Cathédrale et aussi Basilique saint Paul Aurélien - Saint Pol de Léon

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Cathédrale & Basilique saint Paul Aurélien

LA CATHEDRALE & BASILIQUE SAINT PAUL AURELIEN - SAINT DE LEON (Finistère)

La cathédrale Saint-Paul-Aurélien de Saint-Pol-de-Léon est une église cathédrale qui était le siège du diocèse de Léon, créé au VIème siècle et supprimé en 1801.

L'église fait actuellement partie du diocèse de Quimper et Léon dont elle est l'un des deux sièges.

Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840.

Une première cathédrale est détruite par les Danois en 875.

Une deuxième, construite à l'époque romane, est endommagée par Henri II Plantagenêt en 1170.

La construction de l'édifice actuel commence en 1230.

Une première série de campagnes de travaux permet la reconstruction de la façade et de la nef entre le deuxième tiers du XIIIème siècle et les premières décennies du XIVème siècle.

Après un temps d'arrêt, une seconde série de travaux aboutit à la reprise du transept et la reconstruction du chevet, achevée en 1539.

L'édifice présente des ressemblances avec les grandes cathédrales normandes, dont elle a subi l'influence architecturale : la façade s'inspire des cathédrales de Lisieux et Coutances, la nef et le chevet présentent un passage mural au pied des fenêtres hautes, et une partie des vitraux reprend la forme en mitre des baies anglo-normandes.

L'édifice présente en outre la particularité d'avoir conservé en partie son transept roman, remanié et remis au goût du jour à la fin du Moyen Âge.

La cathédrale abrite en outre un riche mobilier, dont plusieurs dizaines d'objets classés ou inscrits au titre des monuments historiques. Parmi les plus notables figurent l'ensemble des stalles du chœur, le retable de Notre-Dame du Mont-Carmel qui provient de la chapelle du couvent des Carmes de la ville, de nombreux tombeaux, ainsi que les reliquaires de crânes conservés dans les « Étagères de la nuit ».

Cathédrale & Basilique saint Paul Aurélien

Histoire

L'église est dédiée à Saint Paul-Aurélien (ou Saint Pol Aurélien). D'après la légende, Paul Aurélien serait un moine venu du Pays de Galles pour évangéliser le territoire des Osismes vers 525. Il aurait été le premier évêque de la ville, peut-être une abbaye-évêché sur le modèle irlandais. Cette histoire est relatée par un moine de l'abbaye de Landévennec vers 884 dans une Vita de Paul Aurélien, qui n'est probablement pas une source fiable. Cependant, il est certain que l'évêché de Saint-Pol-de-Léon est très ancien et antérieur à ceux de Dol, Saint-Brieuc et Tréguier, fondés au IXème siècle.

La première église est détruite en 875 par les Danois. Une église romane, probablement non voûtée, est reconstruite à cet emplacement dans la première moitié du XIIème siècle, sous l'épiscopat de Hamon.

Les vestiges conservés indiquent que l'édifice était particulièrement soigné, avec un décor riche : des peintures murales dans les combles du transept Nord, quelques fenêtres bouchées au croisillon Sud.

Ce bâtiment subit des dommages en 1170 lors d'un raid mené par les Anglais sous la conduite d'Henri II Plantagenêt.

La reconstruction de la façade et de la nef (XIIIème et XIVème siècle)

La construction de la cathédrale actuelle commence vers 1230, sous l'évêque Derrien, par la façade occidentale.

Le chantier traîne en longueur et dure jusqu'au XIVème siècle. Il peut être divisé en trois campagnes : les parties basses sous Derrien, puis le niveau intermédiaire avec les trois baies centrales sous son successeur Guy (1238-1262). L'étage des cloches, les flèches et le porche ont été achevés sous le très long épiscopat de Guillaume de Kersauzon (1292-1327).

Les travaux sont également menés dans la nef : elle est le fruit de deux grandes campagnes de constructions, l'une dans les années 1250-1260 et la seconde, dans le premier tiers du XIVème siècle.

La première campagne, menée à une époque où l'architecture bretonne reçoit l'influence des constructions normandes et anglaises, a eu pour fruit les parties basses de la nef et sa travée la plus occidentale, ainsi que le porche méridional. Elle peut être rapprochée de la nef de la cathédrale de Tréguier, elle aussi influencée par l'architecture anglaise et normande.

La seconde campagne a permis de bâtir le triforium et les fenêtres hautes et de poser les voûtes. Entre les deux périodes, le chantier a connu un long arrêt, mis à profit pour poser un décor peint dans la partie méridionale de la nef. La reprise de la construction, notamment le voûtement des bas-côtés, a conduit à la mutilation de ces peintures. L'édifice est consacré en 1334.

Une chapelle dédiée à saint Martin est également bâtie le long de la nef, au-delà du bas-côté méridional, entre le grand porche et le bras sud du transept. Sa construction a sans doute eu lieu sous l'épiscopat de Guillaume de Kersauzon (1292-1327).

La reconstruction du transept et du chevet (XIVème au XVème siècle)

La chronologie de la reconstruction du transept et du chevet a fait l'objet de désaccords parmi les historiens, la plupart datant le lancement du chantier de l'épiscopat de Jean Validire, soixante ans après des dégradations commises par les Anglais en 1375.

C'est ainsi que la cathédrale est incendiée avec le reste de la ville par les Anglais le 14 septembre 1375, le jour de la Sainte-Croix.

L'édifice fait rapidement l'objet d'une campagne de travaux de restauration sur le transept et le chœur roman, dont sont issus le pignon du croisillon Sud, les baies en plein cintre qui couronnent le mur Est de ce croisillon, ainsi que les baies de la première chapelle Nord avec leurs remplages de style gothique rayonnant.

Un nouveau chantier est lancé par l'évêque Jean Validire en 1431, avec le soutien financier du duc Jean V (qui, au passage, a été inhumé dans la Cathédrale/Basilique saint Tugdual à Tréguier dans les ôtes d'Armor.  Son tombeau est près du tombeau de saint Yves).

Ses successeurs Jean Prigent puis Guillaume Ferron assurent la poursuite des travaux, que le second mène à son achèvement.

L'ouvrage commence par les chapelles du déambulatoire ; le transept est rebâti en parallèle des travaux du chœur, en intégrant les parties bâties au XIVe siècle.

Les travaux sont achevés en 1472 au plus tard, à la mort de Guillaume Ferron.

Dans la nef, le portail méridional du XIIIème siècle est remplacé au XVème siècle par un autre réalisé en pierre de kersantite. Les enfeus dans le bas-côté Nord sont également aménagés.

Enfin, entre 1521 et 1539, le transept est remanié, en y lançant de nouvelles voûtes. A cette période, les chapelles du déambulatoire Sud sont également modifiées pour permettre un nouvel aménagement de l'espace.

Rose du Transept Sud après 1375

L'édifice à l'époque moderne

En 1601, la foudre s'abat sur une des tours, causant la brisure de toutes les vitres. En 1658, il est construit une tribune d'orgue dans la nef, appuyée sur les piles qui portent les tours de la façade.

En 1749, après avoir demandé un état des lieux du mobilier, l'évêque Gouyon ordonne la suppression de quatorze autels et de statues « indécentes », vu leur état de délabrement ou leur style jugé indigne au siècle des Lumières.

C'est quoi le siècle des lumières ?

Le siècle des Lumières est un mouvement philosophique, littéraire et culturel que connaît l'Europe du XVIIIème siècle (de 1715 à 1789) et qui se propose de dépasser l'obscurantisme et de promouvoir les connaissances.

Des philosophes et des intellectuels encouragent la science par l’échange intellectuel, en s’opposant à la superstition, à l’intolérance et aux abus des Églises et des États. Le terme de « Lumières » a été consacré par l'usage pour rassembler la diversité des manifestations de cet ensemble d’objets, de courants, de pensées ou de sensibilités et d’acteurs historiques. Montesquieu et Voltaire sont, par exemple, des auteurs du Siècle des Lumières.

Après la Révolution française

Après les troubles de la période révolutionnaire, le concordat de 1801 crée à la place des deux anciens diocèses de Cornouaille et de Léon le diocèse unique de Quimper et Léon, qui comprend en outre des éléments des anciens diocèses de Vannes, de Tréguier et même de Dol de Bretagne.

La cathédrale de Saint Pol de Léon garde le titre de cathédrale, mais le siège principal du nouveau diocèse devient la cathédrale de Quimper.

L'édifice de saint Pol de Léon, qualifié d'exceptionnel par Prosper Mérimée en 1835, est classée monument historique par la liste de 1840.

Peu après, des travaux de restauration sont lancés, sous la responsabilité de Charles Boyer puis d'Étienne Puyo. La voûte de la nef est restaurée en 1844, par la suppression des gravats situés sur son extrados et la mise en place de tirants de fer avec des ancres au Sud.

Les voûtes sous les tours de façade durent être entièrement reconstruites en 1859-1860, sous la conduite d'Étienne Puyo, qui recevait lui-même des indications d'Étienne Lambert.

En outre, six des dix arcs-boutants sont remplacés dans l'intervalle.

Le porche Sud en pierre de kersantite est lourdement restauré en 1860-1863 : l'intérieur est gratté, les socles des statues, les culots sculptés, les banquettes et les colonnettes qui portaient les voûtes sont tous refaits ou remplacés.

Une cérémonie grandiose célèbre, les 4, 5 et 6 septembre 1897, la translation dans une châsse en bronze doré des reliques conservées dans la cathédrale :

- une épine de la couronne du Christ,

- le crâne, un os du bras et un doigt de saint Pol Aurélien,

- une omoplate et une vertèbre de saint Hervé,

- une tête de fémur et deux fragments d'os d'un certain saint Laurent, neveu de saint Pol.

 

L'ancienne cathédrale est édifiée en basilique mineure de l'Annonciation par Léon XIII le 06 mars 1901.

Reliquaire de saint Paul Aurélien

Vie de la cathédrale au XXIème siècle

Depuis 1994, la cathédrale se trouve incluse dans le parcours du Tro Breiz (tour de Bretagne) qui renaît cette année-là sous l'impulsion du saint-politain Philippe Abjean, président de l’association "Les Chemins du Tro Breiz".

Façade Ouest en rénovation (2019

Le Tro Breiz (sans h car le nom est fixé au XIXème siècle avant l'apparition d'une orthographe normalisée du breton), qui en breton signifie "tour de Bretagne", est un pèlerinage catholique qui relie les villes des sept saints fondateurs de la Bretagne.

Ces sept saints sont, selon une construction tardive, à la fois littéraire et hagiographique (qui se rapporte à l'hagiographie, c'est à dire à la rédaction de la vie de saints), des moines venus du Pays de Galles et de la Cornouailles britannique vers les Vème  et VIème siècle, apportant le christianisme en Armorique et y fondant les premiers évêchés.

Les sept villes étapes du Tro Breiz sont :

  • Saint-Malo fondée par saint Malo (ou Maclou),

  • Dol-de-Bretagne fondée par saint Samson

  • Saint-Brieuc fondée par saint Brieuc

  • Tréguier fondée par saint Tugdual

  • Saint-Pol-de-Léon fondée par saint Pol Aurélien

  • Quimper fondée par saint Corentin

  • Vannes fondée par saint Paterne (ou Patern)

Saint Pol de Léon est point de départ et d’arrivée pour la deuxième boucle, de 2003 à 2009.

Le maire de la ville est par ailleurs président de l'association "Chemins des Cathédrales" dont la création date de 2015.

L'objectif majeur de cette association est  d'obtenir le label "Itinéraire culturel européen ". 1500 pèlerins se réunissent dans la cathédrale à l'arrivée de la boucle en 2016 et au départ 2017.

Une première phase de travaux s'achève en 2007 avec la réalisation à l'extérieur d'un parvis fait de dallage en granit de 1 800 m², un jardin d’eau et un éclairage variant en fonction du temps liturgique.

En 2013, la commune intègre le réseau des Villes-cathédrales.

Un plan de restauration du massif occidental de l’édifice débute en 2016, dont on voit les échafaudages en 2019 en photo à gauche, et se poursuit en cinq tranches jusqu'en 2020.

La paroisse dispose d'une chorale exerçant à la cathédrale et du "Petit chœur de Saint-Paul-Aurélien". S'y produisent des groupes locaux, comme l'Ensemble Choral du Léon, fondé par l'Abbé Roger Abjean4, et internationaux comme le chœur "Chantres orthodoxes Russes".

Des concerts d'orgue y sont régulièrement organisés, dans le cadre notamment des "Mardis de l'orgue".

Description

La basilique-cathédrale actuelle est une église gothique, influencée par le style normand et bâtie à partir d’une église romane dont on voit encore des vestiges.

Elle est inspirée notamment de la cathédrale de Coutances.

Ses deux tours dissemblables aux imposants clochers atteignent une hauteur de 55 mètres.

La nef a été construite en pierre de Caen, une pierre d'importation dont l'approvisionnement était coûteux.

Le reste de l'édifice est en granit local.

Le parvis est refait en 2006 avec du granit provenant de Chine !

Les dalles sont des losanges qui font écho au plan du monument religieux. Les deux couleurs qui ont été choisies pour les dalles sont en relation avec les couleurs du dallage du chœur.

Dimensions

La cathédrale n'est pas très grande :

  • longueur totale : 79 m

  • longueur du transept : 43 m

  • largeur totale de la nef : 16 m

  • hauteur de la nef : 16 m

  • hauteur des tours : 55 m

Plan de la Basilique saint Paul Aurélien

Parvis et façade occidentale de la basilique

L'EXTERIEUR de la Basilique-Cathédrale

La Façade

L'influence normande est particulièrement sensible lorsqu'on observe la façade.Elle est construite sur le modèle de la façade harmonique à deux tours.

Un décor d'arcatures aveugles plaquées sur les parties basses des tours s'inspire de la cathédrale de Coutances, et la partie centrale, qui éclaire la nef par trois baies en triplet surmontées d'une arcature, est reprise de la cathédrale de Lisieux.

Les parties hautes des tours, ouvertes par des baies géminées encadrées d'arcatures aveugles et ornées de fines colonnettes dans les embrasures, sont reprises d'églises caennaises, comme Notre-Dame de Froide-Rue.

Cependant, les modèles normands ne sont pas suivis en tout : le sommet de la partie centrale a une forme rectangulaire, contrairement aux édifices normands qui portent des gâbles triangulaires ajourés. Le triplet de baies est rendu particulièrement harmonieux par l'alignement des chapiteaux des trois baies, quoique leurs arcades atteignent des hauteurs différentes. Enfin les moulures qui retombent de ces arcs s'entrecroisent de manière très novatrice pour l'époque.

On distingue les trois phases de constructions grâce aux différentes pierres employées.

Pour les parties basses, du granite à pegmatite provenant de Roscoff et de l'île de Batz. Pour la partie médiane, du granite monzodiorite issu d'exploitations locales. Pour les parties hautes, les constructeurs sont revenus au granite à pegmatite des parties basses.

La façade est précédée d'un porche, ajouté devant elle au début du XIVème siècle, utilisant le granite de Sainte-Catherine.

Ce granite vient de la région de Mespaul, commune du Finistère située entre Morlaix et Plouescat. D'ailleurs, dans cette basilique-cathédrale de Saint-Pol-de-Léon, on peut observer un sarcophage roman également élaboré en granite de Sainte-Catherine.

Ce sarcophage a la réputation d'abriter les restes du roi légendaire Conan Mériadec.

Il a été  réalisé au XIIème siècle. Il est classé au titre des monuments historiques depuis le 10 novembre 1906.

Sarcophage roman dit de Conan Mériadec

Le porche méridional (Sud)

Outre la façade et le porche occidental (Ouest), on peut entrer dans la nef par un porche méridional, donc situé côté Sud de l'édifice.

Long de trois travées, il abritait probablement les statues d'un collège apostolique. Il n'en reste plus que les dais de quatre d'entre elles.

S'y ajoutent le tympan en pierre de Caen et les voûtes en granite, qui remontent également au XIIIème siècle.

Tous les autres éléments subsistants du porche méridional sont issus de la reprise en sous-œuvre des années 1430, réalisée en pierre de kersantite.

L'ensemble était sans doute autrefois couvert d'une polychromie qui masquait les différences de matériaux.

Porche côté Sud de la Basilique

Transept côté Sud de la Basilique

Le bras du transept côté sud

Le transept, vu de l'extérieur, se caractérise par la diversité des parements et une disposition particulièrement complexe, issue de multiples changements de partis.

Dans le transept Nord, le choix initial de conserver les murs romans tout en les modifiant pour les remettre au goût du jour est encore visible.

En revanche, dans le bras Sud, le pignon a été repris pour construire une grande verrière, ce qui lui donne une hauteur nettement plus élevée que les murs gouttereaux sur lesquels il est appuyé.

Ce pignon est couronné d'un dais ornemental, inspiré des églises normandes couronnées d'une niche à gâble.

Le clocher qui surplombe la croisée du transept est une copie du pignon de la façade Ouest de l'église Notre-Dame du Kreisker, elle-même sous l'influence des grandes cathédrales normandes de Lisieux et de Coutances.

Note : l'église Notre-Dame du Kreisker se situe également à Saint Pol de Léon.

 

Eglise Notre Dame de Kreisker

Le chevet

Vues de l'extérieur, les chapelles échelonnées du chevet forment au niveau inférieur une série de redents, sous influence anglo-normande, qui contrastent nettement avec les trois pans vitrés du rond-point du haut chœur.

Cette partie hérite bien plus de l'architecture gothique française. Ce contraste s'inverse lorsqu'on étudie les formes des baies. Celles du haut chœur, en forme de mitre, s'inscrivent dans une filiation anglaise. Celles des chapelles, en tiers-point, suivent la tradition française.

La jonction de ce chevet original avec le transept est assurée, en particulier au Sud, par les chapelles seigneuriales construites pour l'aristocratie locale au XVIème siècle. Le mur du fond assure la jonction oblique entre les chapelles échelonnées et le bras du transept.

Les chapelles de la partie Sud du chevet forment un ensemble assez complexe, construit en plusieurs phases successives.

La première chapelle après le transept présente un large arc de décharge qui s'appuie sur le mur du transept.

Cet arc et le pan de mur qu'il porte, semblent avoir précédé le pan de mur inférieur avec sa baie en arc brisé. La deuxième et la troisième travée sont regroupées en un seul pignon, construit en une seule campagne, mais initialement ouverte par une large baie unique en partie haute, avant que celle-ci ne soit murée et remplacée par deux baies basses sur le même modèle que celle de la première travée.

Les chapelles suivantes montrent une grande homogénéité entre elles et avec la vaste chapelle d'axe.

Sur le flanc Nord du chevet, le mur gouttereau et le mur en retour à l'Est sont ouverts par des baies à remplage rayonnant, qu'on peut rapprocher de la grande baie du pignon Sud du transept. Cette partie a sans doute été construite lors des réaménagements du transept roman au XIVème siècle.

Le chevet de la Basilique-Cathédrale vu de l'extérieur

La nef vue en direction du Chœur

L'INTERIEUR de l'édifice

La nef

La nef est construite en calcaire importé de Normandie, un matériau rare et précieux en Bretagne, qui atteste du soin apporté à l'édifice. Cette nef comporte trois vaisseaux, séparés par de grandes arcades retombant sur des piles composées de multiples colonnettes.

Ces grandes arcades présentent deux profils d'intrados différents : dans les deux travées occidentales, on observe une double moulure épaisse, d'inspiration normande ; dans les travées suivantes, il n'y a plus qu'un large bandeau orné de cavets (moulure concave dont le profil est d'un quart de cercle).

Cette différence pourrait résulter d'une interruption du chantier le temps de démolir l'ancienne nef, à laquelle les deux premières travées seraient d'abord venues s'appuyer.

Au-dessus de ces grandes arcades, le triforium aveugle est surmonté par des fenêtres hautes, au pied desquelles circule une galerie, suivant la technique normande du mur épais.

La première travée, construite lors de la première phase de construction, diffère significativement du reste de la nef.

Le triforium de la première travée est composée de deux arcades larges, dédoublées par deux arcs brisés, tandis que dans les travées suivantes, il est formé de quatre arcades brisées, les deux du centre plus large que celles des côtés.

Ce triforium est orné de quadrilobes et de trilobes en creux, inspirés de constructions de la première moitié du XIIIème siècle en Basse-Normandie : la nef de la cathédrale de Sées ou le chevet de la cathédrale de Bayeux, par exemple.

La frise qui présente ces décors est conservée et même doublée dans les travées suivantes, malgré les modifications apportées par ailleurs au triforium : il montre désormais une influence française qui n'existait pas dans la première phase de construction.

Dans la seconde partie de la nef le triforium est surmonté des fenêtres hautes, encadrées par deux petites baies aveugles, qui ouvrent sur le passage mural. Les fenêtres hautes présentent des remplages extrêmement variés, difficiles à dater.

La nef et ses collatéraux sont couverts de voûtes d'ogives. La similitude entre la sculpture des chapiteaux des parties hautes de la nef et celle des clés de voûtes, qui présentent tous deux des feuillages naturalistes, indiquent que les voûtes ont été posées peu de temps après l'achèvement des parties hautes.

Le transept

Le transept est particulièrement allongé. Chacun des deux bras comprend quatre travées. Son élévation ne comprend que deux niveaux : de grandes arcades brisées surmontées de grandes fenêtres hautes.

Il s'agit pour l'essentiel du transept de la cathédrale romane, mis au goût du jour aux XIVème siècle et XVème siècle. Ce phénomène est particulièrement visible lorsqu'on compare les murs orientaux et occidentaux : les premiers, du côté de la nef, sont encore aveugles, ouverts vers les combles des chapelles du déambulatoire par des baies en plein cintre ; en revanche les seconds sont percés de fenêtres gothiques.

Les bras du transept avaient été initialement conçus pour être charpentés et non voûtés, et il subsiste de ce premier projet une charpente à chevrons fermes dans le bras Nord, particulièrement soignée mais en partie cachée par les voûtes actuelles.

Les baies ouvertes dans la façade Sud du transept et l'une des baies gothiques de son mur ouest sont également des témoignages de ce premier projet.

Le voûtement est installé dans un second temps, dans le premier quart du XVIème siècle. La croisée du transept, en revanche, est voûtée dès les années 1430, et porte les armoiries de Jean Prigent, évêque de Léon de 1436 à 1439, peintes portées par des anges sur un fond d'étoiles et de décors végétaux.

Afin de masquer la différence de niveau entre la voûte haute de la croisée et celles plus basses des bras du transept, de puissants arcs diaphragmes marquent la séparation entre les deux espaces.

De même, des arcs diaphragmes marquent la séparation entre la nef, la croisée du transept et le chœur. Ce dernier arc semble particulièrement simplifié aujourd'hui, mais il était à l'époque complété par un jubé aujourd'hui disparu.

Vue partielle du transept

Le chevet et le chœur

Le chevet est construit sur un plan particulièrement original, qui combine le chevet à déambulatoire à chapelles rayonnantes et le chevet plat à redents.

Le vaisseau central accueille le chœur canonial et le sanctuaire, qui s'achève par une travée de plan trapézoïdal.

La construction est entièrement en granite, à l'exception de la frise du dessus du triforium, très ornée, qui est réalisée en calcaire. L'élévation du vaisseau central a trois niveaux : des grandes arcades conçues dès l'origine pour accueillir la clôture de chœur, puis un triforium aveugle orné d'arcs en accolade flamboyants, puis des fenêtres hautes avec un passage mural protégé par un garde-corps ajouré.

Les fenêtres hautes des travées droites sont couronnées d'arcs en mitre issues du Perpendicular Style anglais, tandis que celles du rond-point ont une forme en tiers-point bien française.

Dans les travées droites du chœur, les ogives retombent sur des faisceaux de trois colonnettes que portent des consoles à décor de figures humaines, tandis que dans l'abside, les ogives retombent jusqu'au sol par des colonnettes ininterrompues, une par ogive.

Les bas-côtés et les chapelles rayonnantes sont également voûtés d'ogives, qui retombent sur des piles avec des croisements de moulures, qui sont parmi les premiers exemples connus en Bretagne de ce type de travail de la pierre.

L'intérieur des chapelles ne correspond pas toujours à l'apparence extérieure. Ainsi, du côté Sud, les deuxièmes et troisième travées, réunies par un seul pignon, sont divisées : la deuxième travée ne forme qu'une chapelle avec la première, tandis que la troisième en est séparée par un mur de refend ouvert par une grande arcade.

Le chevet de la Basilique-Cathédrale saint Paul Aurélien

Les vitraux

La cathédrale abrite un très riche ensemble vitré ; cependant, la plupart des verrières sont modernes, car l'immense majorité des vitraux anciens a disparu.

Les vitraux anciens

La baie 14 (point d'intérêt no 56 du plan), est située dans l'une des chapelles du déambulatoire Sud.

Cette verrière a été offerte par la famille Le Scaff dans la seconde moitié du XVIème siècle.

Elle a été très recomposée en 1884.

Composée de trois lancettes et d'un tympan à sept ajours (petites ouvertures laissant passer le jour), elle figure au tympan un écu moderne, entouré d'anges musiciens également modernes.

Dans la lancette gauche, on voit un donateur agenouillé, peut-être Jean Le Scaff, protégé par saint Jean Baptiste. Il ne reste plus du panneau ancien que des fragments.

Au centre, une scène de l'Enfer, dans une architecture Renaissance, est bien conservée du XVIèmesiècle.

Enfin, à droite, une donatrice, peut-être Anne du Bois, est présentée par sainte Anne et saint Jean l’Évangéliste. Cette lancette est également bien conservée.

La baie 20 (point d'intérêt no 46 du plan) est située dans le bas-côté sud juste avant la jonction avec le transept.

Elle est composée de deux lancettes trilobées à deux registres et d'un quadrilobe en guise de tympan.

Elle porte la date de 1560.

Cette œuvre est consacrée aux Œuvres de Miséricorde.

Elle a été recomposée par le maître verrier Hucher vers 1884, qui a également placé un écu entouré de phylactères au tympan.

Le registre inférieur présente l'accueil des étrangers et le rachat des captifs, tandis que le registre supérieur représente le soin des malades et la nourriture des affamés.

 

La baie 25 (point d'intérêt no 1 du plan) est située dans le bas-côté Nord.

Elle est consacrée au Jugement dernier. Composée de deux lancettes à deux registres et d'un tympan à un seul ajour, elle date de la seconde moitié du XVIème siècle et a été recomposée, là encore par Hucher en 1884, qui l'a complétée en rapportant deux panneaux d'une autre verrière en bas.

Le tympan, moderne, représente le Christ-Juge sur un arc-en-ciel.

Le registre supérieur représente le Jugement dernier, avec un ange sonnant de la trompette et la Résurrection des morts.

Le registre inférieur, rapporté d'une autre verrière, donne une lecture allégorique du même sujet, avec la représentation du Bon Pasteur séparant les brebis et les boucs.

Cette verrière a fait l'objet d'une restauration en 1999.

Verrière de l'Enfer

Verrière des Œuvres de Miséricorde

Verrière du Jugement dernier

Les vitraux modernes

Plusieurs commandes ont été passées au cours du XIXème siècle pour compléter cet ensemble.

En 1867, l'atelier Lobin reçut la commande d'une verrière consacrée à la Vie du Christ pour la baie d'axe, et d'une autre verrière consacrée à saint Joseph et l'Enfant-Jésus pour la baie immédiatement à droite de la précédente.

Quelques années plus tard, pour la grande rose du bras Sud du transept, une dernière commande a eu lieu en 1888. Celle-ci concernait une verrière de saint Jean à Patmos aux pieds du Christ de l'Apocalypse, pour la première chapelle du déambulatoire Sud.

En parallèle, le Carmel du Mans et les Hucher reçurent la commande d'une verrière figurant saint Paul Aurélien protégeant Mgr de Neufville en prière, d'une autre figurant Jésus parmi les enfants, d'une troisième figurant la vie de sainte Anne, toutes pour le déambulatoire Sud, et d'une quatrième figurant la Vierge protectrice, celle-ci pour le déambulatoire Nord.

En 1894, le comte de Guébriant passa commande d'une verrière consacrée à la Résurrection de Lazare pour une baie du déambulatoire nord à Félix Gaudin.

Deux autres verrières du XIXème siècle ne portent ni date ni signature : une apparition du Christ aux Apôtres sur le lac de Tibériade, dans le déambulatoire Nord, et la rose Nord, qui représente l'apparition du Christ à sainte Marguerite-Marie Alacoque à Paray-le-Monial.

Enfin, autour de 1926, trois verrières consacrées à la vie de saint Paul Aurélien furent commandées à Auguste Labouret et en partie financées par Alain de Guébriant, maire de la ville, pour la grande chapelle qui sert de bas-côté au chœur. Elles représentent saint Paul Aurélien chassant le dragon de l'Île de Batz, maîtrisant le taureau et entrant dans la ville morte.

Passion du Christ

St Paul Aurélien affrontant le taureau

St Paul Aurélien entrant dans la ville

St Paul Aurélien maîtrisant le dragon

St Jean à Patmos

LE MOBILIER

La cathédrale abrite trente-trois objets inscrits ou classés au titre des monuments historiques. Parmi les plus notables, on compte le maître-autel, une cloche très ancienne, ainsi qu'un sarcophage dit tombeau de Conan Mériadec.

Le maître-autel

Le maître-autel a été bâti en 1745 sur des plans de l'architecte Henry Villars. Sculpté en marbre noir sur un plan rectangulaire, avec une élévation galbée, il est surmonté d'une suspension eucharistique en forme de palmier en bois peint et doré. C'est un ciborium.

Ce ciborium a été refait dans les années 1820-1825.

Le ciborium est un élément de mobilier religieux abritant le ciboire contenant les hosties.

Le ciborium de la Basilique-Cathédrale Saint Paul Aurélien est particulier par sa forme en crosse de palmier symbolisant la résurrection.

Il surmonte le maître-autel. Le ciboire situé dans la fleur du palmier était descendu vers l’officiant à l’aide d’une cordelette.

Il n’existe en France que très peu de ciboriums similaires.

Deux anges en bois peint et doré encadrent l'autel de part et d'autre.

L'autel, sans les anges, est classé au titre des monuments historiques depuis le 4 décembre 1914.

Maître-autel

Les Stalles (à droite et à gauche)

Les stalles

Le chœur contient 66 stalles de bois taillées au XVIème siècle, réparties en deux rangées de 17 stalles d'un côté et de 16 de l'autre.

Les stalles hautes, situées à l'arrière des stalles basses, sont munies d'un dossier à baldaquin.

L'ensemble présente un programme iconographique riche, qui comprend des éléments du bestiaire, y compris des animaux fabuleux, des décors végétaux.

Il y a également des représentations de saints, comme la Vierge à l'Enfant, saint Jean Baptiste, saint Jean, saint Pierre, sainte Marguerite, saint Roch ou saint Paul Aurélien, ainsi que des images des métiers de la Renaissance : apothicaire, paysan, marchand, moine, diacre, évêque...

Le décor comprend également les armoiries des évêques Jean de Kermavan et Guy Le Clerc du côté nord.

L'ensemble des stalles a été repeint une première fois vers 1830, puis une seconde en 1873 par le peintre L. Nicolas, originaire de Morlaix.

Il manque six stalles en retour qui ont été déposées vers 1870 et réinstallées au château de Kerjean sur la commune de Saint-Vougay.

L'ensemble des stalles présentes à la cathédrale sont classées au titre des monuments historiques depuis le 11 avril 1902.

Les retables

Outre le maître-autel, la cathédrale contient de nombreux autels munis ou non d'un retable, dont plusieurs sont protégés au titre des monuments historiques.

Derrière le maître-autel, un autel en granite sculpté, probablement érigé au XVIème siècle, porte sur la façade les armoiries tenues par des anges de Hamon Barbier, chanoine de la cathédrale et archidiacre de Quemedilly. Cet autel, considéré comme immeuble par destination, est classé au titre des monuments historiques avec la cathédrale par la liste de 1840. Il est surmonté d'un tabernacle en bois en forme de niche, qui se trouvait autrefois sur l'autel majeur, devant le palmier custode.

Dans le chœur, un autre autel muni d'un retable, appelé autel communal, porte la date de 1662. Il comportait autrefois une niche dorée et peinte, surmontée d'un dôme et d'une image du soleil portée par deux anges. Cet autel est classé au titre des monuments historiques depuis le 4 décembre 1914.

Derrière les stalles, appuyé au mur Sud, se trouve un autel de granite construit au XVème siècle. Il est surmonté d'une prédelle décorée d'ornements végétaux, et où figure une Vierge de Pitié mutilée (la tête du Christ manque). L'ensemble n'est pas protégé au titre des monuments historiques.

Dans la chapelle d'axe se trouve un autel consacré à saint Joseph. Construit dans la seconde moitié du XIXème siècle, il appartient à l'art néogothique. Il est composé d'un autel rectangulaire dont l'antependium comporte trois médaillons représentant la Vierge, saint Joseph et l'Enfant Jésus en buste, surmonté du tabernacle encastré dans le gradin et sur la porte duquel figure le Bon Pasteur. Deux ailes comportant chacune six niches à dais abritant les statues des Apôtres encadrent le tabernacle (deux statuettes manquent). Cet ensemble n'est pas protégé au titre des monuments historiques.

Dans la deuxième chapelle à l'est du transept Sud, un autre retable néogothique porte la date de 1854. Consacré à saint Roch, il consiste en un autel rectangulaire posé sur une marche dont le bord est délimité par une clôture liturgique. Au-dessus de l'autel, le retable sert de cadre à une peinture sur toile du XVIIème siècle représentant saint François de Paule remettant le scapulaire à un évêque, qui pourrait être René de Rieux, évêque de Léon lors de l'installation des Minimes à Saint-Pol-de-Léon en 1622. Le tableau, qui provient de la chapelle des Minimes, détruite en 1793, est classé au titre des monuments historiques depuis le 26 septembre 2000, le reste de l'autel n'est pas protégé.

Dans la dernière chapelle du bas-côté Sud, un autel muni d'un retable est consacré à Notre-Dame du Mont-Carmel. Il a été construit dans la seconde moitié du XVIIème siècle pour la chapelle du couvent des Carmes, puis, à la suite de la destruction de ce bâtiment en 1793, il est installé en 1811 dans le bras nord du transept de la cathédrale. Il est de nouveau déplacé en 1973 et est alors installé à son emplacement actuel. Il est composé d'un autel rectangulaire en bois sculpté, placé au sommet de deux marches et décoré d'un antependium divisé par quatre colonnettes torses en trois panneaux cintrés. Un tabernacle est encastré dans les gradins. L'ensemble est surmonté d'un retable à fausse niche, également en bois sculpté, qui abrite une statue en terre cuite polychrome de la Vierge à l'Enfant. Quatre colonnes torses portent un fronton semi-circulaire orné de deux anges. L'ensemble est classé au titre des monuments historiques depuis le 26 septembre 2000.

Sur le mur Sud du bas-côté Sud, un autel avec un retable est consacré à sainte Anne. Il a été construit par le menuisier Hervé Kermaidic en 1748, pour la partie autel, et le peintre, vitrier et doreur Kergrach est intervenu pour décorer le devant de l'autel en 1754. Le retable est contemporain de l'autel. L'ensemble est en bois avec un décor de faux marbre ; l'autel est un coffre vitré et abrite une statue de saint Émilien. Cet autel n'est pas protégé au titre des monuments historiques.

Reliquaire abritant les reliques de saint Paul Aurélien

Dans le bras Nord du transept, appuyé au mur oriental se trouve un autel consacré à Notre-Dame des Sept Douleurs. L'autel porte aussi le nom d'autel des Trépassés, car c'est là qu'on célébrait l'office des défunts jusque dans les années 1970. Sculpté en bois de chêne, il a été créé dans la seconde moitié du XIXème siècle pour la dernière chapelle du bas-côté Sud, où se trouve aujourd'hui l'autel de Notre-Dame du Mont-Carmel, puis installé à son emplacement actuel en 1970. L'ensemble prend la forme d'un emmarchement qui supporte un autel rectangulaire, le tabernacle est encadré par deux panneaux en bas-reliefs représentant l'apparition d'un ange à saint Paul Aurélien et une scène impliquant un enfant, saint Paul Aurélien et la découverte d'une cloche. Un dais néogothique surmonte l'ensemble, qui n'est pas protégé au titre des monuments historiques.

Dans la première chapelle à l'Est du transept Nord, adossé sur le mur Nord, se trouve un autel, dit « autel de la sirène ». Sculpté dans le granite au XVème siècle, il porte les armes de la famille de Traonelorn de Kerautret avec sa devise, ainsi qu'un décor végétal sculpté en bas-relief où s'ébattent un lion et une sirène.

Dans la deuxième chapelle du transept Nord, un autel de style néogothique a été construit en 1897 pour la translation des reliques de saint Paul Aurélien. L'autel abrite un reliquaire d'orfèvrerie dessiné par le chanoine Abgrall et réalisé par l'orfèvre Armand-Caillat, qui contient les reliques du saint patron de la cathédrale. Une statue du saint est posée sur ce reliquaire. L'ensemble n'est pas protégé au titre des monuments historiques.

La chapelle Nord-Est, qui était autrefois attribuée à la confrérie du Rosaire, abrite l'autel de Notre-Dame du Rosaire. Cet autel a été construit dans le deuxième quart du XVIIème siècle, puis transformé par le peintre Beaufort en 1748 et de nouveau en 1752 par le peintre et doreur Ropert. Il est composé d'un emmarchement qui porte un autel de plan rectangulaire. Au-dessus de l'autel est posé un tabernacle dont la porte est encadrée de quatre colonnettes torses. Au-dessus, le retable comporte un tableau qui représente la Vierge du Rosaire et saint Jean Baptiste (ancien dédicataire de la chapelle) intercédant pour les habitants de la ville, entourés de médaillons figurant les quinze mystères du Rosaire. Autour de ce tableau, deux niches encadrées de colonnes torses qui portent un entablement ; un fronton semi-circulaire couronne la partie centrale. L'ensemble est sculpté en bois et certaines parties sont peintes en faux marbre. Le tableau est classé au titre des monuments historiques depuis le 4 décembre 1914, le reste du retable n'est pas protégé.

Un autel du XVIIIème siècle, classé au titre des monuments historiques depuis le 4 décembre 1914, est fait de bois sculpté et surmonté d'un retable composé de cinq colonnettes, surmontées de quatre colonnes torses en bois sculpté et doré, qui encadrent une peinture sur toile représentant la Vierge implorant Dieu pour les habitants de Saint-Pol-de-Léon.

La cathédrale compte aussi un autel consacré au Sacré-Cœur, construit au XIXème siècle. Non protégé au titre des monuments historiques, il est composé d'un autel rectangulaire, dont l'antependium est orné de statuettes parmi lesquelles la Vierge et ses parents Anne et Joachim, ainsi que sainte Madeleine et une sainte femme. Au-dessus de l'autel, le tabernacle hexagonal est entouré de deux panneaux en bas-relief figurant la Samaritaine au puits et saint Antoine écrivant.

Enfin, dans une chapelle se trouve un autel de style néogothique portant la date de 1920 et les armoiries de la famille de Kerautret. L'autel est en granite sculpté en bas-relief. Un retable en bois verni, à trois arcatures, le surmonte. L'ensemble n'est pas protégé au titre des monuments historiques.

Les tombeaux

Ce tombeau de l'évêque François de Visdelou est classé au titre des monuments historiques depuis le 4 décembre 1914.

Il a été évêque de Léon de 1662 à 1668.

Le monument est achevé par le sculpteur Nicolas de La Colonge en 1711, bien après le décès du prélat.

Il est taillé dans un marbre blanc et figure un évêque couché sur le côté avec un livre, au-dessus d'une grande cuve rectangulaire ornée d'un crâne et d'un écu épiscopal vierge.

 Le tombeau est situé derrière le maître-autel.

Dans la chapelle axiale se trouve l'enfeu du chanoine Olivier Richard, mort en 1539.

Un entablement et un fronton le surmontent, avec un décor Renaissance.

Le fronton porte les armes de la famille Richard.

Le tombeau a été commandé par le frère du chanoine, François Richard, après la mort de ce dernier.

On trouve également dans l'édifice le tombeau de René de Rieux, comte-évêque de Léon mort en 1651.

Le tombeau de Roland de Neufville, évêque de Léon de 1562 à 1613, a été sculpté dans la première moitié du XVIIème siècle en granite.

Il représente, au-dessus d'une cuve rectangulaire, un évêque couché accompagné d'un dragon et d'anges portant les armes de la famille de Neufville.

Le monument est classé au titre des monuments historiques depuis le 4 décembre 1914.

Le tombeau de Jean-François de La Marche, dernier comte-évêque de Léon, de 1772 à 1802, mort en exil à Londres en 1806, a été édifié en 1869 par le sculpteur Léon Cugnot.

Fait de marbre blanc et de granite, il représente un évêque agenouillé au-dessus d'une cuve rectangulaire, accompagné d'une armure, d'un casque et d'une épée.

Ces objets rappellent la jeunesse militaire du prélat qui fut lieutenant au régiment des dragons de la Reine avant de recevoir les ordres.

 

François de Visdelou

René de Rieux

Roland de Neufville

Jean-François de La Marche

S'y ajoutent des dalles funéraires en pierre de kersantite, datées entre la seconde moitié du XVIIème siècle et le XVIIIème siècle. Situées pour la plupart dans les bas-côtés Nord du chœur (sauf la cinquième, située dans le pavement du chœur), elles ne sont pas protégées au titre des monuments historiques :

  • celle de Marie-Amice Picard, datée de 1652,

  • celle d'Yves ou Alain Poulpry, datée de la même année,

  • celle des familles Kerscau et Kerouartz, datée de 1654,

  • celle de Jean Chrétien de La Masse, datée de 1777,

  • une dalle dite de saint Paul Aurélien, datant probablement du XVIIIe siècle,

une dalle disparue, connue par des documents, représentant un évêque couché.

Reliquaires de crânes

Un enfeu du déambulatoire Nord abrite un ensemble funéraire surnommé les "Étagères de la Nuit".

Il s'agit d'un ensemble de trente-cinq boîtes en bois, en forme de chapelles surmontées d'une croix.

La face avant des boîtes laisse voir leur contenu par une ouverture en forme de trèfle ou de cœur.

Chaque boîte protège un crâne, identifié par le nom et la date du décès.

Les plus anciens de ces objets remontent au XVIème siècle.

L'ensemble est incomplet du fait de deux vols successifs :

en 1984, un crâne est dérobé, et le voleur laisse la boîte vide

l'année suivante, une boîte et un crâne sont volés simultanément.

L'ensemble est classé au titre des monuments historiques le 23 février 1987.

Les cloches

La cathédrale abrite une cloche de bronze dont l'origine remonte peut-être au VIème siècle, ce qui ferait d'elle l'une des plus vieilles cloches de France.

Ses dimensions sont modestes : pas plus de 19 cm de haut. Appelée "cloche de saint Pol de Léon", elle est classée au titre des monuments historiques depuis le 14 juin 1898.

Il s'agit d'une cloche à main, réputée avoir appartenu au saint évêque. Il l'aurait tenue du roi Marc, oncle de Tristan, et la cloche est attestée au Xème siècle sous le nom de cloche du roi Marc.

Elle occupe une place importante dans l'hagiographie de Paul Aurélien écrite par le moine Wrmonoc en 884.

La légende dit que la cloche, portée par une anse en forme de poisson, est apparue miraculeusement dans le produit d'une pêche, alors que le saint fondateur faisait étape sur l'île-de-Batz.

Surnommée An hirglas ("la longue bleue"), elle fait l'objet d'une grande vénération de la part des fidèles, car elle a la réputation de guérir la surdité et les maux de têtes. On l'imposait sur la tête des malades, jusqu'à ce que l'évêque s'oppose à cette pratique en 1629-1630, en n'acceptant plus que l'osculation, c'est-à-dire les baisers. À la fin du XXème siècle, l'une et l'autre pratique ont disparu, et on fait simplement sonner la cloche au-dessus de la tête des fidèles.

Hors de cette clochette, la cloche la plus ancienne de la cathédrale a été fondue en 1563. Appelée "le Jacques", elle commémore l'évêque Ham, que son neveu Guiomarets du Fou avait assassiné le 21 janvier 1172, alors qu'il sortait de l'office. Elle porte l'inscription suivante : « Je fus fait par Mr Guy de Hergoat chanoine de Léon, fabrique lors me fit faire par Artus Grumaret fondeur pour servir l'an MVc LXIII. Ante nommalear Hamo ». Cette cloche sonne les heures. Elle a été classée au titre des monuments historiques comme immeuble par destination avec la cathédrale par la liste de 1840.

Enfin, l'édifice abrite deux autres cloches, situées dans la tour Nord, qui sonnent les quarts d'heure. Elles ont été fondues en 1612 et, comme la précédente, ont été classées au titre des monuments historiques comme immeuble par destination avec la cathédrale par la liste de 1840.

L'orgue

L’orgue de l'édifice est l’œuvre du facteur d’orgues anglais Robert Dallam, aidé de son fils Thomas. Il a été construit entre 1657 et 1660.

Installé en 1642 à Morlaix, Robert Dallam, lui-même fils d’un facteur d’orgues anglais, réalisera de nombreux orgues dans le Finistère. Ses deux fils seront également facteurs d’orgues dans la région de Quimper.

Pour réaliser l’imposant buffet, Robert Dallam s’inspire de celui du King’s College de Cambridge réalisé par son père en 1606.

L’orgue de la cathédrale étonne pas son décor de damier en trompe l’œil entre la tourelle centrale et les tourelles latérales donnant un effet de perspective à la structure.

La maison Daublaine et Callinet reconstruit l’orgue en 1847.

Ensuite, la facteur d’orgues Jules Heyer effectue un relevage de l’orgue.

En 1887 l’orgue est reconstruit par les frères Stoltz. Ils ne conservent qu’une partie des éléments sonores, mais laissent intact le buffet.

L’orgue dispose de 35 jeux répartis sur 3 claviers et un pédalier. La console conserve la signature de la maison Stoltz.

Renaud de Nantes restaure l’orgue en 1987-1988.

Un relevage complet, accompagné d’un accord général et d’une ré-harmonisation des anches, est effectué en 2004 par le facteur d’orgues Hervé Caill installé à Plouzévédé, actuellement titulaire de l’orgue.

28 novembre 2020

Note : Informations issues essentiellement de 'Wikipédia', de 'infobretagne.com' et de 'brestorguesaintlouis.comien-st-pol-de-leon'.