Basilique ND
du Folgoët |
LA BASILIQUE NOTRE DAME DU FOLGOET - LE FOLGOET (Finistère)
C’est surtout par sa basilique que le renom de la
commune de 'LE
FOLGOET' s’impose à la région et franchit même les
frontières. On peut dire que cette commune de 'Le
Folgoët' du Finistère est mondialement
connue. Aux divers colloques, il est fait mention du
jubé ou du porche des Apôtres, chef d’œuvre
d’architecture ogivale de style gothique flamboyant
datant du XIVème siècle et XVème siècle.
Elle aurait été ér
Extérieurement, la basilique mesure 140 mètres de
périmètre.
La partie Est de l'édifice repose sur un terrain
marécageux. Sa partie monumentale est en granit des
environs, dans le style breton du XVème siècle,
caractérisé par le plan rectangulaire. Les statues sont
en pierre de Kersanton, dite aussi 'Kersantite'. La
kersantite tire son nom du hameau de Kersanton (commune
de Loperhet ) situé au Sud Ouest de la rade de Brest, au
bord de la rivière de Daoulas, à environ 15 km de la
ville de Brest.
Sa
composition du kersantite est proche du granite. Elle est de couleur
sombre gris vert très foncé, présentant un intérêt
certain pour la sculpture, principalement celle à faciès
sombre. Elle est largement utilisée dans l'architecture
religieuse : statues et également croix et calvaires qui
ont fait, soit dit en passant, le renom des ateliers
Yves Hernot de Lannion :
Yves Hernot père (1820-1890),
Yves Hernot fils (1861-1929).
La décision
de construction de l'édifice est un vœu du duc de
Bretagne Jean IV de Bretagne, et est réalisée par son
fils Jean V (1399-1442), qui l'inaugure en 1423, et
l'élève en église collégiale.
En 1427, le
pape Martin V aurait élevé Notre-Dame du Folgoët au rang
de basilique mineure,
ce qui en ferait la plus ancienne basilique mineure
de France. Toutefois, aucun document historique ne
l'atteste.
Avant l’incendie de 1708, sa toiture comportait 3
sections: un toit pour la nef, et un toit pour chacun
des bas-côtés. L’unique toiture actuelle fut refaite en
1716. |
Basilique ND
du Folgoët |
Plan
général de la Basilique |
Le plan de la Basilique
Pour s'y
repérer dans cette basilique, rien de tel qu'un plan
avec sa nomenclature associée que
voici :
1 - Autel du
Rosaire
2 -
Maître-autel
3 - Autel en
bois
4 - Autel
des Anges
5 - Autel de
Coetivy
6 - Fontaine
Salaün ar Foll
7 - Cœur de
la Collégiale
8 - Porte
des Apôtres
9 -
Sacristie, chambre du Trésor
10 - Jubé
11 - Portail
Occidental (Ouest)
12 -
Emplacement des Orgues brûlées |
Le tympan du porche
occidental
Le tympan date de 1423. Il surplombe la porte
d’entrée. En pierre Kersanton, il est sculpté en bas-relief et représente l’adoration des
Mages. La Vierge y est couchée. C'est un détail
tout à fait inhabituel dans
l’art occidental.
Le tympan présente à la fois deux
thèmes orientaux: la Vierge couchée de la scène de
l’adoration des Mages, et l’Adoration des Bergers unie à
l’adoration des Mages.
C'est très rare, dans notre région, de rencontrer les
deux sujets réunis dans une même œuvre, et où la Vierge
soit couchée. C'est unique en France ! |
Vierge
couchée - Adoration des Mages |
Adoration des
bergers à l'adoration des Mages |
Portes
d'entrée et son tympan |
Le
Porche : une partie des 13 Apôtres |
Le porche des Apôtres est une des merveilles de la
Basilique.
Des guirlandes admirablement sculptées et
malheureusement mutilées encadrent l’entrée.
Les statues
des Apôtres,
au nombre de 13,
y sont nobles et majestueuses. |
Le Jubé
Le Jubé, du XVème siècle, se compose de trois arcades en
plein cintre. Chacune des arcades est surmontée d’une
longue ogive servant de piédestal à trois
statues (aujourd’hui disparues) : celles de la Vierge,
du Christ et de Saint Jean.
Cet ensemble est supporté en avant par quatre piliers et
les murs du chœur.
La
pierre " Kersanton " est partout sculptée. Chaque
moulure est décorée d’une guirlande. Les feuilles les
plus variées s’entrelacent admirablement. Sculptées,
elles sont une merveille d'architecture et de légèreté.
On accède à la plate-forme du Jubé par l’escalier
pratiqué dans un des piliers, et de là, au petit clocher
du milieu de l’édifice.
Haut de 5 mètres et large de 6,50 mètres, ce Jubé
demeure l'un des plus beaux de France.
Sous le Jubé, on remarque deux petits autels :
-
l’un, à gauche, décoré d’une guirlande de feuilles
de vigne, est divisé en trois ogives portant trois
écussons (martelés à la Révolution) ;
-
l’autre, plus petit, à droite, offre une série de
cœurs et contrecœurs posés au-dessous d’une
banderole où l’on pouvait lire jadis " Vous qui icy,
priez Dieu pour les trépassés ".
|
Jubé |
Les autels de la basilique
Les cinq autels sont en pierre de
Kersanton, finement travaillée :
L'autel du Rosaire : Au-dessus
de cet autel long de 3m et comptant 3 ogives, le vitrail
représente la Sainte Vierge portant l'enfant Jésus
remettant le scapulaire à Saint Simon Stock, et près de
lui, Sainte Thérèse d'Avila.
Le Maître-Autel : plus de 4 m
de long avec ses 14 arcades, sa guirlande de vigne et de
feuilles d'acanthe. Sur le vitrail, la Vierge remet le
Rosaire à Saint Dominique (accompagné de Saint Vincent
Ferrier et de Sainte Catherine de Sienne), et Salaün se
balance sur son arbre. Les médaillons de ce vitrail
représentent les 15 mystères du Rosaire.
L'autel en Bois Sculpté : il
est d'origine plus récent.
L'Autel des Anges : dans ses
arcades, est représentée une série d'angelots en robe
longue et à la chevelure abondante et frisée. Sur le
vitrail, Pie IX, entouré de Cardinaux et d'Evêques,
proclame le dogme de L'Immaculée Conception en 1854.
L'Autel du cardinal de Coetivy
: repose sur 3 colonnes surmontées de gracieuses
arcatures trilobées à festons, portant des feuilles à
leur pointe. |
Vitrail du couronnement de la statue de la Vierge Marie
Les Vitraux d'origine étaient l'œuvre d'Alain Cap
(1578-1644), grand verrier de Lesneven.
Abîmés lors de
l'incendie de 1708, ils ont été complètement anéantis en
1793.
Les vitraux actuels sont l'œuvre de M. HIRSH, artiste
verrier.
Ils datent globalement de la période 1860-1868.
Les vitraux sont réellement sensationnels.
On peut citer celui qui
se trouve à l'arrière de l'autel majeur qui comporte une
magnifique rosace, un véritable éventail de lumière
colorée.
Ce vitrail date de 1889. Il représente le couronnement
de la statue de la Vierge Marie par l'archevêque de
Rennes le 08 septembre 1888
On peut
aussi préciser que l'intérêt porté aux vitraux de
cette basilique est associé à la qualité du
joyau de granit dans lequel ils sont sertis. |
Couronnement de
la statue de laVierge |
Apparition de la Vierge Marie à
Salomon Le Fou
Un autre vitrail présente un intérêt majeur, c'est celui
de la chapelle de Coetivy.
Les médaillons de ce vitrail
représentent les 15 mystères du Rosaire.
Ce splendide
vitrail
présente, en partie
centrale haute, une représentation de la légende de
Salomon le Fou (Salaün ar Foll en breton).
Entourant l'apparition de Marie à Salomon, occupé à se
balancer sur une branche d'arbre au-dessus d'un paysage
où coule l'eau issue de la source cachée.
Dix panneaux
illustrent les événements qui marquèrent l'existence du
'Fou du Bois', (Foll ar c'hoad).
Ce dit 'Fou
du Bois'
était
considéré comme simple d'esprit par ses
contemporains, d'où son surnom 'Salomon le Fou'.
Selon la légende,
Salomon le Fou habite dans le
creux d’un arbre, dans
une clairière de la forêt près de Lesneven.
Il passe toutes ses journées à
mendier, après avoir assisté à la messe du matin.
Il, mendiait son pain, de ferme en ferme, en répétant
inlassablement « Ave Maria, itroun guerhès
Maria (Oh! Madame Vierge Marie!) ».
Salaün ar Foll, né en 1310, meurt dans
l'indifférence le 1er novembre 1358.
Peu après sa mort, on découvre sur sa
tombe un lys sur lequel est écrit en lettres d'or :
« Ave Maria ».
En ouvrant sa tombe, on constate que
le lys prend racine dans sa bouche.
Le 'miracle' attire rapidement les
foules.
On bâtit une chapelle basilique Notre-Dame du
Folgoët au lieu désormais appelé Le Folgoët, qui sera
érigée en collégiale par le duc Jean V en 1423. |
Apparition de la Vierge
Marie à Salomon Le Fou |
Détail de
l'apparition de la Vierge |
Statue de Notre Dame
du Folgoët
La merveille des merveilles est bien
sûr la vénérable statue de Notre-Dame du Folgoët.
Elle en
pierre de Kersanton comme la grande majorité des statues de cet
édifice.
Cette statue reçoit chaque jour des centaines de personnes
qui viennent
confier leurs peines et leurs joies à cette vierge au
doux visage.
Elle est située sur le mur Est
du transept Sud, entre l'autel en bois et l'autel des
Anges, dans une niche à dais gothique.
Chaque année, le 8 septembre, on la
porte en procession, et, pendant toute la journée les
fidèles viennent baiser les pieds de la reine du Ciel.
Cette représentation de la Sainte
Vierge portant l'Enfant Jésus est l'objet d'une
particulière vénération chez les Bretons.
Cette Vierge à l'Enfant est celle qui
reçut l'honneur insigne du "couronnement" lors de la
cérémonie du 8 septembre 1888, à la date de la fête la
plus importante du Pèlerinage du Folgoët, pour la
Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie.
Ce chef d'œuvre est attribué à
Emmanuelle Le Seac'h de l'atelier du Maître de
Plougastel (1570-1621), l'auteur du Calvaire de
Plougastel. |
Notre Dame du
Folgoët |
Notre Dame du
Folgoët (détail) |
La fontaine de Salaün le Fou (Salaün ar Foll)
En faisant le tour de la basilique, on
peut admirer les galeries et balustrades, les corniches
ornées de feuillages, les encadrements d’anciens
blasons, les gargouilles à figures de monstres, et au
chevet, la fontaine que voici présentée.
De nombreux pèlerins viennent boire
l'eau de la fontaine de Salaün ar Foll en faisant un vœu
à Notre-Dame, persuadés qu'elle guérit toutes les
maladies.
Le 8 septembre, jour du Pardon et veille de la
foire aux bestiaux, c'est l'occasion de belles rencontres,
et, traditionnellement, les
jeunes filles jettent dans le bassin de la fontaine, des pièces de monnaie ou
déposent des épingles entourées d'une mèche de cheveux
pour que leur mariage se réalise dans l'année.
Cette fontaine du XVème
siècle prend sa source sous le maître-autel et émerge au
chevet de la basilique Notre Dame du Folgoët.
La belle arcade,
restaurée en 1999, abrite une statue de la Vierge. Il
s’agit d’une copie, la statuette originale ayant subi
des dégradations successives a été placée à l’intérieur
de l’église.
L’eau de la fontaine s’écoule par une gargouille à tête
de dragon dans un bassin séparé de la fontaine par un
mur.
Jouxtant la fontaine;
il y a également un lavoir dont le bassin est alimenté
par l'eau de cette fontaine. |
Fontaine dite de
'Salomon le Fou' |
Fontaine dite de
'Salomon le Fou' (détail) |
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10 novembre 2020
Note :
Informations issues essentiellement du site :
les-amis-du-folgoet.pagesperso-orange.fr/Basilique
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