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LA BASILIQUE NOTRE DAME DE BON-SECOURS de GUINGAMP
La basilique Notre-Dame de Bon-Secours de Guingamp a des
origines très anciennes et pourrait provenir, à
l’origine, de la chapelle du château de la ville.
La construction débuta au XIIe siècle. La nef
actuelle est d’inspiration gothique dans sa partie nord,
avec des motifs Renaissance dans sa partie sud. Les
constructions du XIVe et du XVIème siècle se
juxtaposent avec bonheur, avec sa tour Nord-Ouest du XIVe siècle,
sa tour Renaissance côté sud, sa tour pointue au centre
de la basilique, son portail principal du XVIe siècle.
On peut notamment y admirer un labyrinthe circulaire au
niveau du porche nord. De nombreuses restaurations ont
eu lieu au fil des temps, du fait des vandalismes
révolutionnaires et des guerres.
C’est la fête de la Visitation de la bienheureuse Vierge
Marie, que l’on a coutume ici de célébrer chaque année
le premier dimanche de juillet. En 1650, un grand
pèlerinage régional s’organise autour de l’église
Notre-Dame et de sa Vierge-Marie. À partir de cette
date, le pardon (pèlerinage) de la basilique prend une
grande ampleur. En 1669, le pèlerinage de Notre-Dame
devient « le premier pèlerinage du diocèse ». Notre-Dame
de Bon Secours à Guingamp a été couronnée en 1857. |
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Le sanctuaire Notre-Dame de Bon-Secours a été élevé au
titre de basilique mineure par le pape Léon XIII le
24 octobre 1899.
La Vierge
noire de la basilique de Guingamp
L’église
catholique accorde une certaine place à la Vierge Marie, la mère
de Jésus. Ainsi, le culte marial s’est développé tout au long de
l’histoire de l’Église et se trouve révélé par une grande
dévotion de la part des fidèles. Il s’agit, tout d’abord, d’une
ferveur populaire. La prière de l’Ave Maria répétée lors
du chapelet, est un parfait exemple de cette dévotion, En effet,
tout catholique, connaît « par cœur » cette prière, et pourtant
l’origine de celle-ci n’est pas forcément connue de tous. Il en
est de même pour le chapelet. D’autre part, nous avons pour
habitude d’associer à la Vierge Marie, la couleur bleue, sans
pour autant connaître la raison véritable.
Dès lors,
les symboles mariaux et les objets liés au culte de Marie
constituent un sujet intéressant pour comprendre la grande
dévotion des croyants, qui a permis la construction de nombreux
édifices religieux. La Basilique Notre-Dame de Bon Secours,
Guingamp, constitue, en Bretagne, un exemple significatif de cet
attachement pour la mère de Jésus.
Par la
sainteté de Marie, sa place importante qu’elle a auprès de son
fils et son exemption de péché font de la Vierge un être
exceptionnel et qui devient pour les chrétiens, un exemple et un
chemin d’intercession vers Dieu. La Vierge Marie joue un rôle
important dans l’intercession entre Dieu et les hommes. Elle est
invoquée pour demander des grâces au ciel. Il suffit pour s’en
rendre compte, en 2016 encore, d’aller dans la chapelle nord
dédiée à la Vierge, Notre-Dame de Bon Secours, et cela tout au
long de l’année !
L’appellation Notre-Dame
Le mot
français dame vient du latin domina, maîtresse. Comme le mot
madame, il était à l’origine réservé aux femmes nobles. Le terme
« Notre-Dame » appliqué à la Vierge Marie apparaît en France au
XIIe siècle, au moment de la naissance de l’amour courtois et du
culte de la femme idéalisée, tout droit issu de l’esprit de la
chevalerie. Cette expression revêt alors un caractère
respectueux, plein de confiance et d’affection. Le terme « notre
» souligne alors le fait que la Vierge est la protectrice de
tout le peuple chrétien.
Ici à
Guingamp on a rajouté : Bons Secours que l’on peut interpréter
par une intercession de la Vierge dans le bon déroulement d’une
quelconque situation ; dans tous les cas si la Vierge
intervient, ses bienfaits ne peuvent être que bénéfiques !
Elle est
toujours vêtue d’un manteau bleu qui symbolise sa virginité et
une robe blanche pour affirmer sa féminité.
Le cas des
Vierges noires
On en
retrouve beaucoup en Europe mais surtout en France. Elles sont
apparues pour la plupart aux XIe et XIIe siècles, à l’époque
romane. Ce sont le plus souvent non pas des Vierges à l’enfant
mais des Vierge dites « en majesté. » Leur couleur noire peut
paraître surprenante car elle est concentrée souvent sur le
visage et sur les mains de la Vierge. Cela s’expliquerait en
fait par un phénomène simple. Les pigments à base de plomb
utilisés en peinture pour les carnations, se sont oxydés avec le
temps et ont noirci. Les études de ces statues ont permis de
découvrir, sous la couche noire, des traces de la carnation
d’origine, qui était de couleur chair. C’est donc le temps qui
est à l’origine de cette couleur particulière des Vierges noires
romanes, ce n’était donc pas un choix des sculpteurs de l’époque
! Le blanc de plomb ou céruse (carbonate de plomb) était présent
dans la peinture. Cependant les traces de sulfure d’hydrogène
dans l’atmosphère (engendré par les sources chaudes dégagées par
la combustion des bougies) entraînent le noircissement du
pigment.
On a
également avancé que : la fumée des bougies offertes à la
Vierge, en se consumant, finissait par « colorer » les parties
visibles en noir, ou, que le bois utilisé pour la confection des
statues était de l’ébène.
Pourquoi
la vierge de Bon-Secours, ou Itron Vari Gwir
Zigour en breton, est-elle noire ? |
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Elle
est bien énigmatique cette vierge installée à l’entrée
de la basilique. Et les théories ne manquent pas. Ainsi,
selon d’anciens récits, la statue serait marseillaise.
Elle aurait été ramenée des croisades au XIIe siècle ;
des érudits rappellent encore que certaines statues
venues d’Orient étaient l’œuvre d’artistes locaux qui
leur auraient donné l’aspect des femmes de leur pays.
Alors, localement, pourrait-on dire qu’elle aurait
simplement pu être peinte en noir ; qu’elle aurait
noirci lors d’un incendie, qu’elle a noirci
progressivement à la fumée des cierges.
La pierre de
départ était noire, choix délibéré tout comme la
création d’une copie à l’identique du labyrinthe de
Notre-Dame de Chartres, pour inscrire Guingamp dans le
réseau des basiliques et cathédrales possédant à la fois
Vierge noire et labyrinthe et ainsi augmenter le flux
des pèlerins ?
Ou encore que l’Église était contrainte
de récupérer l’ancien culte des déesses-mères des
religions primitives et préchrétiennes ? |
La
vierge de Bon-Secours (Itron Vari Gwir
Zigour en breton)
En
bois polychrome, elle est exposée dans une chapelle située sur
la façade nord de la basilique, dite « portail de Notre-Dame ».
On la date du XIVe siècle mais il pourrait s’agir d’une copie du
XVIIe siècle. Arrachée de son socle en 1793 et brisée, la statue
est reconstituée, et l’absence de bras est masquée par ses
vêtements. En 1854, lors de la réfection de la chapelle, elle
est replacée, d’abord au-dessus, puis en dessous du baldaquin de
Kersanton datant du XIXe siècle.
Le cœur
d’or, placé en sautoir sur la statue a été offert par les sœurs
de La Croix de Paris (communauté de moniales dominicaines, de
l’ordre de Saint-Dominique, établie à Paris au début du XVIIe
siècle).
Le
pèlerinage annuel, attesté depuis le XVIe siècle, coïncide avec
la fête de la Visitation au début du mois de juillet ; sa
particularité est une procession aux flambeaux dans les rues de
la ville qui s’achève par l’embrasement de trois feux de joie
sur la place du centre. Le visage noirci de la statue en fait
une des rares Vierges noires de l’ouest de la France, la plupart
étant dans le Massif central et le Sud.
Auparavant,
la statue était posée entre les deux anges encenseurs, mais pour
une facilité de changement de ses vêtements, elle a été
descendue, en 1954, et remplacé par un Christ en croix.
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Pourquoi ce
culte à Guingamp ?
Avant de
vénérer Notre-Dame de Bon Secours, on vénérait Notre-Dame du
Halgoët ou Notre-Dame sous terre, sous les pavés du porche,
peut-être y aurait-il une crypte suite possible d’un culte païen
à une déesse-mère, symbole de fécondité ou à une Vierge noire
comme à Chartres.
Cette statue
ne sert pas pour la procession nocturne du samedi soir qui
précède le premier dimanche de juillet.
À
l’intérieur de la basilique, on vénère la Vierge de procession,
du XIXe siècle, également habillée d’un somptueux manteau que
les pèlerins baisent avec dévotion.
En 1823, une
statue de bois doré était portée en procession sur un brancard
par des femmes. Elle était également exposée aux fidèles qui la
frottaient et l’embrassaient à tel point que tous les ans il
fallait acheter de la peinture pour cacher l’usure !
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Le culte de
la Vierge à Guingamp
Charles
de Blois lui vouait une dévotion toute particulière. Il a été
pour beaucoup dans le développement de son culte et de son
pèlerinage dans les années 1350.
Les origines du pardon de Notre
Dame de Bon Secours se confondent avec celles de Frérie-Blanche.
Cette dernière fut fondée le lundi 8 juillet 1356, elle
se plaça sous le patronage de la Vierge et prit la fête de la
Visitation pour fête patronale. Elle était composée de
bourgeois, de membres du clergé et de la noblesse. Sa célèbre
devise biblique (Ecclésiaste 4,12) « la corde à trois fils ne
se rompt pas facilement » a traversé les âges et indiquait
les liens de solidarité et d’assistance mutuelle qui devaient
régner entre ses différents membres.
Les trois grands feux
allumés chaque année aux angles de la place du Centre, à l’issue
de la procession nocturne, nous proviennent de cette époque
(XIVème siècle) et symbolisent les trois ordres de la frérie dont
la réunion générale annuelle, sous le porche de la Vierge,
coïncidait avec la date du pardon marial.
L’an 1356,
c’est aussi le retour de captivité des geôles anglaises du duc
de Bretagne, Charles de Blois. Ce dernier fit alors de
nombreuses donations et fit bâtir deux hôpitaux, celui de Saint
Martin à Guingamp intra-muros (« La délivrance » situé
dans Porzh Maria avant la porte de Rennes, l’actuelle rue
Notre-Dame) et celui de Toussaints de Nantes. L’hôpital
guingampais avait pour objectif de servir d’asile aux malades
pauvres et aux vieillards sans appui et le prince présida à la
pose de première pierre.
II créa une
foire annuelle, l’une des plus connues et des plus populaires de
toute la Bretagne, le 1er samedi de juillet, qu’il associa à
deux événements majeurs, le pardon annuel de Notre-Dame du
Halgouët (l’actuelle Notre-Dame de Bon-Secours) et la
fête de saint Martin (saint patron des descendants capétiens).
La saint Martin tombait le 4 juillet. Les gains de cette grande
foire du pardon permettaient de subvenir à l’entretien de la
fondation, chauffage des pauvres et autres dépenses. Cette
grande foire accolée au pardon religieux donna rapidement une
dimension extraordinaire aux festivités cultuelles.
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La Visitation
Le Pardon de
Notre-Dame correspondait dans l’ancien calendrier liturgique à
la fête de la Visitation. Ceci explique la date du samedi
précédant le 1er dimanche de juillet, le choix du passage de
l’évangile (Luc 1,39-56) à la Grand-messe pontificale du samedi
soir, et enfin, le thème de la maîtresse vitre de l’abside (la
rencontre de Marie et Élisabeth sa cousine).
La statue de
la Vierge à l’enfant a pourtant bien failli disparaître en 1789,
n’étant qu’un vulgaire morceau de bois pour des révolutionnaires
passionnés. Un Guingampais, qui ne s’est jamais révélé, a
récupéré la tête et celle de l’enfant et les rendra plus tard,
une fois le calme revenu. Il fallait bien répondre aux vœux
pressants des fidèles toujours plus nombreux. Du coup, son
apparence vestimentaire a ainsi pris de l’importance.
Comme pour
répondre à ce problème, la duchesse de Berry (Marie Caroline
Ferdinande Louise de Bourbon) fait don en 1823 d’une bannière
fleurdelisée, brodée de ses mains, et la comtesse de Chambord
(Marie Thérèse de Modène) a envoyé, le lendemain de son mariage
avec Henry V (prétendant à la Couronne de France de 1844
à 1883), la moitié de ses robes de noces.
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Aujourd’hui,
elle dispose de sa propre garde-robe et change de parure
plusieurs fois par an. C’est également au XIXe siècle, marqué
par le renouveau du culte marial, qu’elle a reçu une couronne
qui marquait la reconnaissance de son culte. S’en sont suivi
l’instauration d’un grand pèlerinage en 1874 et l’attribution du
titre honorifique de basilique mineure à l’église de Guingamp le
24 octobre 1899.
Couronnement
de la Vierge
Après la
Révolution, le pardon de juillet avait repris timidement,
vraisemblablement dès 1799, plus tard, il drainait à nouveau les
foules et reprenait son rang parmi les grands rassemblements
bretons. Bien entendu le pèlerinage était tout autant, et sans
doute bien plus le lieu de rassemblement de la région que celui
de la ville. Mais lorsqu’en 1859, le nouvel évêque de
Saint-Brieuc et Tréguier songe à l’interdire, en raison des
désordres qu’il entraînait, c’est le tollé général dans le
clergé et les fidèles de Guingamp comme des paroisses alentour.
Ce renouveau
du culte marial avait été encouragé au préalable par un certain
nombre d’actes symboliques : la tête préservée de l’ancienne
statue mutilée à la Révolution est remise à la paroisse dans le
plus grand secret en juillet 1805 par un des hommes chargés de
sa destruction qui l’avait soustraite et conservée chez lui.
Dans la
seconde moitié du siècle, sous l’impulsion de Mgr Le Mée se
développe à nouveau d’une façon spectaculaire le culte marial.
L’église Notre-Dame de Guingamp consacrée à la Vierge de
Bon-Secours fut la première de Bretagne et la quatrième en
France à recevoir de Rome « les insignes de la couronne d’or,
fondation romaine du comte Sforza Pallavicini (prêtre jésuite
italien, théologien et historien du concile de Trente ; il fut
fait cardinal en 1657 par le pape Alexandre VII), pour le
couronnement des Madones les plus célèbres du monde ».
Le 8
septembre 1857, la cérémonie du couronnement se fit en présence
de quatre évêques dont un Américain, de plus de six cents
ecclésiastiques, et d’une foule énorme.
Aujourd’hui,
au XXIe siècle, quotidiennement, on vient, encore, l’invoquer,
la prier. Il suffit de se rendre dans la chapelle pour voir
nombre de lumignons se consumer ou des personnes en train de se
recueillir !
On vient la
voir de loin : des Anglais, des Espagnols et même des Colombiens
ont laissé un mot sur le cahier de prière. Si auparavant on
priait pour sa famille ou pour échapper à la guerre, les prières
d’aujourd’hui sont plus individuelles : « faites que je
réussisse mes examens », « faites que je ne souffre pas trop »,
« faites que je vende ma maison »… Elle voit vraiment de tout !
Enfin, ces demandes, nombreuses et incessantes, sont le signe de
son succès.
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12 novembre 2020
Note :
Informations issues essentiellement de 'Wikipédia'.
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