Basilique Saint Sauveur - Rennes

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LA BASILIQUE SAINT SAUVEUR ou NOTRE DAME DES MIRACLES ET VERTUS de RENNES

La basilique Saint-Sauveur de Rennes est une basilique mineure de l’Église catholique romaine, connue sous le nom de Notre-Dame des Miracles et Vertus, située au cœur du centre-ville historique de Rennes en France.

Sa fondation, sous le nom de Saint-Sauveur, est antérieure au XIIème siècle.

Agrandie à plusieurs reprises et reconstruite au début du XVIIIème siècle, elle a été le siège d'une paroisse pendant près de trois cents ans, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, puis à nouveau à partir de 2002.

À la suite de plusieurs événements qualifiés de miraculeux aux XIVème et XVIIIème siècles, le culte de Notre Dame s’y développe fortement pour aboutir à une érection en basilique en 1916.

De style classique, cet édifice se distingue particulièrement par son mobilier : baldaquin du maître-autel, chaire en fer forgé, orgue, ainsi que les nombreux ex-voto déposés par les fidèles.

L'actuelle église a été construite au début du XVIIIème siècle, en remplacement d'une chapelle dont les origines se confondent avec celles de la ville.

Les premières traces écrites mentionnant une chapelle Saint-Sauveur à Rennes datent du XIIème siècle. Elle est alors rattachée à la paroisse de Toussaints. Le chapitre de Rennes en fait don à l’abbesse Mathée de Corcop de l’abbaye Saint-Georges en janvier 1230.

L'église se développe au rythme de la ville pendant les siècles suivants, avec de multiples enrichissements mobiliers et plusieurs opérations d'extension et de réfection : construction d’une lanterne, installation d’autels neufs, pose d’une poutre de gloire supportant un crucifix et deux images de saints, érection de piliers supportant une extension

À partir du miracle de 1357, dont les détails sont apportés ci-dessous, le culte de Notre-Dame se développe particulièrement.

Avec l'accroissement de la population, le besoin de scinder la paroisse de Toussaints, dont Saint-Sauveur se fait sentir.

Conformément à une demande des paroissiens formulée en 1632, l'évêque de Rennes Charles-François de La Vieuville érige Saint-Sauveur en église paroissiale en 1667. Cette décision est confirmée par le Parlement de Bretagne par un arrêt du 7 octobre 1667, malgré l’opposition du recteur de Toussaints. Une confrérie est fondée en 1670 à l’initiative de saint Jean Eudes en l'honneur de Notre-Dame des Miracles et Vertus et du Saint-Cœur de Marie.

Reconstruction

Le 7 mars 1682, le pignon Ouest du bâtiment s'effondre, rendant l’église impropre au culte. Après quelques mois pendant lesquels le saint-sacrement est transporté à la chapelle Saint-James, le culte reprend dans l’église partiellement démolie.

Le général de la paroisse souhaite reconstruire l'église. Il faudra dix-neuf ans pour réunir les fonds et acheter les parcelles adjacentes.

La première délibération en vue du lancement du chantier de reconstruction a lieu le 12 juillet 1701. La première pierre est posée deux ans plus tard, le 24 juillet 1703, par l’intendant de Bretagne Louis Béchameil de Nointel. En 1710, une loterie royale est organisée pour tenter de récolter 36 000 livres au bénéfice du chantier.

Les plans sont réalisés par l'architecte François Huguet, également responsable du couronnement des tours de la cathédrale Saint-Pierre voisine et d’un bâtiment conventuel pour l'hôpital Saint-Yves.

Selon le souhait du général de la paroisse, le culte n'est pas interrompu par les travaux. L'architecte décide d'orienter la nouvelle église d'Est en Ouest, à l'inverse de l'ancienne. Cette nouvelle orientation permet d'ouvrir la façade sur le bas de la place du grand bout de la Cohue (cette place où se tenait un marché − une cohue en français de Bretagne − occupait jusqu’en 1720 l’emplacement des actuelles rue de Clisson et place Saint-Sauveur).

Les travaux commencent par le chœur : une fois celui-ci achevé, le saint-sacrement y est transporté et l'ancienne église est finalement démolie. De celle-ci ne subsiste qu’un chapiteau sculpté sur une face d'un personnage debout, daté du XIIème siècle, et conservé au Musée de Bretagne.

La nouvelle église est consacrée le 5 août 1719 alors que seuls le chœur (bénit plus tôt la même année) et une croisée sont achevés.

L'incendie de Rennes de 1720 détruit le mobilier et l’ancienne toiture qui s’effondre mais n'interrompt pas le chantier de reconstruction. Le gros œuvre de l'église est achevé en 1728.

François Huguet meurt en 1730. Plusieurs architectes lui succèdent pour achever l'édifice. Forestier dit l’Aîné apporte une importante modification aux plans : la destruction de la place du grand bout de la Cohue, remplacée par la rue de Clisson et la place Saint-Sauveur, et le percement de la rue du Guesclin dans l'axe de l'église l'amènent à en redessiner la façade pour l'intégrer dans cette nouvelle perspective.Il produit également le plan du portail et de ses vantaux.

Par mesure d'économie, le résultat final est toutefois moins ambitieux que le projet de Huguet. Antoine Forestier dit le Jeune dresse quant à lui les plans du dôme de la tour, alors que Daniel Chocat de Grandmaison réalise ceux du beffroi en 1741, accompagnés de devis. La conduite des travaux par Forestier est attestée en 1758.

L'autel majeur, symbolisant la fin des travaux, est consacré en 1768.

Pendant la Révolution

La Révolution française interrompt les travaux de reconstruction de la cathédrale Saint-Pierre détruite en 1768.

L'évêque constitutionnel Claude Le Coz fixe alors le siège épiscopal dans l'église Saint-Sauveur. Avec l’instauration de la Terreur et l’arrivée de Jean-Baptiste Carrier à Rennes le 1er septembre 1793, le culte constitutionnel cesse et Claude Le Coz est emprisonné.

L'église Saint-Sauveur devient alors le temple de la Raison, puis le temple de l'Être Suprême en 1794. La statue miraculeuse de Notre Dame est détruite pendant cette période.

L'édifice accueille des réunions publiques ; on y annonce entre autres la confirmation de Jean Leperdit à sa place de maire de la ville après la fin de la Terreur.

En 1795, après l'autorisation de l'exercice public du culte catholique par la Convention nationale, une pétition citoyenne demande sans succès la restitution de l'église. Néanmoins, Le Coz, rétabli à Rennes, obtient du district la location des lieux le 27 mars 1795.

Saint-Sauveur n'est officiellement rendue au culte que le 30 septembre 1802 par le préfet d'Ille-et-Vilaine, Jean-Joseph Mounier.

Histoire récente

Au cours du XIXème siècle, le mobilier s'enrichit avec l'arrivée du maître-autel (1827–1829), d'un chandelier pascal (1846), d'un chemin de croix (1860) et de l'orgue de chœur (1894).

L'architecte Leroux réalise une première restauration à partir de 1842, afin de rafraîchir l'intérieur et d’apporter quelques finitions. Les statues de Pierre et Paul, par Jean-Baptiste Barré, apparaissent de part et d'autre du chœur. Les autels du Sacré-Cœur et de saint Louis et sainte Anne sont refaits et reçoivent de nouveaux tableaux.

L'abbé Brune conduit une seconde restauration à partir de 1870 portant sur les autels du transept. Il crée en 1875 l'autel dédié à Notre-Dame des Miracles et Vertus, dans le bas-côté nord.

Trois cloches sont ensuite installées dans la tour en 1876. Enfin, un pavage de céramique remplace la tomette originelle en 1886.

L'église porte également, entre 1832 et 1855, un télégraphe Chappe : le poste 4 de Rennes et le numéro 10 de la ligne Avranches-Nantes.

Avec la réactivation du culte de Notre-Dame des Miracles, l’église est consacrée le 12 octobre 1912 par le pape Pie X.

Elle est érigée en basilique mineure le 27 avril 1916 par le pape Benoît XV. À disposition des occupants de religion catholique durant l'occupation de Rennes, l'édifice est inscrit au titre des monuments historiques le 2 mars 1942.

Miracles

Découverte de la mine anglaise lors du siège de 1357

Au cours de la guerre de Succession de Bretagne, alors que Rennes était assiégée par les troupes anglaises, la ville s'attendait à une tentative d'invasion par une voie souterraine.

Selon une tradition populaire, dans la nuit du 8 février 1357, les cloches de l'église se mirent à sonner et des cierges s'allumèrent spontanément.

Les défenseurs de la ville auraient alors découvert la statue de Notre Dame désignant une dalle sur le sol.

Creusant à cet emplacement, ils découvrirent une galerie percée par les troupes anglaises venues prendre la ville et repoussèrent l'invasion.

On connaît peu de récits distincts de cet évènement et sa datation varie. Selon certains historiens, il s'agit du siège de Rennes de 1356-1357 et la découverte de la mine est à attribuer à une ruse du capitaine de la ville, Guillaume de Penhoët, qui a permis d'alerter les défenseurs et de localiser la galerie.

Il est cependant écrit :  "En 1357, repoussés dans divers assauts, les Anglais ouvrirent une mine et arrivèrent jusque sous l’église Saint-Sauveur miraculeusement illuminée. Sous le regard ému de la foule, elle (Notre Dame)  détache sa main droite de son sein et des trois premiers doigts montre l’endroit où devait aboutir la mine. B. de Saint-Pern s’y précipite avec ses braves et la ville est sauvée".

Le seul récit contemporain des faits (avant 1387) est la chanson de Bertrand du Guesclin du trouvère Cuvelier. Cette chanson de geste dont l'objectivité est discutée ne relate que le stratagème de Guillaume de Penhoët et n'évoque aucun miracle.

En 1634, le miracle est néanmoins officiellement reconnu par l'évêque de Rennes, Mgr Pierre Cornulier. Le procès-verbal de cette reconnaissance est perdu, mais il est repris par un procès-verbal du 19 juillet 1658 de Mgr Henri de La Mothe-Houdancourt, son successeur. L'année indiquée est 1345, les trois faits sont cités.

En 1637, le père Albert Le Grand relate dans la vie des Saints de Bretagne-Armorique un récit légèrement différent, dans lequel le sacristain découvre la statue et prévient les défenseurs, en 1356 cette fois.

Enfin, un récit en vers, anonyme et non daté, est repris par le père Fautrel dans son Histoire de Notre-Dame des Miracles de 1658. Ce poème avance la date de février 1345 et cite les trois faits. Les éditions postérieures de la vie des Saints de Bretagne-Armorique reprennent ce récit du père Fautrel.

Un puits aurait subsisté dans l’église au moins jusqu’au XVème siècle et une pierre aurait marqué son emplacement jusqu’à la réfection du dallage en 1886.

La découverte dans le quartier, lors de travaux de terrassement en 1902, d’un souterrain aux caractéristiques concordantes pourrait accréditer ce plan d’invasion.

A droite ci-dessus, une photo du vitrail commémoratif de la Chapelle Notre Dame de Beauvais située au lieu-dit 'Beauvais' de la commune de Theil de Bretagne localisée à moins de 40 kilomètres à l'Est de Rennes. Ce vitrail représente la Vierge à l’Enfant qui indique de la main droite l’emplacement de la mine aux défenseurs de la ville.

Incendie de 1720

Lors de l’incendie de 1720, malgré l’effondrement du toit et la destruction d’une partie du mobilier, la même statue, celle mentionnée dans le récit ci-avant de la découverte de la mine anglaise lors du siège de 1357, est retrouvée intacte. Le peuple attribue à la Vierge l’arrêt de l’incendie.

Les habitants du quartier des Lices, épargnés, font peindre un ex-voto à Notre Dame. L'aquarelle originale de 1721 de Jean-François Huguet (fils de l’architecte) se trouve dans la basilique Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle. Un agrandissement, réalisé la même année par Leroy est accroché dans le bas-côté Sud de Saint-Sauveur depuis 1841. Son cadre porte l'inscription "Vœu fait à N.D. de Bonne Nouvelle par les habitants des Lices, rues St Louis, St Michel, Place Ste Anne, préservées de l'incendie du 22 déc. jusqu'au 30".

 

Tableau votif : Notre Dame arrête l'incendie

Guérison de Marie Richelot du 18 février 1742

Un procès-verbal anonyme relate la guérison instantanée de Marie Richelot au cours d’une messe le 18 février 1742. La jeune femme souffrait du genou gauche depuis le 20 septembre 1738. Son ex-voto, un tableau la représentant, a été conservé.

Guérison de Magdeleine Morice en 1761

Les registres des délibérations du général de la paroisse mentionnent la guérison instantanée de Magdeleine Morice, atteinte de gangrène au pied droit, au cours de d'une messe le mercredi de Pâques 1761. Un procès-verbal dressé à la demande de l'intéressée est conservé aux archives de Porcaro, mais aucune enquête canonique n’a eu lieu.

 

Statut et fonctionnement

En 1667, l’église Saint-Sauveur, trève de la paroisse de Toussaints, devient paroisse à son tour, portant à dix le nombre de paroisses dans Rennes. La nouvelle paroisse a alors pour limites au Nord la porte Saint-Michel (actuelle place Rallier-du-Baty), au Sud la Vilaine, à l’Est la rue Tristin (tracé proche de l'actuelle rue de l’Horloge) et à l’Ouest l’arrière de la cathédrale. Cela représente la moitié de la première enceinte de Rennes, soit quatre hectares entièrement bâtis.

En 1713, Mgr Christophe-Louis Turpin de Crissé de Sanzay effectue une visite épiscopale de la paroisse. On y recense alors 22 prêtres. Ce chiffre passe à 13 en 1789. 

En 1939, le siège de la paroisse est déplacé à la cathédrale Saint-Pierre, l'église Saint-Sauveur conservant sa seule vocation basilicale. Avec la réorganisation en 2002 des paroisses l'archidiocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo, Saint-Sauveur retrouve une affectation paroissiale, entre la cathédrale et l'église Saint-Étienne.

 

Blason

En tant que basilique mineure, Saint-Sauveur a le droit de posséder son propre blason. Celui-ci se retrouve notamment sur l’imposte de la porte principale (photo à droite ci-dessous) ainsi que sur un vitrail.

Ce blason comporte :

- une croix latine en haut à gauche,

- une cloche d'argent en haut à droite,

- deux cierges d'argent en bas à gauche,

- une couronne d'épines d'argent et trois clous.

ARCHITECTURE des éléments extérieurs

Le style extérieur de l'édifice rappelle, à une moindre échelle, celui de l'église du Gesù de Rome ou de la basilique Notre-Dame-des-Victoires de Paris.

De superficie modeste (43 m × 26 m), l'église a une forme de croix latine à multiples découpures, avec une nef à trois travées et deux collatéraux, une abside à pans coupés et un transept peu saillant.

Si le projet original prévoyait un portail très saillant à doubles colonnes, l'incendie de 1720 a entraîné une modification des plans de la façade : le portail définitif, à pilastres géminés peu saillants, est plus modeste.

La porte, au linteau en plate-bande, est surmontée d'un arc en anse de panier dont le tympan porte le nom de l’église (« Christo Salvatori » : « Christ Sauveur »).

Une tablette en linteau porte les armes et la devise de l'église ("Ad Jesum per Mariam" : "à Jésus par Marie").

De part et d'autre, deux niches semi-circulaires encadrées de pilastres sont destinées à recevoir des statues, mais laissées vides.

Sur une frise nue surmontée d’une corniche, le second niveau ne comprend qu'une grande fenêtre en plein cintre entre deux paires de pilastres et deux ailerons.

Enfin, une architrave appareillée soutient un fronton triangulaire surhaussé, couronné d'un amortissement portant une croix.

Une tour se trouve accolée au nord de la façade.

Le rez-de-chaussée et le premier étage sont de plan carré, le second niveau à angles rabattus.

La tour est coiffée d'un dôme à pans avec une lanterne supportant une croix. 

Façade de la basilique et de la tour accolée 

Plan de la Basilique

ARCHITECTURE des éléments intérieurs de la Basilique

La basilique est composée d’une nef dotée de deux bas-côtés, d’un transept étroit, d’un chœur court et d'une abside à pans coupés, sans déambulatoire ni absidiole.

La nef compte trois travées contre une seule pour le chœur.Les deux premières travées du bas-côté nord sont légèrement plus profondes.

La première contient les fonts baptismaux, la seconde, les confessionnaux.

La seconde travée du bas-côté sud a été agrandie au début du XXe siècle pour accueillir la chapelle de Notre-Dame des Miracles.

Nef et Chœur : Vaisseau central

Les bas-côtés communiquent avec le vaisseau central et le transept par des arcades en plein cintre soutenues par des piliers carrés.

Chaque face de ces piliers est ornée d'un pilastre dorique. Le bas-côté Sud compte une verrière à chaque travée. Le bas-côté Nord n'en compte que deux, la première travée étant accolée à la tour.

La travée du chœur compte une seule verrière du côté Sud, le mur Nord, aveugle, étant occupé par un trompe-l'œil.

Une frise à triglyphes et gouttes surmontée d'une corniche à denticules court le long de la nef, du transept et du chœur. Elle est directement surmontée par de grandes verrières allant par paires : une par travée dans la nef et le chœur et une pour les pans Est et Ouest de chaque croisillon du transept.

Les voûtes, y compris celles des bas-côtés, sont à arêtes sans nervure, avec des arcs-doubleaux entre chaque travée. Un oculus surplombe la croisée du transept.

Maître-autel

Le maître-autel et les autels du transept

Le maître-autel est surmonté d'un baldaquin remarquable, réalisé en 1768 sur les plans d'Albéric Graapensberger.

Quatre colonnes corinthiennes en marbre de Saint-Berthevin, dit également marbre de Laval, soutiennent une corniche concave en bois dont le décor rappelle le marbre des colonnes.

Sur cette corniche reposent quatre volutes dorées qui portent elles-mêmes un dais.

Une gloire trinitaire, en carton-pâte doré, occupe le volume central, au niveau de la corniche.

Une toile représentant la transfiguration du Christ occupe le fond de l'abside.

Réalisée sur mesure par le peintre Jean-Bruno Gassies en 1824, cette toile s'intègre dans la perspective du baldaquin malgré son éloignement relatif du chœur.

Le maître-autel lui-même, élaboré en marbre blanc, est postérieur au baldaquin : il est réalisé en 1829 par le marbrier François Depincé.

Depuis Noël 1975, un autel 'face au peuple' est installé à la croisée du transept, nettement détaché du chœur. Un nouveau mobilier liturgique succède fin 2011 à l'autel mobile original.

uvel autel est réalisé en marbre et acier inoxydable, en harmonie avec le mobilier existant.

Chaque face porte un monogramme : "JHS" face à la nef, en rappel de la dédicace de la basilique, le chrisme entouré des lettres α et ω face au chœur, "MA" face à l’autel de Notre Dame des Victoires, "JPH" face à celui de saint Joseph.

Photo à droite ci-dessus : le reliquaire du nouvel autel. Il comporte les reliques de saint Mélaine. C'est une boite en laiton doré avec une croix en argent massif martelée sur le couvercle.

Les autels de transept (1737 - 1739)

Dès la première inauguration de l’église en 1719, il y avait forcément au moins trois autels : l’autel principal et ceux de la Vierge et de saint Joseph, déjà vénérés dans la précédente église.

Ces autels furent refaits peu à peu, à commencer par ceux du transept.

Les deux autels du transept montrent nos plus beaux retables de tuffeau et marbre du XVIIIème siècle. Celui de la Vierge est cité en 1735, celui de St Joseph en 1738. Les autels proprement dits et les statues furent refaits vers 1870.

Ceux-ci sont mentionnés comme neufs en 1735 pour l’autel de la Vierge et en 1735 pour celui de saint Joseph.

Strictement symétriques, ils sont de pierre de tuffeau. Chaque autel comporte quatre colonnes de marbre rose de Saint-Berthevin (dit aussi marbre de Laval qui est une variété de marbre rouge ou rose extrait à Saint-Berthevin, commune située près de Laval) et des chapiteaux corinthiens.

Habillés aux couleurs du Second Empire et habités par des statues saint-sulpiciennes, ces autels de transept n’ont pas aujourd’hui un attrait exceptionnel.

Ce sont pourtant des œuvres remarquables, en nette évolution par rapport à l’architecture qui les porte. Leur mission était de transformer le transept en véritable nef qui s’ouvrirait de chaque côté sur un chœur splendide, traité en raccourci…

L’usage de l’ovale, aussi bien pour la forme générale que pour l’arrondi du cul-de-four, tranche avec les arcades semi-circulaires qui sont utilisées pour l’église et que l’on retrouve dans la niche axiale.

Appui de Communion en fer forgé

 

Tabernacle Autel St Joseph

Le tabernacle de l’autel Saint-Joseph

L'édicule semble démesuré pour faire valoir une simple statue dans une niche, il fait en réalité fonction de chœur avec abside.

Avant le maître autel de 1768, plusieurs autels durent se succéder au fond du chœur.

Le premier avait pu être fait par l’architecte de l’église, François Huguet, qui a laissé le beau retable de pierre de Boistrudan (bien malmené par la suite).

Son enlèvement explique que la corniche de l’entablement soit en bois au fond du chœur.

Le tableau de cet autel, une copie de la Descente de croix de Rubens à Lille, fut remplacé en 1821 et cédé à Saint-Sulpice de Fougères.

Le tabernacle fut vendu au recteur de Gévezé (il a disparu depuis).

Le Baldaquin et la Chaire

Albéric Graapensberger est aussi l'auteur des modèles des motifs ornant la chaire accolée au pilier Sud-Ouest du chœur.

Cette chaire en fer forgé peint ou doré, réalisée en 1781, est l'œuvre du ferronnier Jean Guibert.

Richement décorée, la cuve porte de nombreux ornements : médaillons entourés de palmes et de rubans, chutes de feuilles et de fruits, volutes et guirlandes de lauriers.

L'abat-voix est surmonté d'un dôme à godrons. Le culot est fait de feuilles d'acanthe.

Le Baldaquin (1764-68)

C’est le mieux conservé des (rares) baldaquins d’Ancien Régime en Ille-et-Vilaine. Il est bien documenté dans les archives paroissiales.

L’exécution du couronnement et de la gloire, en carton pâte doré, est particulièrement brillante. Albéric était secondé par "Gaspard", probablement son parent.

Les marbres furent fournis par Rousseau.

Ce baldaquin suivit de très peu l’achèvement des voûtes de la nef, qui permit enfin d’utiliser tout le volume de l’édifice.

Du coup, le chœur sera redessiné en lui donnant plus d’ampleur. L’appui de communion en fer forgé est aussi de 1768.

Par contre, l’autel a été refait au début du XIXe siècle.

La Chaire (1779-81)

Ce chef-d’œuvre de ferronnerie fait justement la gloire de Jean Guibert, le maître-ferronnier qui l’a réalisé et signé et daté au bas de la cuve.

Mais c’est Albéric Graapensberger qui a fourni les modèles de tous les motifs.

On compare parfois cette chaire à d’autres chaires en ferronnerie comme à Josselin ou Carnac, mais celles-ci sont loin d’égaler celle de Saint-Sauveur.

La différence dans le temps explique l’évolution stylistique : le baldaquin garde une sève baroque, ici on s’approche du style Louis XVI, plus dépouillé.

Le Baldaquin et la la Chaire

Fonds Baptismaux 

Le Baptistère

Cette Basilique de Notre Dame possède deux œuvres remarquables, la grille et les fonts baptismaux eux-mêmes.

- La grille ou clôture

Elle doit être postérieure à la chaire car elle est d’un style Louis XVI plus affirmé.

Elle est vraisemblablement, puisque dans un style similaire, elle aussi le fruit de la collaboration d’Albéric Graapensberger et de Jean Guibert.

- Les fonts Baptismaux

sont le seul exemple qui reste des grands fonts baptismaux doubles qui furent en honneur dans les églises importantes à la fin du XVIIIème.

Les deux cuves sont identiques et sont monolithes, c'est à dire taillées dans un seul bloc de marbre. Sensationnel ! 

Autel et statue de Notre-Dame des Miracles et des Vertus (bas-côté,1875)

La statue de Notre-Dame des Miracles et des Vertus, souvent appelée simplement Notre-Dame des Miracles, est une Vierge à l'Enfant.

Elle est mentionnée dès le XIVe siècle, dans le cadre d'un miracle qui serait survenu lors d'un siège de la ville.

Ce miracle est relaté précédemment à propos de la Découverte de la mine anglaise lors du siège de 1357.

Il s'agit déjà d'une sculpture de bois peint.

Elle est repeinte en 1445, puis ses mains sont restaurées en 1522.

L'incendie de 1720 détruit en partie l’église en cours de reconstruction mais épargne la statue. Celle-ci est transportée à la chapelle des Augustins (devenue théâtre du Vieux Saint-Étienne) jusqu'à son retour à Saint-Sauveur en 1731.

Au cours de la Révolution, alors que l'église accueille le culte révolutionnaire, la statue est détruite. Elle n'est remplacée qu'en février 1876 à l'initiative et sur les fonds de l'abbé Lelièvre.

 La nouvelle statue, réalisée par le sculpteur rennais Charles-Pierre Goupil, est faite de bois et de pierre, dans le style néoroman. Le peintre décorateur rennais Auguste Louis Jobbé-Duval en réalise le décor polychrome.

Elle est placée sur un nouvel autel de marbre de style néo-roman, réalisé par Folliot.  Un vitrail réalisé par Lucien-Léopold Lobin lui fait face et rappelle la scène du miracle (voir la description faite précédemment de la "Découverte de la mine anglaise lors du siège de 1357".

 L'archevêque de Rennes, Auguste-René-Marie Dubourg, obtient le couronnement de la statue le 25 mars 1908. Un retable rococo (mouvement artistique européen du XVIIIème siècle) est réalisé en 1912 par Charles Couasnon, à l'occasion de l’agrandissement de la chapelle, devenue trop exiguë.

Chapelle de ND des miracles et des vertus 

Orgue de chœur

ORGUES

Deux orgues se trouvent dans l’église : un orgue de chœur et un orgue monumental en tribune.

Orgue de chœur

L'orgue de chœur est formé deux corps symétriques placés en oblique. Chaque corps comprend deux plates-faces, respectivement de treize et trois tuyaux. Les corps sont surmontés de chapeaux de gendarme ornés d'une coquille.

Cet orgue de chœur est le premier orgue à transmission électrique installé à Rennes. Construit par Louis Debierre et reçu le 11 mars 1894, il est inauguré par les organistes de la cathédrale, Eugène Henry et Louis Lepage, et par le maître de chapelle de l'église, l’abbé Damour.

L'orgue est remanié au cours de plusieurs campagnes conduites par la maison Merklin et Yves Sévère, au cours desquelles la transmission électrique est remplacée par une traction pneumatique.

Orgue de tribune

L'orgue de tribune date du XVIIème siècle. Le buffet à volets peints est en chêne (partie centrale) et sapin (ailes) sculptés dans le style Louis XIV.

Il compte quatre plates-faces de six, douze, douze et six tuyaux, séparées par des tourelles de cinq tuyaux. Les plates-faces sont surmontées de volutes en amortissement, les claires-voies comportent des motifs de cornes d'abondance et de têtes d'angelots. La tourelle centrale est surmontée d'une statue de saint Georges terrassant le dragon, les tourelles latérales de pots à feu à godrons. L'ensemble est peint en imitation chêne recouvrant les polychromies d'origine.

L'orgue est construit de 1653 à 1655 et installé à l'abbaye Saint-Georges par Jacques Lefebvre, Pierre Désenclos et Coquillar. Son buffet est réalisé par Jean Mongendre.

L'orgue est relevé dès 1658, puis encore en 1662. Parallèlement, l'église Saint-Sauveur installe un orgue dans le bas de la nef en 1493.

Il est refait à neuf en 1536 et 1590, puis est remplacé vers 1650 par un nouvel orgue construit par Nicolas Bricet et installé dans la tribune du fond. Son buffet est ensuite agrandi en 1654 par Julien Brillet.

Cet orgue est détruit en 1682 lors de l’effondrement d'une partie de l’église. Quand commence la Révolution, l'église récemment reconstruite ne possède pas d'orgue.

Avec la nationalisation des biens de l'Église, l'orgue de l'église Saint-Aubin lui est attribué mais la paroisse demande, sans succès, à l'échanger pour celui des Carmes ou des Cordeliers. Elle achète finalement l’orgue de l'abbaye Saint-Georges, également mis en vente.

Le transfert est réalisé par Pierre Tessier le 7 août 1792. La tribune est agrandie pour accueillir l'orgue et des pots à feu sont ajoutés aux tourelles latérales. Guillaume Cateline remonte le buffet en refaisant les dorures.

L'orgue est totalement reconstruit entre 1865 et 1866 par la maison Merklin-Schütze en ajoutant des ailes au buffet. L'orgue reconstruit est inauguré le 7 août 1866 par Gabriel Fauré, qui fut organiste de l’église de 1866 à 1870.

L'orgue est encore relevé en 1906 par Merklin puis en 1933 par Victor Gonzalez et la maison Bossard-Bonnel. Othon Wolf le modifie en 1955. Enfin, la Direction régionale des Affaires culturelles commande sa restauration par Lucien Simon entre 1991 et 1992.

Il est rétabli à son état d'après la reconstruction par Merklin, avec le maintien de la voix céleste et de la machine pneumatique ajoutées entre-temps.

L'orgue de tribune voit ses différentes parties protégées au titre objet des monuments historiques comme il suit :

  • - le buffet d'orgue est classé au titre objet le 23 juillet 1962,

  • - la partie instrumentale est classée au titre objet le 30 octobre 1989.

Orgue de tribune

LES VITRAUX

D’abondantes archives paroissiales permettent de suivre avec précision l’histoire de cette série de 1953, très liée à la guerre et à la sensibilité de l’après-guerre.

Le 17 juin 1940 les bombardements allemands de la plaine de Baud atteignirent un train chargé d’explosifs. Ce fut terrible. Il y eut des milliers de morts. Les vitraux de Saint-Sauveur, comme bien d’autres, furent soufflés.

A la fin de la guerre, à l’arrivée des Américains, les Allemands firent sauter les ponts et là encore les vitraux souffrirent. Presque tous furent remplacés par des verres provisoires.

Il fallut attendre 1949 pour que le curé de la cathédrale, le chanoine Chuberre, entreprît des démarches auprès de la Ville «pour étudier un projet de réfection de ces verrières».

En 1950, sous la direction de l’architecte de la Ville Yves Le Moine un concours fut organisé en vue de choisir un maître-verrier.

Parmi les sept contactés se trouvaient par exemple Gruber de Paris et Lorin de Chartres. Hervé Loire, qui travaillait à la Sainte Famille, fut aussi alerté et se mit sur les rangs. Mais Jean Barillet emporta le marché, «après que ses maquettes, pour la richesse des couleurs et la vigueur du dessin, eurent paru très prometteuses.

Voici présentés quelques vitraux de cette Basilique Notre Dame saint Sauveur dite également Notre Dame des Miracles et Vertus.

 

14 novembre 2020

Note : Informations issues essentiellement de 'Wikipédia' et de 'cathedralerennescatholique.icodia.info'.