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LA BASILIQUE SAINT SAUVEUR ou NOTRE DAME DES MIRACLES ET VERTUS de RENNES
La basilique
Saint-Sauveur de Rennes est une basilique mineure de
l’Église catholique romaine, connue sous le nom de
Notre-Dame des Miracles et Vertus, située au cœur du
centre-ville historique de Rennes en France.
Sa fondation, sous le
nom de Saint-Sauveur, est antérieure au XIIème siècle.
Agrandie à plusieurs
reprises et reconstruite au début du XVIIIème siècle,
elle a été le siège d'une paroisse pendant près de trois
cents ans, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, puis à
nouveau à partir de 2002.
À la
suite de plusieurs événements qualifiés de miraculeux
aux XIVème
et XVIIIème siècles,
le culte de Notre Dame s’y développe fortement pour
aboutir à une érection en basilique en 1916.
De
style classique, cet édifice se distingue
particulièrement par son mobilier : baldaquin du
maître-autel, chaire en fer forgé, orgue, ainsi que les
nombreux ex-voto déposés par les fidèles.
L'actuelle église a été
construite au début du XVIIIème siècle,
en remplacement d'une chapelle dont les origines se
confondent avec celles de la ville.
Les premières traces
écrites mentionnant une chapelle Saint-Sauveur à Rennes
datent du XIIème siècle.
Elle est alors rattachée à la paroisse de Toussaints. Le
chapitre de Rennes en fait don à l’abbesse Mathée de
Corcop de l’abbaye Saint-Georges en janvier 1230.
L'église se développe au
rythme de la ville pendant les siècles suivants, avec de
multiples enrichissements mobiliers et plusieurs
opérations d'extension et de réfection : construction
d’une lanterne, installation d’autels neufs, pose d’une
poutre de gloire supportant un crucifix et deux images
de saints, érection de piliers supportant une extension…
À partir du miracle de
1357, dont les détails sont apportés ci-dessous, le
culte de Notre-Dame se développe particulièrement.
Avec l'accroissement de
la population, le besoin de scinder la paroisse de
Toussaints, dont Saint-Sauveur se fait sentir.
Conformément à une
demande des paroissiens formulée en 1632, l'évêque de
Rennes Charles-François de La Vieuville érige
Saint-Sauveur en église paroissiale en 1667. Cette
décision est confirmée par le Parlement de Bretagne par
un arrêt du 7 octobre 1667, malgré l’opposition du
recteur de Toussaints. Une confrérie est fondée en 1670
à l’initiative de saint Jean Eudes en l'honneur de
Notre-Dame des Miracles et Vertus et du Saint-Cœur de
Marie.
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Reconstruction
Le 7
mars 1682, le pignon Ouest du bâtiment s'effondre,
rendant l’église impropre au culte. Après quelques mois
pendant lesquels le saint-sacrement est transporté à la
chapelle Saint-James, le culte reprend dans l’église
partiellement démolie.
Le
général de la paroisse souhaite reconstruire l'église.
Il faudra dix-neuf ans pour réunir les fonds et acheter
les parcelles adjacentes.
La
première délibération en vue du lancement du chantier de
reconstruction a lieu le 12 juillet 1701. La première
pierre est posée deux ans plus tard, le 24 juillet 1703,
par l’intendant de Bretagne Louis Béchameil de Nointel.
En 1710, une loterie royale est organisée pour tenter de
récolter 36 000 livres au bénéfice du chantier.
Les plans sont réalisés
par l'architecte François Huguet, également responsable
du couronnement des tours de la cathédrale Saint-Pierre
voisine et d’un bâtiment conventuel pour l'hôpital
Saint-Yves.
Selon le souhait du
général de la paroisse, le culte n'est pas interrompu
par les travaux. L'architecte décide d'orienter la
nouvelle église d'Est en Ouest, à l'inverse de
l'ancienne. Cette nouvelle orientation permet d'ouvrir
la façade sur le bas de la place du grand bout de la
Cohue (cette place où se tenait un marché − une cohue en
français de Bretagne − occupait jusqu’en 1720
l’emplacement des actuelles rue de Clisson et place
Saint-Sauveur).
Les travaux commencent
par le chœur : une fois celui-ci achevé, le
saint-sacrement y est transporté et l'ancienne église
est finalement démolie. De celle-ci ne subsiste qu’un
chapiteau sculpté sur une face d'un personnage debout,
daté du XIIème siècle,
et conservé au Musée de Bretagne.
La
nouvelle église est consacrée le 5 août 1719 alors que
seuls le chœur (bénit plus tôt la même année) et une
croisée sont achevés.
L'incendie
de Rennes de 1720 détruit le mobilier et l’ancienne
toiture qui s’effondre mais n'interrompt pas le chantier
de reconstruction. Le gros œuvre de l'église est achevé
en 1728.
François Huguet meurt en 1730. Plusieurs architectes lui
succèdent pour achever l'édifice. Forestier dit l’Aîné
apporte une importante modification aux plans : la
destruction de la place du grand bout de la Cohue,
remplacée par la rue de Clisson et la place
Saint-Sauveur, et le percement de la rue du Guesclin
dans l'axe de l'église l'amènent à en redessiner la
façade pour l'intégrer dans cette nouvelle
perspective.Il produit également le plan du portail et
de ses vantaux.
Par
mesure d'économie, le résultat final est toutefois moins
ambitieux que le projet de Huguet. Antoine Forestier dit
le Jeune dresse quant à lui les plans du dôme de la
tour, alors que Daniel Chocat de Grandmaison réalise
ceux du beffroi en 1741, accompagnés de devis. La
conduite des travaux par Forestier est attestée en 1758.
L'autel majeur, symbolisant la fin des travaux, est
consacré en 1768.
Pendant la Révolution
La Révolution française
interrompt les travaux de reconstruction de la
cathédrale Saint-Pierre détruite en 1768.
L'évêque constitutionnel
Claude Le Coz fixe alors le siège épiscopal dans
l'église Saint-Sauveur. Avec l’instauration de la
Terreur et l’arrivée de Jean-Baptiste Carrier à Rennes
le
1er
septembre 1793, le culte constitutionnel cesse et Claude
Le Coz est emprisonné.
L'église Saint-Sauveur
devient alors le temple de la Raison, puis le temple de
l'Être Suprême en 1794. La statue miraculeuse de Notre
Dame est détruite pendant cette période.
L'édifice accueille des
réunions publiques ; on y annonce entre autres la
confirmation de Jean Leperdit à sa place de maire de la
ville après la fin de la Terreur.
En 1795, après
l'autorisation de l'exercice public du culte catholique
par la Convention nationale, une pétition citoyenne
demande sans succès la restitution de l'église.
Néanmoins, Le Coz, rétabli à Rennes, obtient du district
la location des lieux le 27 mars 1795.
Saint-Sauveur n'est
officiellement rendue au culte que le 30 septembre 1802
par le préfet d'Ille-et-Vilaine, Jean-Joseph Mounier.
Histoire récente
Au cours du XIXème siècle,
le mobilier s'enrichit avec l'arrivée du maître-autel
(1827–1829), d'un chandelier pascal (1846), d'un chemin
de croix (1860) et de l'orgue de chœur (1894).
L'architecte Leroux
réalise une première restauration à partir de 1842, afin
de rafraîchir l'intérieur et d’apporter quelques
finitions. Les statues de Pierre et Paul, par
Jean-Baptiste Barré, apparaissent de part et d'autre du
chœur. Les autels du Sacré-Cœur et de saint Louis et
sainte Anne sont refaits et reçoivent de nouveaux
tableaux.
L'abbé Brune conduit une
seconde restauration à partir de 1870 portant sur les
autels du transept. Il crée en 1875 l'autel dédié à
Notre-Dame des Miracles et Vertus, dans le bas-côté
nord.
Trois cloches sont
ensuite installées dans la tour en 1876. Enfin, un
pavage de céramique remplace la tomette originelle en
1886.
L'église porte
également, entre 1832 et 1855, un télégraphe Chappe : le
poste 4 de Rennes et le numéro 10 de la ligne
Avranches-Nantes.
Avec la réactivation du
culte de Notre-Dame des Miracles, l’église est consacrée
le 12 octobre 1912 par le pape Pie X.
Elle est érigée en
basilique mineure le 27 avril 1916 par le pape Benoît XV.
À disposition des occupants de religion catholique
durant l'occupation de Rennes, l'édifice est inscrit au
titre des monuments historiques le 2 mars 1942.
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Miracles
Découverte
de la mine anglaise lors du siège de 1357
Au
cours de la guerre de Succession de Bretagne, alors que
Rennes était assiégée par les troupes anglaises, la
ville s'attendait à une tentative d'invasion par une
voie souterraine.
Selon une tradition populaire, dans la
nuit du 8 février 1357, les cloches de l'église se
mirent à sonner et des cierges s'allumèrent
spontanément.
Les défenseurs de la ville auraient alors
découvert la statue de Notre Dame désignant une dalle
sur le sol.
Creusant à cet emplacement, ils découvrirent une galerie
percée par les troupes anglaises venues prendre la ville
et repoussèrent l'invasion.
On connaît peu de récits
distincts de cet évènement et sa datation varie. Selon
certains historiens, il s'agit du siège de Rennes de
1356-1357 et la découverte de la mine est à attribuer à
une ruse du capitaine de la ville, Guillaume de Penhoët,
qui a permis d'alerter les défenseurs et de localiser la
galerie.
Il est
cependant écrit : "En
1357, repoussés dans divers assauts, les Anglais
ouvrirent une mine et arrivèrent jusque sous l’église
Saint-Sauveur miraculeusement illuminée. Sous le regard
ému de la foule, elle (Notre Dame) détache sa main droite de son sein
et des trois premiers doigts montre l’endroit où devait
aboutir la mine. B. de Saint-Pern s’y précipite avec ses
braves et la ville est sauvée".
Le seul récit
contemporain des faits (avant 1387) est la chanson de
Bertrand du Guesclin du trouvère Cuvelier. Cette
chanson de geste dont l'objectivité est discutée ne
relate que le stratagème de Guillaume de Penhoët et
n'évoque aucun miracle.
En 1634, le miracle est
néanmoins officiellement reconnu par l'évêque de Rennes, Mgr Pierre
Cornulier. Le procès-verbal de cette reconnaissance est
perdu, mais il est repris par un procès-verbal du 19
juillet 1658 de Mgr Henri
de La Mothe-Houdancourt, son successeur. L'année
indiquée est 1345, les trois faits sont cités.
En
1637, le père Albert Le Grand relate dans la vie des
Saints de Bretagne-Armorique un récit légèrement
différent, dans lequel le sacristain découvre la statue
et prévient les défenseurs, en 1356 cette fois.
Enfin, un récit en vers, anonyme et non daté, est repris
par le père Fautrel dans son Histoire de Notre-Dame
des Miracles de 1658. Ce poème avance la date de
février 1345 et cite les trois faits. Les éditions
postérieures de la vie des Saints de
Bretagne-Armorique reprennent ce récit du père
Fautrel.
Un puits aurait subsisté
dans l’église au moins jusqu’au XVème
siècle et une pierre aurait marqué son emplacement
jusqu’à la réfection du dallage en 1886.
La découverte
dans le quartier, lors de travaux de terrassement en
1902, d’un souterrain aux caractéristiques concordantes
pourrait accréditer ce plan d’invasion.
A droite
ci-dessus, une photo du vitrail
commémoratif de la Chapelle Notre Dame de Beauvais située au lieu-dit 'Beauvais' de la commune de
Theil de Bretagne localisée à moins de 40 kilomètres à
l'Est de Rennes.
Ce vitrail représente la
Vierge à l’Enfant qui indique de la main droite
l’emplacement de la mine aux défenseurs de la ville.
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Incendie de 1720
Lors de l’incendie de
1720, malgré l’effondrement du toit et la
destruction d’une partie du mobilier, la même
statue, celle mentionnée dans le récit ci-avant
de la découverte
de la mine anglaise lors du siège de 1357, est retrouvée intacte. Le peuple attribue
à la Vierge l’arrêt de l’incendie.
Les habitants du quartier
des Lices, épargnés, font peindre un ex-voto à
Notre Dame. L'aquarelle originale de 1721 de
Jean-François Huguet (fils de l’architecte) se
trouve dans la basilique
Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle. Un agrandissement,
réalisé la même année par Leroy est accroché
dans le bas-côté Sud de Saint-Sauveur depuis
1841. Son cadre porte l'inscription "Vœu fait à
N.D. de Bonne Nouvelle par les habitants des
Lices, rues St Louis, St Michel, Place Ste Anne,
préservées de l'incendie du 22 déc. jusqu'au
30". |
Tableau votif : Notre Dame arrête l'incendie |
Guérison de Marie Richelot du 18 février 1742
Un procès-verbal anonyme relate la guérison instantanée
de Marie Richelot au cours d’une messe le 18 février
1742. La jeune femme souffrait du genou gauche depuis le
20 septembre 1738. Son ex-voto, un tableau la
représentant, a été conservé.
Guérison de Magdeleine Morice en 1761
Les registres des délibérations du général de la
paroisse mentionnent la guérison instantanée de
Magdeleine Morice, atteinte de gangrène au pied droit,
au cours de d'une messe le mercredi de Pâques 1761. Un
procès-verbal dressé à la demande de l'intéressée est
conservé aux archives de Porcaro, mais aucune enquête
canonique n’a eu lieu. |
Statut et fonctionnement
En 1667, l’église Saint-Sauveur, trève de la paroisse de
Toussaints, devient paroisse à son tour, portant à dix
le nombre de paroisses dans Rennes. La nouvelle paroisse
a alors pour limites au Nord la porte Saint-Michel
(actuelle place Rallier-du-Baty), au Sud la Vilaine, à
l’Est la rue Tristin (tracé proche de l'actuelle rue de
l’Horloge) et à l’Ouest l’arrière de la cathédrale. Cela
représente la moitié de la première enceinte de Rennes,
soit quatre hectares entièrement bâtis.
En 1713, Mgr Christophe-Louis Turpin de
Crissé de Sanzay effectue une visite épiscopale de la
paroisse. On y recense alors 22 prêtres. Ce chiffre
passe à 13 en 1789.
En 1939, le siège de la paroisse
est déplacé à la cathédrale Saint-Pierre, l'église
Saint-Sauveur conservant sa seule vocation basilicale.
Avec la réorganisation en 2002 des paroisses
l'archidiocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo,
Saint-Sauveur retrouve une affectation paroissiale,
entre la cathédrale et l'église Saint-Étienne.
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Blason
En tant que basilique mineure, Saint-Sauveur a
le droit de posséder son propre blason. Celui-ci
se retrouve notamment sur l’imposte de la porte
principale (photo à droite ci-dessous) ainsi que
sur un vitrail.
Ce blason comporte :
- une croix
latine en haut à gauche,
- une cloche
d'argent en haut à droite,
- deux cierges
d'argent en bas à gauche,
- une couronne
d'épines d'argent et trois clous. |
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ARCHITECTURE
des éléments extérieurs
Le style extérieur de l'édifice rappelle, à une
moindre échelle, celui de l'église du Gesù de
Rome ou de la basilique Notre-Dame-des-Victoires
de Paris.
De superficie modeste (43 m × 26 m), l'église a
une forme de croix latine à multiples
découpures, avec une nef à trois travées et deux
collatéraux, une abside à pans coupés et un
transept peu saillant.
Si le projet original prévoyait un portail très
saillant à doubles colonnes, l'incendie de 1720
a entraîné une modification des plans de la
façade : le portail définitif, à pilastres
géminés peu saillants, est plus modeste.
La porte, au linteau en plate-bande, est
surmontée d'un arc en anse de panier dont le
tympan porte le nom de l’église (« Christo
Salvatori » :
« Christ Sauveur »).
Une tablette en linteau porte les armes et la
devise de l'église ("Ad
Jesum per Mariam" :
"à Jésus par Marie").
De part et
d'autre, deux niches semi-circulaires encadrées
de pilastres sont destinées à recevoir des
statues, mais laissées vides.
Sur une frise
nue surmontée d’une corniche, le second niveau
ne comprend qu'une grande fenêtre en plein
cintre entre deux paires de pilastres et deux
ailerons.
Enfin, une
architrave appareillée soutient un fronton
triangulaire surhaussé, couronné d'un
amortissement portant une croix.
Une tour se trouve accolée au nord de la façade.
Le rez-de-chaussée et le premier étage sont de
plan carré, le second niveau à angles rabattus.
La tour est coiffée d'un dôme à pans avec une
lanterne supportant une croix. |
Façade de la basilique et de la tour accolée |
Plan de la Basilique |
ARCHITECTURE
des éléments intérieurs de la Basilique
La basilique est composée d’une nef dotée de
deux bas-côtés, d’un transept étroit, d’un chœur
court et d'une abside à pans coupés, sans
déambulatoire ni absidiole.
La nef compte trois travées contre une seule
pour le chœur.Les deux premières travées du
bas-côté nord sont légèrement plus profondes.
La première contient les fonts baptismaux, la
seconde, les confessionnaux.
La seconde travée du bas-côté sud a été agrandie
au début du XXe siècle pour
accueillir la chapelle de Notre-Dame des
Miracles. |
Nef et Chœur : Vaisseau central |
Les bas-côtés communiquent avec le vaisseau
central et le transept par des arcades en plein
cintre soutenues par des piliers carrés.
Chaque face de ces piliers est ornée d'un
pilastre dorique. Le bas-côté Sud compte une
verrière à chaque travée. Le bas-côté Nord n'en
compte que deux, la première travée étant
accolée à la tour.
La travée du chœur compte une seule verrière du
côté Sud, le mur Nord, aveugle, étant occupé par
un trompe-l'œil.
Une frise à triglyphes et gouttes surmontée
d'une corniche à denticules court le long de la
nef, du transept et du chœur. Elle est
directement surmontée par de grandes verrières
allant par paires : une par travée dans la nef
et le chœur et une pour les pans Est et Ouest de
chaque croisillon du transept.
Les voûtes, y compris celles des bas-côtés, sont
à arêtes sans nervure, avec des arcs-doubleaux
entre chaque travée. Un oculus surplombe la
croisée du transept. |
Maître-autel |
Le maître-autel et les autels du transept
Le maître-autel
est surmonté d'un baldaquin remarquable, réalisé
en 1768 sur les plans d'Albéric Graapensberger.
Quatre colonnes
corinthiennes en marbre de Saint-Berthevin, dit
également marbre de Laval,
soutiennent une corniche concave en bois dont le
décor rappelle le marbre des colonnes.
Sur cette
corniche reposent quatre volutes dorées qui
portent elles-mêmes un dais.
Une gloire
trinitaire, en carton-pâte doré, occupe le
volume central, au niveau de la corniche.
Une
toile représentant la transfiguration du Christ
occupe le fond de l'abside.
Réalisée sur
mesure par le peintre Jean-Bruno Gassies en
1824, cette toile s'intègre dans la perspective du
baldaquin malgré son éloignement relatif du
chœur.
Le maître-autel lui-même,
élaboré en marbre blanc, est postérieur
au baldaquin : il est réalisé en 1829 par le
marbrier François Depincé.
Depuis Noël
1975, un autel 'face au peuple' est installé à
la croisée du transept, nettement détaché du
chœur. Un nouveau
mobilier liturgique succède fin 2011 à l'autel
mobile original. |
uvel autel
est réalisé en marbre et acier inoxydable, en
harmonie avec le mobilier existant.
Chaque face
porte un monogramme : "JHS" face à la nef, en
rappel de la dédicace de la basilique, le
chrisme entouré des lettres α et ω face au
chœur, "MA" face à l’autel de Notre Dame des
Victoires, "JPH" face à celui de saint Joseph.
Photo à droite ci-dessus : le reliquaire du
nouvel autel. Il comporte les reliques de saint
Mélaine. C'est une boite en laiton doré
avec une croix en argent massif martelée sur le
couvercle. |
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Les autels de transept (1737 - 1739)
Dès la première inauguration de l’église en
1719, il y avait forcément au moins trois autels
: l’autel principal et ceux de la Vierge et de
saint Joseph, déjà vénérés dans la précédente
église.
Ces autels furent refaits peu à peu, à commencer
par ceux du transept.
Les deux autels du transept montrent nos plus
beaux retables de tuffeau et marbre du XVIIIème
siècle. Celui de la Vierge est cité en 1735,
celui de St Joseph en 1738. Les autels
proprement dits et les statues furent refaits
vers 1870.
Ceux-ci sont mentionnés comme neufs en 1735 pour
l’autel de la Vierge et en 1735 pour celui de
saint Joseph.
Strictement symétriques, ils sont de pierre de
tuffeau. Chaque autel comporte quatre colonnes
de marbre rose de Saint-Berthevin (dit aussi
marbre de Laval qui est une variété de marbre
rouge ou rose extrait à Saint-Berthevin, commune
située près de Laval)
et des chapiteaux corinthiens.
Habillés aux couleurs du Second Empire et
habités par des statues saint-sulpiciennes, ces
autels de transept n’ont pas aujourd’hui un
attrait exceptionnel.
Ce sont pourtant des œuvres remarquables, en
nette évolution par rapport à l’architecture qui
les porte. Leur mission était de transformer le
transept en véritable nef qui s’ouvrirait de
chaque côté sur un chœur splendide, traité en
raccourci…
L’usage de l’ovale, aussi bien pour la forme
générale que pour l’arrondi du cul-de-four,
tranche avec les arcades semi-circulaires qui
sont utilisées pour l’église et que l’on
retrouve dans la niche axiale.
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Appui de Communion en fer forgé |
Tabernacle Autel St Joseph |
Le tabernacle de l’autel Saint-Joseph
L'édicule semble démesuré pour faire valoir une
simple statue dans une niche, il fait en réalité
fonction de chœur avec abside.
Avant le maître autel de 1768, plusieurs autels
durent se succéder au fond du chœur.
Le premier avait pu être fait par l’architecte
de l’église, François Huguet, qui a laissé le
beau retable de pierre de Boistrudan (bien
malmené par la suite).
Son enlèvement explique
que la corniche de l’entablement soit en bois au
fond du chœur.
Le tableau de cet autel, une copie de la Descente
de croix de Rubens à Lille, fut remplacé en 1821
et cédé à Saint-Sulpice de Fougères.
Le tabernacle fut vendu au recteur de Gévezé (il
a disparu depuis). |
Le Baldaquin et la Chaire
Albéric Graapensberger est aussi l'auteur des
modèles des motifs ornant la chaire accolée au
pilier Sud-Ouest du chœur.
Cette chaire en fer
forgé peint ou doré, réalisée en 1781, est
l'œuvre du ferronnier Jean Guibert.
Richement
décorée, la cuve porte de nombreux ornements :
médaillons entourés de palmes et de rubans,
chutes de feuilles et de fruits, volutes et
guirlandes de lauriers.
L'abat-voix est surmonté
d'un dôme à godrons. Le culot est fait de
feuilles d'acanthe.
Le Baldaquin (1764-68)
C’est le mieux conservé des (rares) baldaquins
d’Ancien Régime en Ille-et-Vilaine. Il est bien
documenté dans les archives paroissiales.
L’exécution du couronnement et de la gloire, en
carton pâte doré, est particulièrement
brillante. Albéric était secondé par "Gaspard",
probablement son parent.
Les marbres furent fournis par Rousseau.
Ce baldaquin suivit de très peu l’achèvement des
voûtes de la nef, qui permit enfin d’utiliser
tout le volume de l’édifice.
Du coup, le chœur sera redessiné en lui donnant
plus d’ampleur. L’appui de communion en fer
forgé est aussi de 1768.
Par contre, l’autel a été refait au début du
XIXe siècle.
La Chaire (1779-81)
Ce chef-d’œuvre de ferronnerie fait justement la
gloire de Jean Guibert, le maître-ferronnier qui
l’a réalisé et signé et daté au bas de la cuve.
Mais c’est Albéric Graapensberger qui a fourni
les modèles de tous les motifs.
On compare parfois cette chaire à d’autres
chaires en ferronnerie comme à Josselin ou
Carnac, mais celles-ci sont loin d’égaler celle
de Saint-Sauveur.
La différence dans le temps explique l’évolution
stylistique : le baldaquin garde une sève
baroque, ici on s’approche du style Louis XVI,
plus dépouillé. |
Le Baldaquin et la la Chaire |
Fonds Baptismaux |
Le Baptistère
Cette Basilique de Notre Dame possède deux
œuvres remarquables, la grille et les fonts
baptismaux eux-mêmes.
- La grille
ou clôture
Elle doit être postérieure à la chaire car elle
est d’un style Louis XVI plus affirmé.
Elle est vraisemblablement, puisque dans un style
similaire, elle aussi le fruit de la
collaboration d’Albéric Graapensberger et de
Jean Guibert.
-
Les fonts Baptismaux
sont le seul exemple qui reste des grands fonts
baptismaux doubles qui furent en honneur dans
les églises importantes à la fin du XVIIIème.
Les deux cuves sont identiques et sont
monolithes, c'est à dire taillées dans un seul
bloc de marbre. Sensationnel ! |
Autel et statue de Notre-Dame des Miracles
et des Vertus (bas-côté,1875)
La statue de
Notre-Dame des Miracles et des Vertus, souvent
appelée simplement Notre-Dame des Miracles, est
une Vierge à l'Enfant.
Elle est
mentionnée dès le XIVe siècle,
dans le cadre d'un miracle qui serait survenu
lors d'un siège de la ville.
Ce miracle est
relaté précédemment à propos de la
Découverte
de la mine anglaise lors du siège de 1357.
Il s'agit déjà
d'une sculpture de bois peint.
Elle est
repeinte en 1445, puis ses mains sont restaurées
en 1522.
L'incendie de 1720 détruit en partie l’église en
cours de reconstruction mais épargne la statue.
Celle-ci est transportée à la chapelle des
Augustins (devenue théâtre du Vieux
Saint-Étienne) jusqu'à son retour à
Saint-Sauveur en 1731.
Au cours de la Révolution,
alors que l'église accueille le culte
révolutionnaire, la statue est détruite. Elle
n'est remplacée qu'en février 1876 à
l'initiative et sur les fonds de l'abbé Lelièvre.
La nouvelle statue,
réalisée par le sculpteur rennais Charles-Pierre
Goupil, est faite de bois et de pierre, dans le
style néoroman. Le peintre décorateur rennais
Auguste Louis Jobbé-Duval en réalise le décor
polychrome.
Elle est placée sur un
nouvel autel de marbre de style néo-roman,
réalisé par Folliot. Un vitrail réalisé
par Lucien-Léopold Lobin lui fait face et
rappelle la scène du miracle (voir la
description faite précédemment de la "Découverte
de la mine anglaise lors du siège de 1357".
L'archevêque de
Rennes, Auguste-René-Marie Dubourg, obtient le
couronnement de la statue le 25 mars 1908. Un
retable rococo (mouvement artistique européen du
XVIIIème siècle) est réalisé en 1912 par Charles
Couasnon, à l'occasion de l’agrandissement de la
chapelle, devenue trop exiguë. |
Chapelle de ND des miracles et des vertus |
Orgue de
chœur |
ORGUES
Deux orgues se trouvent dans l’église : un orgue
de chœur et un orgue monumental en tribune.
Orgue de chœur
L'orgue de chœur est formé deux corps
symétriques placés en oblique. Chaque corps
comprend deux plates-faces, respectivement de
treize et trois tuyaux. Les corps sont surmontés
de chapeaux de gendarme ornés d'une coquille.
Cet orgue de
chœur est le premier orgue à transmission
électrique installé à Rennes. Construit par
Louis Debierre et reçu le 11 mars 1894, il est
inauguré par les organistes de la cathédrale,
Eugène Henry et Louis Lepage, et par le maître
de chapelle de l'église, l’abbé Damour.
L'orgue est remanié au cours de plusieurs
campagnes conduites par la maison Merklin et
Yves Sévère, au cours desquelles la transmission
électrique est remplacée par une traction
pneumatique.
Orgue de tribune
L'orgue de
tribune date du XVIIème siècle.
Le buffet à volets peints est en chêne (partie
centrale) et sapin (ailes) sculptés dans le
style Louis XIV.
Il compte quatre
plates-faces de six, douze, douze et six tuyaux,
séparées par des tourelles de cinq tuyaux. Les
plates-faces sont surmontées de volutes en
amortissement, les claires-voies comportent des
motifs de cornes d'abondance et de têtes
d'angelots. La tourelle centrale est surmontée
d'une statue de saint Georges terrassant le
dragon, les tourelles latérales de pots à feu à
godrons. L'ensemble est peint en imitation chêne
recouvrant les polychromies d'origine.
L'orgue est construit de 1653 à 1655 et installé
à l'abbaye Saint-Georges par Jacques Lefebvre,
Pierre Désenclos et Coquillar. Son buffet est
réalisé par Jean Mongendre.
L'orgue est relevé dès 1658, puis encore en
1662. Parallèlement, l'église Saint-Sauveur
installe un orgue dans le bas de la nef en 1493.
Il est refait à neuf en 1536 et 1590, puis est
remplacé vers 1650 par un nouvel orgue construit
par Nicolas Bricet et installé dans la tribune
du fond. Son buffet est ensuite agrandi en 1654
par Julien Brillet.
Cet orgue est détruit en 1682 lors de
l’effondrement d'une partie de l’église. Quand
commence la Révolution, l'église récemment
reconstruite ne possède pas d'orgue.
Avec la
nationalisation des biens de l'Église, l'orgue
de l'église Saint-Aubin lui est attribué mais la
paroisse demande, sans succès, à l'échanger pour
celui des Carmes ou des Cordeliers. Elle achète
finalement l’orgue de l'abbaye Saint-Georges,
également mis en vente.
Le transfert est réalisé
par Pierre Tessier le 7 août 1792. La tribune
est agrandie pour accueillir l'orgue et des pots
à feu sont ajoutés aux tourelles latérales.
Guillaume Cateline remonte le buffet en
refaisant les dorures.
L'orgue est totalement
reconstruit entre 1865 et 1866 par la maison
Merklin-Schütze en ajoutant des ailes au buffet.
L'orgue reconstruit est inauguré le
7
août 1866 par Gabriel Fauré, qui fut organiste
de l’église de 1866 à 1870.
L'orgue est encore relevé
en 1906 par Merklin puis en 1933 par Victor
Gonzalez et la maison Bossard-Bonnel. Othon Wolf
le modifie en 1955. Enfin, la Direction
régionale des Affaires culturelles commande sa
restauration par Lucien Simon entre 1991 et
1992.
Il est rétabli à son état d'après la
reconstruction par Merklin, avec le maintien de
la voix céleste et de la machine pneumatique
ajoutées entre-temps.
L'orgue de tribune voit ses différentes parties
protégées au titre objet des monuments
historiques comme il suit :
-
- le buffet d'orgue est classé au titre
objet le 23 juillet 1962,
-
- la partie instrumentale est classée au
titre objet le 30 octobre 1989.
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Orgue de tribune |
LES VITRAUX
D’abondantes archives
paroissiales permettent de suivre avec précision
l’histoire de cette série de 1953, très liée à
la guerre et à la sensibilité de l’après-guerre.
Le 17 juin 1940 les
bombardements allemands de la plaine de Baud
atteignirent un train chargé d’explosifs. Ce fut
terrible. Il y eut des milliers de morts. Les
vitraux de Saint-Sauveur, comme bien d’autres,
furent soufflés.
A la fin de la guerre, à
l’arrivée des Américains, les Allemands firent
sauter les ponts et là encore les vitraux
souffrirent. Presque tous furent remplacés par
des verres provisoires.
Il fallut attendre 1949
pour que le curé de la cathédrale, le chanoine
Chuberre, entreprît des démarches auprès de la
Ville «pour étudier un projet de réfection de
ces verrières».
En 1950, sous la direction
de l’architecte de la Ville Yves Le Moine un
concours fut organisé en vue de choisir un
maître-verrier.
Parmi les sept contactés
se trouvaient par exemple Gruber de Paris et
Lorin de Chartres. Hervé Loire, qui travaillait
à la Sainte Famille, fut aussi alerté et se mit
sur les rangs. Mais Jean Barillet emporta le
marché, «après
que ses maquettes, pour la richesse des couleurs
et la vigueur du dessin, eurent paru très
prometteuses.
Voici présentés quelques vitraux de cette
Basilique Notre Dame saint Sauveur dite
également Notre Dame des Miracles et Vertus. |
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14 novembre
2020
Note : Informations
issues essentiellement de 'Wikipédia' et de
'cathedralerennescatholique.icodia.info'. |
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