapelet.

Du côté de la place Saint-Sauveur, les archéologues mettent au jour quatre niveaux successifs d'occupation. Le plus ancien présente des trous de poteaux. Cependant, rien ne permet de le dater. Des restes de boucherie suggèrent que les halles attestées à cet endroit au XVème siècle pourraient avoir existé dès avant cette date.

Enfin, les traces d'un calvaire attesté aux XVIIIème siècle et au XIXème siècle et une canalisation oubliée sont mises au jour. Sous le parvis, les chercheurs n'ont pas découvert d'objet marquant, mais ils ont montré que le niveau du sol était près d'un mètre plus bas que le seuil actuel de la basilique, ce qui interroge sur l'histoire du de la basilique : le niveau en aurait peut-être été rehaussé.

Après l'incendie de Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019, la basilique et en particulier ses combles, font l'objet d'une visite de contrôle de sécurité incendie, réalisée à la demande du maire.

L'église appartient aujourd'hui à la paroisse de Dinan, qui regroupe les communes de Dinan (avec l'église Saint-Malo), de Léhon, Aucaleuc, Quévert, Lanvallay, Saint-Solen et Tressaint). La messe y est célébrée tous les dimanches à neuf heures.

Architecture et plan de l'édifice

L'édifice, tel qu'on peut le voir aujourd'hui, est construit sur un plan en croix latine, avec une nef dotée d'un seul bas-côté au Nord, un transept saillant et un chevet à cinq chapelles rayonnantes.

Sur le plan stylistique, l'architecture de la basilique Saint-Sauveur de Dinan se partage en deux ensembles bien distincts :

une partie romane du XIIe siècle constituée par le rez-de-chaussée de la façade occidentale et le mur sud de la nef,

et une partie gothique, c'est-à-dire le reste de l'édifice : le haut de la façade occidentale, le mur Nord du bas côté de la nef, le transept et le chevet.

Note : Un lien 'Accès à la terminologie générique des architectures religieuses' accessible au haut de cette page, à droite, permet de clarifier les termes techniques employés dans la description de l'architecture.

 

Photo à droite : Plan général de la Basilique

Façade extérieure Ouest

Les parties basses de la façade sont romanes.

Elles montrent une forte influence des constructions du Sud de la Loire, notamment du Poitou et de la Saintonge.

Cette partie basse se divise en trois arcades en plein cintre et à triple voussure.

L'arcade centrale est ornée d'un tympan sculpté du XIXe siècle, qui surmonte les portes qui donnent accès à la nef.

Autour de ce tympan, les voussures sont richement sculptées :

- la première porte les vieillards de l'Apocalypse et des travaux des mois,

- la seconde porte des motifs végétaux stylisés faits de rubans perlés, peut-être d'inspiration byzantine.

Les arcades gauche et droite sont aveugles et subdivisées en deux arcades géminées plus petites, supportées par des colonnes torsadées sur les côtés et une colonne lisse au centre.

Ces quatre arcatures sont occupées par des statues méconnaissables, car totalement érodées ou mutilées à une époque inconnue, surmontées d'un dais sculpté. Les colonnes et statues reposent sur des lions couchés également très érodés.

Au-dessus des trois arcades, un bœuf et un lion tous deux ailés et tenant un livre, sont sans doute les symboles des évangélistes Marc et Luc. Ces sculptures pourraient être des remplois d'un édifice plus ancien.

Ci-dessous, quelques photos de la partie extérieure de la Basilique :

Façade extérieure Ouest

Façade extérieure Ouest

Partie romane de la façade

Tympan de la façade Ouest

Mur méridional (Sud)

Le mur sud, comme la façade, est un vestige de l'édifice roman.

Il est divisé en six travées par des contreforts-colonnes, sauf à la troisième travée où ils sont remplacés par des pilastres.

Un cordon horizontal sépare la paroi en deux niveaux.

La partie basse est ornée d'arcatures doubles aveugles, qui retombent au centre sur une console et à l'extérieur sur des colonnettes.

En partie haute, trois niches ornent chaque travée du mur, celle du centre est percée d'une fenêtre.

Au sommet du mur, une corniche moulurée est supportée par des modillons sculptés de figures ou d'éléments ornementaux, palmettes ou feuilles d'acanthe.

Au niveau de la troisième travée de ce mur roman est venue s'encastrer une petite chapelle privée aux alentours de 1500.

Elle forme par rapport au mur une excroissance à trois pans surmontés de pignons à gâbles aigus.

Mur Sud

Transept Nord, tour de croisée, mur Nord

Transept Nord, tour de croisée, mur Nord

Le bas-côté Nord a été reconstruit à partir de 1480.

Le mur qui existe aujourd'hui est de style gothique flamboyant.

Sa construction s'est achevée en 1509.

Il est percé de cinq vastes baies à remplage flamboyant, qui permettent l'éclairage de la nef à travers le bas-côté.

 

Transept Sud, mur Sud

Entre la nef et le chevet s'élève un transept aux bras très saillants, surmonté d'une tour de croisée remplaçant une précédente tour construite dans la première moitié du XVIème siècle.

Cette tour s'est effondrée le 22 octobre 1547, avant même l'achèvement du chantier.

Sur la tour sont inscrites plusieurs dates : elles montrent que la reconstruction a duré jusqu'en 1617 au moins.

 

Mur Sud et Transept

Chevet de la Basilique

Chevet

Le chevet, demeuré inachevé, est un exemple particulièrement réussi du gothique du XVIème siècle. Un haut chœur surmonte cinq chapelles rayonnantes.

Un garde-corps qui court le long du chevet structure le décor très horizontal.

Les chapelles rayonnantes et le déambulatoire sont couverts par un comble en appentis, surmonté de toits polygonaux. Ce couvrement a remplacé un extrados formant terrasse, susceptible de porter des pièces d'artillerie.

L'ornementation hérite des formes flamboyantes, faites d'arcs incurvés, de décors végétaux, de volumes prismatiques. Elle comprend des éléments de la Renaissance : rinceaux sculptés en méplat, colonnes torsadées...

Les arcs-boutants sont le fruit du chantier de reconstruction mené après l'effondrement de 1547.

Les parties basses avaient été construites, mais le reste n'a pas été monté, car leur action de contrebutement était devenue inutile après que le choix a été fait de renoncer au voûtement de pierre au profit d'une charpente lambrissée.

Mur Sud de la Nef

Le revers de la façade, comme le côté extérieur, est composé d'un premier niveau roman et d'un second gothique. Cependant, la partie romane est en partie masquée par des aménagements ultérieurs. On observe la reprise de la tripartition extérieure, avec trois arcades qui retombent sur des piliers à chapiteaux, auxquels s'ajoutent deux colonnes pour encadrer la porte centrale.

Le mur Sud de la nef est entièrement roman, à l'exception de la petite chapelle gothique qui y est ouverte. Séparé en deux niveaux, comme à l'extérieur, par un cordon torique horizontal, il est divisé dans sa partie basse par des arcades géminées.

 Chaque couple d'arcades retombe de chaque côté sur un chapiteau décoré de feuilles à crochets, la retombée centrale reposant sur une simple console.

Dans la partie haute alternent arcatures ouvertes et arcatures aveugles. Chacune d'entre elles retombe de chaque côté sur un chapiteau identique à ceux de la partie basse. La première arcade, à l'Ouest, repose sur une colonne engagée dont le chapiteau est orné de palmettes.

À l'intérieur de la façade occidentale, plusieurs chapiteaux sculptés subsistent : l'un représente des serpents entrelacés, l'autre deux chameaux affrontés.

Deux chapiteaux sont en outre déposés dans une des chapelles rayonnantes. Il pourrait s'agir de copies d'originaux datant de l'époque romane. L'un représente le péché originel, l'autre l'Annonciation. 

Mur Sud de la Nef

Nef

Nef

Les constructeurs du XVème siècle ont adjoint un bas-côté Nord à la nef et reconstruit celle-ci.

Le bas-côté sud, bien que projeté, n'a jamais été construit.

Il en subsiste des traces des débuts de construction au niveau de la jonction nef-transept sur le mur Sud, à l'extérieur.

Nef et bas-côté Nord comportent cinq travées.

Ils communiquent entre eux par de grandes arcades supportées par de puissantes colonnes dont la base a disparu à la suite d'un relèvement du sol au XVIIIème siècle.

La nef est lambrissée et ne comporte pas de fenêtres hautes.

Elle est éclairée de manière indirecte par le bas-côté voûté d'ogives et bordé de chapelles éclairées par de grandes fenêtres de style gothique flamboyant, suivant un agencement courant dans les églises bretonnes du XVIème siècle.

Chœur

Le chœur est composé de trois travées droites et d'une abside, entourées de bas-côtés puis d'un déambulatoire continu ouvrant sur cinq chapelles rayonnantes.

Dans les deux bas-côtés s'ouvrent des chapelles latérales peu profondes, voûtées en berceau brisé transversal.

Le déambulatoire est voûté d'ogives qui retombent sur des piles circulaires presque similaires de part et d'autre de l'espace de circulation, ce qui donne une grande unité plastique à l'ensemble du chevet.

Les voûtes d'ogives du sanctuaire, construites après 1570, retombent sur des pilastres de plan carré que reçoivent, au-dessous du départ des grandes arcades, des culots reliés par des agrafes à rinceaux aux corps des piles cylindriques.

Les chapelles rayonnantes sont couvertes de voûtes d'ogives à liernes et à tiercerons, ornées de clés sculptées de dimensions généreuses figurant les emblèmes de la Passion.

Elles abritent des crédences imposantes, très ornées, munies de dais et de niches, dans le goût du gothique du XVIe siècle.

Les deux chapelles méridionales présentent un décor caractéristique des environs de 1500 en Bretagne, avec des retombées en pénétration ou des crédences surmontées de choux.

La chapelle d'axe a reçu dans ses parties basses le même type de décor, mais y juxtapose des clés de voûtes sculptées d'anges portant des écus et des décors végétaux stylisés.

Enfin, les deux chapelles septentrionales s'éloignent progressivement de l'ornementation gothique : dans la plus proche de la chapelle d'axe, on trouve des clés de voûte à spirale et un profil de chérubin dans un médaillon.

Dans la chapelle la plus au Nord, les voûtes ne retombent plus en pénétration dans les supports, mais sont portées par des culots sculptés de figures fantastiques.

Le chœur de la Basilique

Vitraux

Les vitraux de la basilique datent majoritairement de la seconde moitié du XXème siècle. Cependant, plusieurs baies accueillent des vitraux anciens, soit appartenant dès leur création à la basilique, soit conçus pour un autre édifice et installés dans l'église plus récemment. D'autres, attestés jusque dans l'entre-deux-guerres, sont aujourd'hui perdus, sans qu'on sache bien dans quelles circonstances ils ont disparu.

Vitrail moderne de Louis barillet

La baie 29, ou Verrière des Évangélistes

Le principal vitrail ancien de l'église Saint-Sauveur est situé dans la quatrième chapelle du bas-côté Nord.

Composé de quatre lancettes trilobées surmontées d'un tympan à 22 ajours, il représente, au registre inférieur, quatre saints bretons, Mathurin, Armel, Yves et Brieuc, réalisés en 1853 sur des dessins de Pierre Hawke.

Au registre supérieur, sont représentés les quatre évangélistes, Jean, Luc, Marc et Matthieu, qui eux sont anciens.

Au tympan, des anges musiciens et thuriféraires entourent un Couronnement de la Vierge.

Ce vitrail est classé avec le bâtiment en 1882.

Les vitraux modernes

En dehors des vitraux 112 et 114, non présentés ici, tous les autres vitraux de l'édifice ont été créés à partir du XIXème siècle.

Plusieurs avaient été commandés et posés dès cette époque, mais la Seconde Guerre mondiale infligea à l'édifice des dégâts qui en firent disparaître le plus grand nombre.

La plupart des vitraux actuels sont issus d'une commande faite à l'atelier de Louis Barillet en 1937, réalisée à partir de 1939 et jusqu'en 1951.

Verrière des Evangélistes

Vitraux

Les vitraux de la basilique datent majoritairement de la seconde moitié du XXème siècle. Cependant, plusieurs baies accueillent des vitraux anciens, soit appartenant dès leur création à la basilique, soit conçus pour un autre édifice et installés dans l'église plus récemment. D'autres, attestés jusque dans l'entre-deux-guerres, sont aujourd'hui perdus, sans qu'on sache bien dans quelles circonstances ils ont disparu.

Vitrail moderne de Louis barillet

La baie 29, ou Verrière des Évangélistes

Le principal vitrail ancien de l'église Saint-Sauveur est situé dans la quatrième chapelle du bas-côté Nord.

Composé de quatre lancettes trilobées surmontées d'un tympan à 22 ajours, il représente, au registre inférieur, quatre saints bretons, Mathurin, Armel, Yves et Brieuc, réalisés en 1853 sur des dessins de Pierre Hawke.

Au registre supérieur, sont représentés les quatre évangélistes, Jean, Luc, Marc et Matthieu, qui eux sont anciens.

Au tympan, des anges musiciens et thuriféraires entourent un Couronnement de la Vierge.

Ce vitrail est classé avec le bâtiment en 1882.

Les vitraux modernes

En dehors des vitraux 112 et 114, non présentés ici, tous les autres vitraux de l'édifice ont été créés à partir du XIXème siècle.

Plusieurs avaient été commandés et posés dès cette époque, mais la Seconde Guerre mondiale infligea à l'édifice des dégâts qui en firent disparaître le plus grand nombre.

La plupart des vitraux actuels sont issus d'une commande faite à l'atelier de Louis Barillet en 1937, réalisée à partir de 1939 et jusqu'en 1951. 

 

Verrière des Evangéliste

Le mobilier classé

La basilique Saint-Sauveur contient trente-huit objets classés ou inscrits aux monuments historiques  : des tableaux, retables et sculptures, ainsi que divers objets et mobiliers liturgiques. Quelques uns sont présentés ci-après, à commencer par le maître-autel.

Le maître-autel

L'église Saint-Sauveur de Dinan a été dotée en 1718 d'un maître-autel dessiné par l'architecte Siméon Garangeau (1647-1741), avec une intervention de Jules Michel Alexandre Hardouin (?-1737), contrôleur des bâtiments du Roi.

Le dessin fut de nouveau retouché par Jacques le Bonhomme, architecte malouin, avant que la réalisation ne soit confiée à François Lamandé et Jean Lemonnier.

Cet autel est déplacé en 1744 et on décide alors d'y ajouter un baldaquin en bois doré, réalisé de nouveau par François Lamandé, cette fois en compagnie de Thomas Maisonneuve.

La dorure est posée en 1756 par Thomas Durocher et Pierre Morillon, qui y ajoutent deux anges.

Cet ensemble, restauré en 2007, est classé au titre des monuments historique par arrêté du 24 septembre 1956.

Maître-autel

Retable du Martyre de Sainte Barbe

Les retables dont celui du Martyre de Sainte Barbe

L'église compte de nombreux retables dont onze sont protégés au titre des monuments historiques.

Deux sont classés. Le plus ancien des deux est celui de sainte Barbe, dont on voit une photo ici à droite. Le tableau représente le Martyre de sainte Barbe.

Réalisé au XVIIIème siècle, il est appuyé à la pile Nord-Est de la croisée du transept.

Juste en face, appuyé à la pile Sud-Ouest de la croisée du transept, se trouve l'autre retable classé, consacré à saint Éloi. Le tableau représente Saint Éloi en évêque, peint par Loyer, peintre et professeur à Rennes, en 1817.

Ils ont tous deux été classés au titre des monuments historiques par arrêté du 12 juillet 1985.

S'y ajoutent neuf retables inscrits monuments historiques :

1 : le retable du Rosaire, réalisé en 1811,

2 : le retable de saint Mathurin, situé dans l'une des chapelles du bas-côté nord et daté de 1817

3 : le retable des saints Anges, daté de la même année et situé dans l'une des chapelles Nord du déambulatoire,

4 : le retable de saint Jean Baptiste, également daté de 1817, qui se trouve dans une autre des chapelles Nord du déambulatoire,

5 : le retable du Sauveur, lui aussi situé dans une chapelle Nord du déambulatoire, daté soit de 1817 soit du XVIIIème siècle,

6 : le retable de saint François, qui pose les mêmes problèmes de datation que le précédent et se trouve dans la chapelle consacrée au saint dédicataire de l'autel, dans le déambulatoire,

7 : le retable du Saint Esprit, qui se trouve dans l'une des chapelles Sud du déambulatoire et dont la datation est aussi incertaine que les deux précédents,

8 : le retable du transept Sud, daté de 1811.

Cela en fait huit et non neuf : où est l'erreur ?

Tous ces retables ont été inscrits au titre des monuments historiques le 17 janvier 1977, sauf le retable du Rosaire qui a été inscrit le 4 juillet 1877.

Lutrin

Deux lutrins sont classés au titre d'objets.

Réalisés en bois sculpté au XVIIIème siècle, ils ont la forme l'un d'un aigle dont on voit une photo ici à gauche, l'autre d'un pélican.

Le premier se trouve dans le transept Nord. Il a fait l'objet d'une restauration en 2007 en même temps que le maître-autel et son baldaquin.

Ce premier lutrin et a été classé au titre des monuments historiques le 5 novembre 1912.

Le second est placé dans le chœur. Il a été classé au titre des monuments historiques le 30 janvier 1975.

Lutrin en forme de pélican

Le Relief de Notre-Dame des Vertus

Le relief de Notre-Dame des Vertus et le relief de saint Eustache

L'église contient deux bas-reliefs classés.

L'un des deux, en bois sculpté, représente l'Assomption de la Vierge entourée d'anges.

Il a été classé au titre des monuments historiques le 24 décembre 1912.

Connu sous le nom de Notre-Dame des Vertus, cet objet réalisé au XVème siècle provient du couvent des Cordeliers de la ville.

Ce couvent portait le nom de Notre-Dame des Vertus, probablement d'après une statue de la Vierge qui aurait été rapportée vers le milieu du XIIIème siècle par le fondateur, Henri d'Avaugour, d'un pèlerinage à Assise où saint Bonaventure la lui aurait donnée.

La statue est perdue, et les dévotions se sont transférées au relief plus tardif.

L'église abrite également un autre bas-relief, en pierre, de la fin du XVème siècle ou du début du XVIème siècle, représentant saint Eustache entre ses enfants emportés l'un par un loup, l'autre par un lion.

Ce bas-relief de saint Eustache a été classé au titre des monuments historiques le 30 janvier 1975.

Orgue de la Basilique

Le 3 février 1839, le facteur Aristide Cavaillé-Coll livre son sixième instrument à la paroisse Saint-Sauveur de Dinan.

Il compte alors 28 jeux répartis sur trois claviers manuels et un pédalier : douze jeux au grand-orgue, huit au positif, quatre au récit et quatre à la pédale.

L'instrument est placé au revers de la façade occidentale, porté par une lourde tribune classique érigée en 1836-183774.

Quatre colonnes à chapiteaux corinthiens soutiennent cette construction dont les angles, en retour d'équerre, sont arrondis. Le buffet, d'un seul tenant, affecte une architecture néoclassique tempérée par des ornements renaissance.

Présentant cinq plates-faces, couronné de volutes, il obstrue la fenêtre occidentale.

La partie instrumentale est très proche de celle des orgues des églises Notre-Dame-de-la-Joie de Pontivy et Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle de Lorient.

La conduite simultanée de ces trois chantiers permit au facteur d'orgues d'abaisser les coûts de fabrication tout en livrant des instruments, certes quasiment de série, mais à l'esthétique pré-romantique de haute tenue.

En 1903, l'instrument connaît une première transformation. Charles Mutin l'agrandit et ne conserve que douze jeux originaux.

À nouveau, en 1966, Danion-Gonzalez modifie la composition. Il supprime le buffet et répartit les tuyaux de part et d'autre de la grande fenêtre occidentale. Il ne conserve alors que sept jeux de Cavaillé-Coll.

Aujourd'hui, les grandes-orgues de Saint-Sauveur de Dinan comptent trois claviers manuels et un pédalier. D'esthétique néo-classique, l'instrument, à transmission électrique, n'a plus grand-chose à voir avec l’œuvre de Cavaillé-Coll.

L'Orgue de la Basilique saint Sauveur

Une des trois cloches de la Basilique

Les cloches

La basilique possède actuellement trois cloches, qui se trouvent à l'étage inférieur du clocher, dans la partie en pierre. Avant la Révolution, la basilique en possédait quatre, mais elles furent vendues.

Les cloches actuelles ont été placées successivement en 1832, 1868 et 1873, celle de 1873 ayant été remplacée en 1961. Leurs caractéristiques sont les suivantes :

  • Le Bourdon, Élisabeth, sonne en La2 (haut) et pèse environ 2 516 kg. Son diamètre à la pince est de 1 620 mm. Elle a été coulée en 1868. Elle a été donnée par Mademoiselle Marie-Jospéhine Habrington et a pour parrain M. Henri-Pierre Flaud, maire de Dinan de 1861 à 1874.

  • La deuxième cloche, sans nom de baptême, sonne en Do#3 (haut) et pèse environ 1 250 kg. Son diamètre à la pince est de 1 285 mm. Fondue en 1832, elle a pour marraine Mademoisell Saint Pern de Couëllan, fils de Joseph, maire de Dinan de 1830 à 1835.

  • La troisième, Anne Cécile, sonne en Ré3 (haut) et pèse entre 845 et 900 kg. Son diamètre à la pince est de 1 150 mm. Elle fut fondue en 1961. Sur la face arrière, on peut y lire : 'Nomée Anne Cécile, j'ai pour parrain M. Joseph Daniel et pour marraine Mme Aubert née Anne Fournis. Je remplace Louise-Pauline donnée par la famille Larere en 1873.' Elle sonne l'Angélus trois fois par jour, à 8 h 2 min, 12 h 2 min et 19 h 2 min.

Monument du Cœur de Bertrand du Guesclin

L'église abrite le tombeau du cœur de Bertrand du Guesclin.

Situé dans le transept droit, il s'agit d'une plaque gravée du XIVème siècle autour de laquelle a été construit au XVIIIème siècle un tombeau plus imposant.

L'ensemble est en granite doré.

Considérée comme immeuble par destination, elle est classée au titre des monuments historiques avec l'église, par la liste de 1862.

S'y ajoutent trois gisants : ceux de Rolland de Dinan, Guillaume de Lesquen et Berthelot d'Engoulevent.

Initialement situés à la tour Coëtquen du château de Dinan avec quatre autres, ils ont été déplacés parce que le lieu ne permettait pas de les conserver dans de bonnes conditions, notamment climatiques, et à cause d'un projet de scénographie évoquant le rôle militaire de la tour Coëtquen, qui servait à l'artillerie.

Les quatre autres gisants ont été déposés à l'église Saint-Malo, ici même à Dinan.

 

Monument du Cœur de Bertrand du Guesclin

12 novembre 2020

Note : Informations issues essentiellement de Wikipédia.