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LA BASILIQUE NOTRE DAME DE DELIVRANCE de QUINTIN
La basilique Notre Dame de Délivrance
est une église mariale située dans la commune de
Quintin, dans le département des Côtes-d'Armor. A noter
que la mariologie est la branche de la théologie
chrétienne qui étudie la place de Marie, mère de
Jésus-Christ, dans le mystère du salut du monde.
La
basilique actuelle a été ouverte au culte en 1887
Elle a remplacé une Collégiale qui
avait été construite à la fin du XIV° siècle, à
l’emplacement de la chapelle du château de Quintin.
Cette chapelle avait accueilli, en 1250, la relique de
la Ceinture de Notre Dame, apportée de Terre Sainte par
le seigneur de Quintin, Geoffroy Boterel. Celui-ci, avec
son frère Henri d’Avaugour, seigneur de Dinan, était
parti en croisade avec le roi Saint Louis. L’expédition
fut désastreuse, le roi fait prisonnier.
Geoffroy et Henri firent le vœu d’entrer en couvent
s’ils échappaient à la mort. A leur retour, ils
réalisèrent leur promesse : Henri fit de son château de
Dinan un monastère (aujourd’hui l’École des Cordeliers).
Geoffroy devint aussi franciscain après avoir déposé
dans chapelle de son château la relique de la Ceinture
de la Vierge qui lui avait été confiée par le Patriarche
de Jérusalem (les vitraux autour du chœur et les
peintures de la chapelle absidiale).
La chapelle du château, trop étroite, devra très
rapidement être remplacée par une « collégiale » au
début du XV° siècle. Un chapitre d’une dizaine de
chanoines était au service de la collégiale et de la
chapelle Notre Dame d’Entre les Portes. Les chanoines
habitaient les maisons aux portes sculptées dans la rue
qui mène à la Basilique. L’église paroissiale se
trouvait alors en dehors des murs de la ville
fortifiée ; le porche et quelques pans de murs
subsistent encore dans le cimetière actuel. Au milieu du
XVIII° siècle, la collégiale devint église paroissiale
mais Saint-Thurian (Saint Thuriau) demeure le protecteur
de la paroisse (un autel lui est dédié dans le bas-côté
nord et un vitrail retrace un épisode de sa vie).
Au milieu du XIX° siècle l’état de
délabrement de la collégiale était devenu inquiétant et
il fut décidé, en 1864, de la rebâtir.
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Commence alors une longue période de discussion pour
décider de l’implantation de la future église ;
finalement, c’est l’emplacement de l’ancienne collégiale
qui est choisi ; on souhaitait d’ailleurs conserver le
chevet et la tour de l’ancien monument. Les événements
retardent la réalisation du projet : une épidémie de
choléra, la chute du commerce de la toile qui faisait la
richesse de la ville, la guerre avec l’Allemagne… Enfin,
en 1883, la première pierre du nouvel édifice est posée
et, en même temps, commence la démolition de la
collégiale.
La mise en route du chantier été longue mais, par
contre, la construction sera rapide : en 1887 nouvelle
église est bénite et les Quintinais, longtemps dispersés
dans les différentes chapelles de la ville, retrouvent
leur église paroissiale. De style néo-gothique, le
nouvel édifice est de dimensions imposantes la nef
mesure 67 m de long, la hauteur sous voûte de 16 m et le
coq du clocher s’élève à 62 mètres.
De l’ancienne collégiale, n’a pas conservé, comme cela
avait tout d’abord été prévu, le chevet et la tour qui
ne se trouvaient plus dans l’axe de la nouvelle
construction. Les balustres de la tour ont été utilisés
pour aménager les escaliers du terre-plein situé au nord
de la Basilique. On trouve aussi, dans l’église
actuelle, des éléments qui proviennent de la
collégiale : la chaire sculptée du XVII° siècle et le
Christ du pilier, les confessionnaux et les sièges des
stalles, la cuve baptismale en granit du XIV° siècle (le
couvercle fut dessiné par la Loudéacienne Jeanne Malivel
et sculpté par Jean Le Lousse) et les bénitiers,
coquillages géants apportés de la mer de Java.
Au cours de la démolition, on découvrit les gisants des
seigneurs de Quintin. Ils avaient été retournés et
servaient de seuil aux portes de l’ancienne collégiale.
Ils ont été remis en valeur de chaque côté de la
chapelle de l’abside.
La décoration ultérieure de l’église fut continuée après
sa mise en service : Les vitraux des bas‑côtés
représentent des scènes de la vie de la Vierge et
différentes dévotions à Notre Dame : ceux qui entourent
le chœur racontent l’histoire de la relique.
L'édifice
a été érigé en basilique mineure par le pape Pie XI le
28 juillet 1934.
La
relique de la ceinture
C’est un fin réseau de lin, à
mailles inégales, dont il ne reste qu’un
fragment d’environ 8 cm de côté.
La relique porte les traces de l’incendie de
1600 mais elle avait été déjà réduite par le don
d’une partie à la bienheureuse Françoise
d’Amboise, épouse de Pierre II, duc de Bretagne.
Cette portion de la relique
fut déposée à la cathédrale de Nantes et, au
moment de la révolution, transférée à l’église
d’Ancenis.
Plusieurs fois sauvée du vol, épargnée par
l’incendie de 1600, la relique a failli être
victime de l’excès de dévotion des chrétiens. Au
moment des naissances, certaines familles
avaient le privilège d’emporter quelquefois fort
loin, la relique de la Ceinture.
Les uns et les autres n’hésitaient pas à
conserver un fil ou même un fragment du tissu.
Devant le risque de voir détruite, peu à peu, la
relique, le roi Louis XIII, à la demande de
l’évêque de St Brieuc, écrivit au Sénéchal du
Goëlo pour ordonner que, désormais, la Ceinture
ne puisse être confiée à des particuliers (voir
le texte de l’ordonnance royale dans un cadre
prés de l’autel de Notre Dame).
Devant le
risque de voir détruite, peu à peu, la relique, le roi
Louis XIII, à la demande de l’évêque de Saint Brieuc,
écrivit au Sénéchal du Goëlo pour ordonner que,
désormais, la ceinture ne puisse être confiée à des
particuliers. On peut d'ailleurs voir le texte de
l’ordonnance royale dans un cadre près de l’autel de
Notre Dame de la Délivrance dont voici une image
ici.
Voici un texte qui rappelle comment le
fragment de ceinture est arrivé à Quintin : c'est
ici. |
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Sur le tympan du porche,
figure un ensemble de trois personnages en
pierre tendre, sculpté par Charles-Paul
Foulonneau (1898) sculpteur local.
Sur
ce tympan est représenté Geoffroy Ier Boterel en
armure, la Vierge au centre et Robert de
Saintonge, le patriarche de Jérusalem, ainsi
qu'évêque de Nantes.
Ce motif représente la remise
de la Relique de la Ceinture à Geoffroy Boterel
par le Patriarche de Jérusalem, devant
Notre-Dame de Délivrance, assise en majesté.
A noter que cette vierge
assise en majesté est assez rare.
C'est particulièrement
réservé aux édifices religieux, où l’on célèbre
le culte marial.
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Chœur avec Maître-autel, fresques, vitraux... |
À
l'intérieur de la basilique...
Seize piliers fasciculés, ornés de chapiteaux
sculptés, supportent la voûte sur croisée
d’ogive en pierre.
Le
choix de cette structure a nécessité la
construction de supports extérieurs surmontés
d’arcs-boutants pour encaisser la poussée de la
voûte.
Dans
le Chœur, quatre fresques réparties à droite et
à gauche de du Maître-autel, dévoile l'histoire
de la relique de la ceinture de la Vierge.
Les
photos de ces fresques sont présentées
ci-dessous.
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Nef et ses piliers
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La Fresque 1
représente la
cérémonie de la
remise de la relique
par Robert de
Saintonge à Geoffroy
Ier Boterel. Les
Fresques 2 et 3,
représentent le
retour de croisade
de Geoffroy 1er
Boterel à Quintin.
La Fresque 4)
raconte l'incendie
de 1600. Cet
incendie a été
déclenché par un
chanoine qui avait
oublié d'éteindre sa
chandelle, avant de
s'endormir dans la
sacristie. : |
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Fresque 1
Le Patriarche de
Jérusalem remettant
à Botrel, Seigneur
de Quintin, la
Ceinture de la
Vierge.
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Fresque 2
Botrel apporte son
précieux Trésor à
son Château de
Quintin. |
Fresque 3
Le Clergé, les
Notables et le
Peuple vont au
devant de la
Relique. |
Fresque 4
Incendie de la
Trésorerie
1600. La ceinture
retrouvée
miraculeusement dans
les cendres. |
Reliquaire |
Le
reliquaire
Conservée d’abord dans un
coffre et enveloppée de plusieurs linges
précieux, ses « tuniques », la Ceinture fut
déposée, plus tard, dans un reliquaire
d’argent : il fut volé par les soldats du duc de
Mercœur pendant les guerres de la Ligue, à la
fin du XVI° siècle.
Pendant plusieurs années, la relique fut confiée
à un modeste reliquaire de bois.
Au moment de la
reconnaissance du miracle, après l’incendie de
1600, un nouveau reliquaire d’argent fut offert
mais il sera confisqué lui aussi quand l’église
fut profanée en 1790.
Après la tourmente
révolutionnaire une copie du reliquaire volé
reçut la Ceinture.
Le grand reliquaire actuel,
porté en procession le jour du Pardon a été
offert à la suite du vœu de 1871, demandant la
protection de Notre Dame au moment de l’invasion
de la France par les troupes allemandes.
Les dons furent abondants et
permirent de réaliser la statue lamée d’argent
qui accompagne le reliquaire le jour du Pardon.
Le
Pardon est célébré, chaque année, le deuxième
dimanche de mai. |
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Fonds
Baptismaux |
Les fonds
baptismaux
La cuve
baptismale et ses deux bénitiers en forme de coquillage est
en granit monolithe du XIVème siècle.
Le
couvercle en chêne, a été dessiné par Jeanne Malivel et
sculpté par le sculpteur local Jean Lelousse en 1921.
La cuve
baptismale est octogonale, munie d’une vasque destinée à
recevoir l’eau du baptême après aspersion de l’enfant.
Cette cuve est
décorée, sur le bombé supérieur, de quadrilobes s’inscrivant
dans un cercle, et sur les faces avant, d’arcatures
ogivales.
Le couvercle est
octogonal également, de forme évasée. Il est surmonté de
deux croix celtes entrelacées.
Sur la porte
d’un des panneaux est sculpté un cerf surmonté d’une étoile.
Sur quatre
panneaux, on distingue une croix celte dans un polygone.
Sur les autres
panneaux, il y a une croix latine avec au centre une petite
rosace rayonnante.
Deux diagonales passent par
l’axe de la croix latine formant une croix de saint André.
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Fonds
Baptismaux (détail) |
Gisant de
Jean II |
Les Gisants
Au cours de
la démolition de la Collégiale, il a été découvert les
gisants des seigneurs de Quintin.
Ces derniers
avaient été retournés et servaient de seuil aux portes
de l'ancienne collégiale.
Ils
ont été remis en valeur de chaque côté de la chapelle de
l'abside.
A gauche, le
gisant de Jean II, tombé au combat de Mauron en 1352.
A droite, le
gisant de Geoffroy III, tombé à la bataille d’Auray en
1364. |
Gisant de
Geoffroy III |
L’orgue
L’orgue n’a pas été conçu
pour la Basilique.
Construit en 1880 par le
facteur Claus, élève de Cavaillé-Coll, il fut
placé comme orgue d’accompagnement à la chapelle
des Ursulines de Quintin.
Après son transfert à
l’église paroissiale en 1909, il avait beaucoup
souffert de l’humidité et de la poussière.
Il a été totalement restauré
en 1987, à l’occasion des fêtes du centenaire de
la Basilique.
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Orgue |
Statue de ND de Délivrance |
La
statue de Notre Dame de Délivrance
La statue qui est sous le
porche d’entrée, couronnée en 1934 et toujours
revêtue de son manteau de cérémonie, est vénérée
depuis très longtemps.
Elle fut détruite en 1790
par les révolutionnaires mais, cependant la tête
de la Vierge fut sauvée et elle a été intégrée à
la statue restaurée.
Avant le couronnement, la
statue était dans l’ogive au revers du porche.
On l’appelait alors, comme lorsqu’elle était
dans l’ancienne collégiale, la Vierge à la
Quenouille : lorsque Quintin était un centre de
tissage, les apprenties fileuses venaient
toujours offrir leur première quenouille de lin
à Notre Dame.
Dans la chapelle de l’abside, au-dessus de
l’autel, une autre statue très ancienne de Notre
Dame de Bonne Nouvelle provient de la chapelle
de l’ancien couvent des Carmes de Quintin. La
ceinture placée dans sa main droite n’est pas
d'origine.
Cette statue est entourée de
nombreux ex-voto (offrande faite à un dieu,
un(e) saint(e) en demande d'une grâce ou en
remerciement d'une grâce obtenue à l'issue
d'un vœu (votum).
La statue lamée d’argent est
la plus récente. Réalisée après le vœu de 1871,
elle est portée en procession le jour du Pardon,
le 2° dimanche de mai. |
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Les vitraux
L’ensemble des vitraux a été réalisé par
l’entreprise Magen-Clamens & Bordereau d’Angers,
sauf le vitrail du vœu de 1939-45 (transept
nord) promis par les soldats et prisonniers de
la seconde guerre mondiale. |
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Sous
le porche, face à la statue, un vitrail
représente l’instant du couronnement de 1934.
Ce
vitrail a été dessiné par par E. Daube, St
Brieuc.
Il
est l’œuvre de l’entreprise Bessac de Grenoble. |
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Fontaine de la Vierge Marie à
l'enfant |
La fontaine de la Vierge
La fontaine proche de la Basilique provient de
la crypte de la chapelle Notre Dame d’entre les
Portes.
Aujourd’hui détruite, cette chapelle servait
encore au culte pendant les travaux de
construction de la nouvelle église, entre 1883
et 1887.
La statue de la Vierge, pierre polychromée, est
entourée d’anges et rappelle l’image de Notre
Dame des Vertus, rapportée de Palestine par
Henri d’Avaugour, frère de Geoffroy Botrel et
son compagnon à la croisade de 1250.
Cette, statue est conservée à la Basilique St
Sauveur Dinan. |
La dévotion
à
Notre Dame de Délivrance
Très vivante
après l’arrivée de la relique à Quintin, la dévotion de
Notre Dame a connu des moments de moindre intensité,
encore que les familles ont toujours fait appel à la
Vierge de Quintin pour demander une heureuse naissance.
Remise en
honneur après la révolution et surtout après le vœu de
1871, cette dévotion se manifeste tout particulièrement
le jour du Pardon, mais aussi par de nombreux passages
individuels ou en groupe à la Basilique, par des
demandes de rubans bénits ayant touché la relique, par
la confrérie et un courrier abondant qui multiplie les
appels à l’intercession de Marie pour les familles.
A ce titre
de dévotion, voici deux témoignages récents : Le 1er
ici, le 2ème
là. |
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07 novembre 2020
Note :
Informations issues essentiellement du site :
quintin.catholique.fr/la-basilique/histoire
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