Cathédrale-Basilique saint Corentin |
LA CATHEDRALE & BASILIQUE SAINT CORENTIN
- QUIMPER (Finistère)
|
La cathédrale
Saint‑Corentin est un lieu de culte catholique sous
le patronage de Notre-Dame et du premier évêque
légendaire dont elle porte le nom, saint Corentin.
Elle est le siège du
diocèse de Quimper avant la Révolution française.
l'édifice est, depuis 1801, le siège du diocèse de
Quimper et du Léon.
Le monument actuel de
style gothique est édifié au XIIIème siècle
sur la base d'édifices plus anciens, et achevé sous le
Second Empire. Il présente une apparente unité
architecturale malgré un chantier permanent durant six
siècles, marqué d'hésitations, d'arrêts dans la
construction et de repentirs.
Classée Monument Historique sur la liste de 1862, la
cathédrale est entièrement restaurée dans les années
1990 et 2000 qui voient la consolidation de ses
structures et la restitution partielle de sa polychromie
originelle plus vive.
|
Cathédrale-Basilique saint Corentin |
La
cathédrale est considérée comme l'élément majeur du
patrimoine Quimpérois, attirant de nombreux touristes
venus admirer ses flèches culminant à plus de 75 mètres
au-dessus du sol et encadrant la statue du roi
légendaire Gradlon.
La cathédrale saint Corentin a été
honorée du titre de basilique
mineure le 11 mars 1870
par le pape Pie IX.
Au titre de Basilique, l'édifice détient effectivement son
ombrellino. Cet ombrellino ou gonfanon, est ici plutôt original puisque c 'est en fait d'abord un
vitrail qui le représente. Il est situé au-dessus de la porte de la sacristie.
Le
voici
.
En octobre 2019, la basilique
s'est dotée d'un ombrellino plus traditionnel que voilà
. Il
est localisé à gauche du maître-autel. Il est
en
soie et personnalisé dans ses franges par des hermines
et la truite de Saint Corentin.
L'autre élément distinctif d'une
basilique est le tintinnabulum (la clochette qui annonce
les processions). Ici, dans la basilique, cette clochette se trouve
à proximité de l'ombrellino. Ces deux éléments, ombrellino et tintinnabulum, on été bénis par l'évêque
de Quimper et de Léon, Monseigneur Laurent Dognin, le dimanche 13
octobre 2019. |
HISTOIRE
La cathédrale-basilique actuelle occupe un emplacement où
plusieurs sanctuaires se sont succédé et dont
l'historien sait peu de choses, faute de textes et
de fouilles archéologiques.
La cathédrale pré-romane
Une cathédrale est
élevée sous l’épiscopat de Félix (titulaire du siège
de Cornouaille en 835), déposé par Nominoé en 849
sous prétexte de simonie, mais plus probablement en
raison de son origine ou de son obédience franques.
La cathédrale romane
Bien qu'attestée en
1128 et en 1424, la cathédrale romane n'a pas fait
l'objet d'études historiques, ni de fouilles
archéologiques. On ignore donc pour l'essentiel ses
caractéristiques et l'époque de sa construction. Le
seul vestige connu est un chapiteau sculpté retrouvé
en 1879 dans la façade d'une maison à proximité de
la cathédrale. Aujourd'hui, cet élément lapidaire
est conservé au Musée départemental breton de
Quimper. De forme presque cubique, il est orné dune
couronne de feuillages débordants dont les tiges
forment aux angles des quatre feuilles et pourrait
provenir du rond-point de la cathédrale. Il a sans
doute été produit dans le dernier quart du XIème siècle.
Sa place au cœur du
réseau viaire concentrique du Quimper médiéval
permet néanmoins de supposer que sa construction est
liée à la réorganisation de l'espace public situé
aux alentours. En effet, ainsi que l'ont démontré
les fouilles archéologiques, l'actuelle place
Laënnec accueille à partir de 1060 - 1080 un grand
cimetière traversé par des allées convergeant vers
la nef de l'actuelle cathédrale gothique,
emplacement supposé de la cathédrale romane.
Jean-Paul Le Bihan émet l'hypothèse que ce grand
projet urbain est ordonné par le duc de Bretagne et
comte de Cornouaille Hoël II, dont la famille a
fréquemment été associée à la charge d'évêque de
Quimper. Le culte de saint Corentin est également
très vivace chez les princes cornouaillais. Cette
période de construction, commençant aux alentours de
1070, est compatible avec le chapiteau roman
mentionné par Le Men
Le Bihan fait
également l'hypothèse que l'emplacement de la
cathédrale romane à cet endroit - sous la nef de
l'actuelle cathédrale gothique - aurait permis la
conservation d'un monument plus ancien le temps des
travaux et situé sous le chœur de l'actuelle
cathédrale gothique. Cet emplacement est également
davantage à l'abri des grandes marées qui peuvent
remonter le cours de l'Odet. La découverte, en 1992,
des vestiges d'une abside sous le bras nord du
transept gothique laisse supposer la présence d'un
baptistère de plan circulaire construit à l'arrière
du chevet roman.
D'après Le Men, le
chœur de la cathédrale romane est démoli en 1424
pour laisser place aux travaux de construction de la
nef gothique. Le Bihan pense que c'est la cathédrale
entière qui a été démolie à cette occasion. |
La cathédrale gothique
La cathédrale gothique est construite en trois fois,
l'impulsion initiale étant donnée en 1239 par un
horsain, l'évêque de Cornouaille Rainaud.
L'édification du chœur
De 1240 à 1336 est
construit le chœur (consacré en 1287) à l'Est de la
cathédrale romane qui est conservée pour le culte
mais les travaux sont interrompus par la guerre de
Succession de Bretagne et ne sont achevés que sous
l'épiscopat de Gatien de Monceaux.
Les voûtes sur
croisées d'ogives sont lancées de 1408 à 1415,
peintes en 1417.
Les verrières traitées au jaune
d'argent sont, quant à elles, sont mises en place
entre 1417 et 1419. |
Plan montrant le 'désaxement' |
L'édification de la nef
Sous
l'impulsion de l'évêque de Cornouaille
Bertrand de Rosmadec, la première pierre de
la façade est posée le 26 juillet 1424.
La nef et le transept sont construits de
1424 à 1485, après démolition de la
cathédrale romane.
Les portails Nord (portail des Baptêmes) et
Sud (portail Sainte-Catherine) sont en place
avant 1433.
Après 1460, la nef vient se
greffer sur le chœur par l'intermédiaire du
transept, que surmonte un clocher central de
16 mètres.
Les voûtes de la nef, enduites
d'ocre et tracées à l'imitation d'un
assemblage de briques, ne sont complètement
posées qu'entre 1486 et 1493.
La cathédrale a un plan en croix latine et
possède la particularité d'avoir une
déviation vers la gauche de l'ordre de 10°de l'axe du chœur par rapport à la nef.
Plusieurs hypothèses ont été données pour
expliquer ce 'désaxement' :
hypothèse la plus vraisemblable : contrainte
due à la configuration du terrain
('désaxement' pour éviter le sol humide trop
instable proche de la rivière) qui empêche
de modifier l'axe de la cathédrale romane,
choix symbolique de rappeler la position de
la tête du Christ sur sa croix,
choix rationnel de raccorder l'édifice à la
chapelle romane de la 'Victoire' qui était
alors une structure indépendante et un
symbole important de la mythologie comtale
(mémorial de la victoire du comte de
Cornouaille Alain Canhiart sur son suzerain
Alain III en 1031) avant de devenir la
chapelle axiale,
présence du palais épiscopal au Sud et de
l'urbanisme naissant, avec ses axes comme la
rue Kéréon et la place sur laquelle la
façade de la cathédrale ne pouvait être
placée en biais, ce qui interdit de
prolonger l'axe gothique du chœur et impose
de conserver l’orientation de la nef romane.
Le porche sud a été réalisé par
l'atelier ducal du Folgoët. Les vitraux
anciens furent réalisés par Allain Cap, un
célèbre peintre verrier. |
Les temps modernes
Le 10 août 1613 a lieu l'incendie de
la toiture de la tour nord. Le 1er
février 1620, la flèche de la tour de
plomb est touchée par la foudre. Les
chanoines du chapitre approchent les
saintes reliques des flammes ; peine
perdue, l'incendie poursuit ses ravages,
malgré l'emploi de 150 barriques d'eau
et d'une cinquantaine de charretées de
fumier.
Pour lutter contre ce fait de
sorcellerie, les chanoines
décident alors de jeter dans
le brasier un pain de seigle
renfermant une hostie et
d'asperger le feu d'eau
bénite mélangée à du lait de
femme.
Miraculeusement, le
démon quitte les flammes et
le feu s'éteint, mais le
clocher est totalement
ruiné. La légende affirme
que le pain de seigle
contenant l'hostie fut
retrouvé intact au milieu
des cendres. Cette anecdote
est connue sous le nom du
"diable de
Quimper-Corentin". |
De 1643 à 1644 sont construits
l'orgue et sa tribune8. La
chaire baroque, de bois polychrome et
doré, est une œuvre de 1679, due à Jean
Michelet et Olivier Daniel, maître
menuisier et maître sculpteur
quimpérois, qui représentent dans des
médaillons de la cuve et sur la rampe
d'escalier différents épisodes de
l'histoire de saint Corentin. |
La Révolution
Sous
la Révolution, la cathédrale est
transformée en temple de la Raison.
Les
échoppes accrochées aux
flancs de la cathédrale sont
converties en débits de boisson.
Mobilier, objets sacrés et statues
polychromes sont brûlés ou dispersés.
Selon la tradition locale, un
menuisier, Daniel Sergent, réussit à
soustraire aux profanations les
prétendues reliques de saint
Corentin et celles du bienheureux
Jean Discalceat et les transporter
en l'église d'Ergué-Armel.
Le
bâtiment n'est rendu à sa vocation
religieuse qu'avec le Concordat.
Seules les reliques de saint
Corentin sont restituées à la
cathédrale. |
La cathédrale et ses échoppes
vers 1740 |
La restauration et
l'érection des flèches au
XIXe siècle
À Quimper, vers 1838, les
cabarets les plus prospères
jouxtaient la cathédrale ou
y étaient accolés. L'un
d'eux avait même une porte
donnant directement sur le
porche. Parfois on entend
des chants bachiques se
mêler aux chants religieux.
En sortant, on urine
volontiers contre le temple
sacré. La municipalité fait
détruire plusieurs de ces
cabarets. L'effet ne fut pas
merveilleux. Leur
emplacement servit d'urinoir
et de dépôt d'ordures.
Sous l'impulsion de l'évêque
de Quimper Mgr
Graveran gagné aux
reconstitutions d'Eugène
Viollet-le-Duc, une
importante campagne de
restauration est confiée à
l'architecte diocésain
Joseph Bigot. À l'intérieur
de la cathédrale, on croit
'reconstituer' une
atmosphère médiévale en
créant des vitraux à
médaillons historiés et du
mobilier néo-gothique, en
supprimant les retables et
en recouvrant de patine ou
de brou de noix les couleurs
des enduits et des bois.
Yann Dargent est alors
engagé pour orner les murs
des chapelles de scènes
tirées de l'évangile et de
La Légende dorée.
Mgr Graveran
décide notamment de
reprendre le projet des
flèches, ébauché par Claude
de Rohan.
Il impose aux fidèles le
'sou de saint Corentin',
consistant pour chaque
habitant du diocèse à donner
un sou par an, pendant cinq
ans, pour financer les
travaux
d'un coût de 150 000 francs.
Les flèches néo-gothiques
sont dressées en 1854 par
Bigot, architecte du château
de Kériolet.
Les flèches sont réalisées
de 1854 à 1856 par le
maître-maçon Pierre Nestour
et le tailleur de pierres
Corentin Quéré. Le
peintre-verrier Émile Hirsch
réalise jusqu'en 1875
23 verrières, sous la
direction de Bigot.
La clôture de chœur est
l'œuvre du ferronnier et
serrurier parisien Jules
Everaert qui réalise de 1866
à 1868 une grille de fer
forgé d'1,70 m de hauteur.
En 1875-1876, le même
artisan met en place une
grille en fer ouvré
au-dessus des stalles en
châtaignier.
Le fameux "autel d'or"
(ancien maître-autel de la
cathédrale en chêne
recouvert de bronze doré et
émaillé, sous un baldaquin à
séraphins, œuvre de
l'orfèvre Poussielgue et du
statutaire Geoffroy-Dechaume,
d'après les dessins de
Boeswillwald) présenté à
l’exposition universelle de
1867 est un présent de
Napoléon III, premier chef
d'État français à se
déplacer officiellement à
Quimper.
La cathédrale est classée
Monument Historique sur
proposition de Prosper
Mérimée le 28 mars 1837 et
est placée sur la liste de
1862. |
Cathédrale au XIXème siècle |
Nef de la cathédrale-basilique |
La cathédrale-basilique au début
du XXIe siècle
Malgré l'importante
campagne de
restauration menée
dans les années 1870
par l'architecte
diocésain Joseph
Bigot, l'édifice
souffre de désordres
qui nécessitent une
reprise des travaux
dans le cadre des
lois de programme
sur les monuments
historiques de
1989-1993 et
1996-1999.
La cathédrale-basilique
Saint-Corentin fait
ainsi l'objet
d'opérations de
rénovation durant
près de vingt ans,
subventionnées par
le ministère de la
Culture, par le
biais de la
Conservation
régionale des
Monuments
historiques, service
de la DRAC Bretagne.
Il s'agit de
consolider les
structures de la
cathédrale-basilique (dès
1982, les études ont
montré des fissures
dans les voûtes du
chœur malgré le
remplacement, par
l'architecte
diocésain Joseph
Bigot, des tirants
métalliques
installés dès 1777),
notamment par le
recentrement des
charges pour pallier
le déversement des
culées
d'arcs-boutants.
La restauration a
également porté sur
le remplacement des
pierres abîmées, le
traitement des
fresques et la
création d'un
mobilier liturgique
contemporain
(maître-autel,
cathèdre et ambon),
dû au sculpteur
Pierre Manoli en
1999.
Le choix d'une
restitution de la
polychromie que
partielle a fait
l'objet de
controverses, y
compris au service
des Monuments
historiques dont
plusieurs
architectes ont
critiqué le manque
d'audace ou la
décoration aseptisée.
Le chœur restauré de
1988 à 1993 est
inauguré à la Saint
Corentin les 12 et
13 décembre 1993.
La nef et ses
transepts sont
restaurés de 1995 à
1999, le grand orgue
de 1995 à 2003, les
tours et des flèches
de 2004 à 2007, le
portail occidental
qui souffrait de
nombreux maux
(desquamation,
désagrégation due à
l’action des sels
solubles, fissures
dues aux efforts de
compression, érosion
due aux pluies
battantes, croûtes
noires dues à la
pollution,
développement de
végétaux) de 2007 à
2008. L'inauguration
du portail
occidental, le 12
décembre 2008,
marque la fin de ce
travail de
restauration.
|
Dimensions de la
cathédrale - basilique
|
EXTERIEUR
Façade
La façade harmonique tripartite à deux
tours, débutée au XVème siècle
et finalisée sous
l'épiscopat de Mgr
Graveran, a un style
resté proche du gothique
normand du XIIIème siècle,
seuls des détails comme
les remplages témoignant
d'un environnement
flamboyant.
Elle a comme originalité
de n'avoir qu'un portail
central encadré par deux
grandes baies en
tiers-point, les deux
portails latéraux étant
déportés sur les façades
Nord et Sud, au niveau
de la première travée
des bas-côtés.
Ce porche est surmonté
d'un mur pignon
triangulaire percé de
deux grandes baies
superposées en plein
cintre dont le maillage
orthogonal traduit
l'influence de
l'architecture anglaise
car il n'est pas sans
rappeler la chœur des
Anges de la cathédrale
de Lincoln.
Les tours hautes de
75 mètres (les flèches
font quant à elles
36 mètres), sont
influencées des clochers
normands et découlent
des recherches de la
chapelle de
Notre-Dame-du-Mur à
Morlaix, du clocher de
la chapelle Notre-Dame
du Kreisker et de la
flèche de l'église
Saint-Pierre de Caen.
Les deux tours sont
percées de baies très
allongées et couronnées
par deux galeries
ajourées et superposées,
cette formule originale
étant reprise et adaptée
à de nombreuses églises
rurales de la Bretagne
occidentale.
Les flèches ne datent que du milieu du
XIXème, entre 1854 et
1856, réalisées par
l'architecte Joseph
Bigot. Elles sont
inspirées en grande
partie de celle de
l'église Notre Dame de
Roscudon de Pont-Croix,
datant du milieu du
XVème siècle, et dans
une moindre mesure de
celle du Kreisker à
Saint Pol-de-Léon. Elles
prennent leur appui sur
la plateforme qui
présente une galerie de
couronnement composée de
trois registres : deux
rangs étroits de
quatre-feuilles ou de
soufflets encadrant une
suite d'arcatures
brisées et trilobées.
Quatre clochetons de
forme octogonal
encadrent aux quatre
points cardinaux quatre
baies divisées par un
meneau central,
surmontées d'un gâble
ajouré. Dans la partie
supérieure de la flèche
s'échelonnent des
quatre-feuilles
ajourées, surmontés de
petits gâbles à crochets
et fleuron. Les huit
ouvertures situées au
sommet sont empruntés au Kreisker. Les arêtes des
angles sont ornés de
crochets.
La travée centrale de la façade est
épaulée par une double
rangée de contreforts
ornés de niches
superposées et
couronnées d'un dais,
amortis de pinacles et
surmontés de fausses
arcades en mitre
décorant les angles de
la tour.
Portails |
Façade
occidentale |
Vue du portail
occidental de la
cathédral
Saint-Corentin de
Quimper. |
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Portail Sud :
"Portail de
Notre-Dame" ou
"Portail de
Sainte-Catherine"
orné d'une
plate-bande à coussinets arrondis
et d'un fronton
armorié. |
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Portail Nord de
Notre-Dame de la
Chandeleur percé
d'une baie en
tiers-point et sans
tympan, surmontée
d'une accolade ornée
de choux frisés et
amortie par un
fleuron. |
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INTERIEUR
Les vitraux
Les vitraux de la
cathédrale-basilique de Quimper
composent un ensemble
particulièrement riche.
Cependant, cet ensemble
apparaît au visiteur du
XXIème siècle gravement
mutilé.
Toutes les verrières
basses anciennes ont été
perdues. Quant aux
verrières hautes, une
grande part d'entre
elles est, au moins en
partie, ancienne, mais
les restaurations menées
depuis le XIXème siècle,
très lourdes, rendent
difficile la distinction
entre les éléments
anciens et modernes.
La plupart des verrières
anciennes conservées, au
moins en partie,
remontent aux travaux du
XVème siècle.
L'ensemble des vitraux
des parties hautes ont
été déposés en 1942,
puis reposées dans les
années 1950-1960.
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La nef désaxée
|
La chaire à prêcher |
Chapelle Notre-Dame-de-Lourdes |
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Les grandes orgues
Les Grandes orgues,
construites par Dallam
en 1643, plusieurs fois
reprises ou même
refaites en 1848 par
Cavaillé-Coll. Elles
sont restaurées en 2000
par Giroud.
Le premier orgue connu
de la cathédrale fut
offert par Mgr Bertrand
de Rosmadec et commandé,
en 1424, au facteur
Hervé Guillemin. Cet
instrument est utilisé
pendant le XVIème siècle
et est remplacé par un
nouvel instrument en
1595. C'est ce dernier
qui se trouve
probablement à bout de
souffle quand Robert
Dallam émigre
d'Angleterre en 1642 ou
1643. Dans une note non
datée, celui-ci parle de
la commande qu'il a
réalisée pour 5 300
livres du grand orgue de
la cathédrale. Cet
instrument devait
comporter 25 ou 26 jeux
répartis sur trois
claviers et pédalier. Il
place cet instrument au
fond de la grande nef,
dans le buffet que nous
admirons encore
aujourd'hui et servira
lui-même d'organiste
jusqu'en 1646. Une
première restauration
date de 1672 et est
réalisée par le Père
Innocent, un carme. |
En 1701, on fit venir
des facteurs d'une autre
ville. La seule trace de
leur passage est une
pittoresque note
d'auberge. Leur travail
ne dut pas être
remarquablement exécuté
puisqu'en 1702, c'est
l'organiste lui-même,
Guiomar, facteur à ses
heures, qui fait une
réparation assez
délicate. Le même
Guiomar retravaille en
1703 et son mémoire nous
mentionne un Cromorne et
une Voix humaine ignorés
en 1838 par
Cavaillé-Coll, dans son
premier devis. Il faut
croire que le palliatif
des révisions par
Guiomar ne fut pas
satisfaisant puisqu'en
1704, le chapitre
appelle Jacques Le Brun,
de Nantes, pour faire un
relevage de tout
l'orgue.
En 1747, Henri Lesclop
est chargé de critiquer
le mémoire présenté par
le facteur parisien,
Marcellin Tribuot.
Lesclop, dans ses
observations
judicieuses, parle d'un
ravalement, opération
qui permettrait de
gagner des notes aux
extrémités de l'échelle
sonore, d'une Trompette
et d'un Clairon ainsi
que d'un 4 pieds et d'un
Nazard à la pédale.
Toutes les remarques de
Lesclop sont à noter,
car elles intéressent
tant la facture que
l'interprétation. Les
travaux de Tribuot sont
reçus en 1749. Le
facteur François-Marie
Verax effectue des
travaux en 1750.
Pillé pendant la
Révolution, l'orgue est
révisé, en 1795-1796,
par François Marquer qui
y ajoute de nombreux
tuyaux provenant de
l'orgue des Jacobins de
Morlaix construit par
Florentin Grimont, un
élève de Clicquot.
L'instrument fait
l'objet d'une autre
restauration en 1816 par
Pierre Alexandre dit
Mobeche.
En 1838, les chanoines
de Quimper songent à
restaurer complètement
le vieux Dallam et
pensent aussitôt au
jeune et déjà
remarquable facteur,
Aristide Cavaillé-Coll.
Son devis est fort
respectueux du vieil
instrument qu'il se
contente de vouloir
ranimer. Il est
cependant déçu par la
trop grande faiblesse de
la pédale, à son avis,
et désire lui adjoindre
une Flûte de 16 pieds et
une Bombarde. Il songe
aussi à ajouter une
Bombarde au Grand-Orgue
et à remplacer le
Hautbois du Positif.
Enfin, il veut
transformer l'Écho en le
plaçant dans une boîte
expressive à volets et
en y ajoutant une
Trompette et un Cor
anglais. Si ces travaux
s'étaient réalisés, nous
aurions eu un orgue
parfaitement
'néo-classique' au sens
du XXème siècle,
mélangeant le détail, la
finesse, la puissance et
l'expression. Faute de
ressources, le projet
n'a pas de suite. Bien
sûr, malgré son respect
des jeux anciens, le
facteur romantique pense
déjà expression et
puissance, mais garde
l'équilibre ancien d'un
grand plein-jeu.
En 1846 le dossier de
l'orgue de Quimper est
rouvert. Cavaillé-Coll,
qui a progressivement
changé son esthétique,
produit un nouveau devis
tout à fait différent
d'esprit de celui de
1836. Il faut ajouter,
et Cavaillé-Coll ne s'en
prive pas, qu'en huit
ans, l'orgue s'est
détérioré et qu'il doit
faire un plus gros
travail. S'il transforme
l'univers sonore et
supprime beaucoup de
jeux de détail, le
facteur garde une grande
luminosité à l'ensemble
avec les nombreux rangs
de mixtures qu'il
conserve. Il utilise une
traction purement
mécanique, sans machine
Barker, une console
attachée et un Positif
de dos. Finalement, ce
projet est réalisé avec
l'aide de Jules Heyer et
de Burchtroff. L'orgue
de Cavaillé-Coll est
reçu avec quelques
réserves en 1848 par
Marie-Pierre Hamel,
expert délégué par le
Ministère des Cultes.
L'instrument comportait
40 jeux répartis sur
trois claviers de 54
notes et un pédalier de
25 notes.
En 1900, une nouvelle
restauration, plus
regrettable, a lieu. On
supprime la tribune de
Dallam pour placer, sous
l'orgue, une lourde
construction en granit
de style gothique. Les
facteurs, les frères
Henri et Herman Wolff,
sont chargés de
l'instrument lui-même.
Ils vident le Positif
conservé par
Cavaillé-Coll et le
transportent à
l'intérieur du buffet
principal. Ils remanient
la composition de
Cavaillé-Coll qu'ils
alourdissent encore en
supprimant, par ce
déplacement du premier
clavier, ce qui pouvait
subsister de l'équilibre
primitif. La console est
indépendante et placée
dans ce qui était le
Positif. L'étendue des
claviers est portée à 56
notes et celle du
pédalier à 30 notes
alors que le nombre de
jeux est porté à 50.
L'instrument révisé est
inauguré par Louis
Vierne le 20 octobre
1901.
Les frères Wolff
interviennent en 1904,
1906 et 1912 pour
installer et réparer une
soufflerie électrique.
En 1956, le facteur Jean
Hermann démonte
complètement l'orgue et
commence un travail
d'électrification de
l'instrument accompagnée
d'une augmentation qui
doit porter le nombre de
jeux à 70.
Malheureusement, les
devis ne comprennent pas
la remise en place du
Positif. Le facteur
meurt en laissant son
ouvrage inachevé.
Celui-ci est repris tout
d'abord par la maison
Roethinger qui continue
dans la même direction
lorsque son
établissement fait
faillite. C'est
finalement la maison
Danion-Gonzalez qui est
appelée à achever ces
travaux, selon une étude
de Marcel Dupré.
Pareille finition d'un
matériel maintes fois
revu, sur un plan
souvent bouleversé par
les différents facteurs,
est fort délicate.
Achevé début décembre,
l'orgue est inauguré le
12 décembre 1971, en la
fête de saint Corentin,
par Gaston Litaize et
son ancien élève, le
titulaire Pierre Bordron.
Grand instrument sans
caractère particulier
basé sur le tutti, à
traction électrique,
surdimensionné par
rapport au buffet, et
dont le résultat sonore
est à l'inverse du
nombre de jeux. Quelques
bourdons, des pieds
d'anches et le Cromorne
datent environ du
XVIIème siècle et
pourraient être sortis,
comme le buffet, des
mains de Robert Dallam.
Une grande partie du
matériel est de
Cavaillé-Coll. Pour le
reste, il provient des
trois derniers facteurs
qui ont travaillé sur
l'instrument. Trop
touffu, mal distribué,
le résultat sonore n'est
pas à la mesure dans
aucune famille de jeux,
dont ni les tailles, ni
les caractéristiques de
l'harmonie ne sont
respectées.
Une restauration,
effectuée de 1993 à 2003
par la maison Giroud-Nonnet,
a permis de réhabiliter
le buffet ancien avec
son Positif de dos en
revenant à un instrument
à traction mécanique où
domine l'influence de
Cavaillé-Coll. |
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Toute la mécanique et le
système d'alimentation
sont neufs. Sont neufs
également une grande
partie des jeux excepté
les pieds d'(anches de
la Pédale, quelques jeux
de fonds provenant en
majorité de
Cavaillé-Coll (XIXe
siècle) ainsi que le
Bourdon 16' du
Grand-Orgue et les
anches du Positif
(XVIIème et XVIIIème
siècles).
Ce nouvel instrument, un
grand 'français',
est le fruit de
l'heureuse osmose entre
le classique et le
romantique. Classique
par son Grand-Orgue et
son Positif (pleins
jeux, jeux de tierces),
romantique par son Récit
expressif mais aussi par
une partie des fonds du
Grand-Orgue d'origine
Cavaillé-Coll. Le
facteur Jacques Nonnet
s'est attaché à fondre
avec élégance les
différentes époques de
ce grand orgue qui sera
sans aucun doute une
référence. Cet
instrument permettra de
servir avec bonheur la
majeure partie du
répertoire depuis le
XVIème siècle et même la
musique contemporaine.
Les grandes orgues ont
été inaugurées le 20
juin 2003, par Olivier
Struillou, organiste
titulaire ainsi que par
Pascale Melis, et
François-Henri Houbart. |
Saint Corentin et les miracles
A l'époque du roi Gradlon, Saint Corentin s'établit en ermite sur l'actuelle commune de Plomodiern pour se consacrer entièrement à la prière.
Le saint homme réalisa dès lors plusieurs miracles.
Un jour, Gradlon, le roi de Cornouaille s'en alla chasser avec sa troupe dans l'épaisse forêt qui recouvrait alors la plaine du Porzay.
e roi d'y égara et trouva finalement, fourbu et affamé, l'ermitage de Corentin.
Celui-ci réussit le prodige de nourrir toute la troupe grâce à un seul petit poisson. C'était le poisson dont il se nourrissait quotidiennement : chaque jour il ne prélevait qu'une tranche, puis replaçait le poisson qui dans l'eau aussitôt se reconstituait.
Le roi, ébloui par ce prodige, décida de donner son château près du confluent (Quimper) à Corentin et lui demanda de devenir le premier évêque de son royaume. |
Une autre fois, affluèrent dans la
fontaine des anguilles imprévues, pour que Corentin puisse
recevoir décemment les évêques Melaine († 530) et Patern (†
entre 490 et 511) et la fontaine ce jour-là, aurait même
donné du vin ! |
Un autre miracle encore quand une
source jaillit près de l’ermitage d’un voisin âgé et perclus
qui avait mille peines à descendre chercher de l’eau. |
Note : Saint Corentin (Sant Kaouritin) est le patron des ouvriers agricoles et est invoqué contre les engelures.
Saint Corentin est fêté le 12 décembre. |
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Saint Corentin |
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30 novembre 2020
Note :
Informations issues essentiellement de 'Wikipédia',
'infobretagne.com' et
de 'musiqueorguequebec.ca/orgues/france/quimpersc'.
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