Cathédrale & Basilique saint Paul Aurélien |
LA CATHEDRALE & BASILIQUE SAINT PAUL AURELIEN
- SAINT DE
LEON (Finistère)
|
La cathédrale
Saint-Paul-Aurélien de Saint-Pol-de-Léon est une
église cathédrale qui était le siège du diocèse de Léon,
créé au VIème siècle
et supprimé en 1801.
L'église fait
actuellement partie du diocèse de Quimper et Léon dont
elle est l'un des deux sièges.
Elle fait l’objet d’un
classement au titre des monuments historiques par la
liste de 1840.
Une première cathédrale
est détruite par les Danois en 875.
Une deuxième, construite
à l'époque romane, est endommagée par Henri II
Plantagenêt en 1170.
La construction de
l'édifice actuel commence en 1230.
Une première série de
campagnes de travaux permet la reconstruction de la
façade et de la nef entre le deuxième tiers du XIIIème siècle
et les premières décennies du XIVème siècle.
Après
un temps d'arrêt, une seconde série de travaux aboutit à
la reprise du transept et la reconstruction du chevet,
achevée en 1539.
L'édifice présente des ressemblances avec les grandes
cathédrales normandes, dont elle a subi l'influence
architecturale : la façade s'inspire des cathédrales de
Lisieux et Coutances, la nef et le chevet présentent un
passage mural au pied des fenêtres hautes, et une partie
des vitraux reprend la forme en mitre des baies
anglo-normandes.
L'édifice présente en outre la particularité d'avoir
conservé en partie son transept roman, remanié et remis
au goût du jour à la fin du Moyen Âge.
La cathédrale abrite en
outre un riche mobilier, dont plusieurs dizaines
d'objets classés ou inscrits au titre des monuments
historiques. Parmi les plus notables figurent l'ensemble
des stalles du chœur, le retable de Notre-Dame du
Mont-Carmel qui provient de la chapelle du couvent des
Carmes de la ville, de nombreux tombeaux, ainsi que les
reliquaires de crânes conservés dans les « Étagères de
la nuit ». |
Cathédrale & Basilique saint Paul Aurélien |
Histoire
L'église est dédiée
à Saint Paul-Aurélien (ou Saint Pol Aurélien).
D'après la légende, Paul Aurélien serait un moine
venu du Pays de Galles pour évangéliser le
territoire des Osismes vers 525. Il aurait été le
premier évêque de la ville, peut-être une
abbaye-évêché sur le modèle irlandais. Cette
histoire est relatée par un moine de l'abbaye de
Landévennec vers 884 dans une Vita de Paul
Aurélien, qui n'est probablement pas une source
fiable. Cependant, il est certain que l'évêché de
Saint-Pol-de-Léon est très ancien et antérieur à
ceux de Dol, Saint-Brieuc et Tréguier, fondés au IXème siècle.
La première église
est détruite en 875 par les Danois. Une église
romane, probablement non voûtée, est reconstruite à
cet emplacement dans la première moitié du XIIème siècle,
sous l'épiscopat de Hamon.
Les vestiges
conservés indiquent que l'édifice était
particulièrement soigné, avec un décor riche : des
peintures murales dans les combles du transept Nord,
quelques fenêtres bouchées au croisillon Sud.
Ce bâtiment subit
des dommages en 1170 lors d'un raid mené par les
Anglais sous la conduite d'Henri II Plantagenêt. |
La reconstruction de la façade et de la nef
(XIIIème
et XIVème siècle)
La construction de la cathédrale actuelle
commence vers 1230, sous l'évêque Derrien, par
la façade occidentale.
Le chantier traîne en longueur et dure jusqu'au
XIVème siècle.
Il peut être divisé en trois campagnes : les
parties basses sous Derrien, puis le niveau
intermédiaire avec les trois baies centrales
sous son successeur Guy (1238-1262). L'étage des
cloches, les flèches et le porche ont été
achevés sous le très long épiscopat de Guillaume
de Kersauzon (1292-1327).
Les travaux sont également menés dans la nef :
elle est le fruit de deux grandes campagnes de
constructions, l'une dans les années 1250-1260
et la seconde, dans le premier tiers du XIVème siècle.
La première campagne, menée à une époque où
l'architecture bretonne reçoit l'influence des
constructions normandes et anglaises, a eu pour
fruit les parties basses de la nef et sa travée
la plus occidentale, ainsi que le porche
méridional. Elle peut être rapprochée de la nef
de la cathédrale de Tréguier, elle aussi
influencée par l'architecture anglaise et
normande.
La seconde campagne a permis de bâtir le
triforium et les fenêtres hautes et de poser les
voûtes. Entre les deux périodes, le chantier a
connu un long arrêt, mis à profit pour poser un
décor peint dans la partie méridionale de la
nef. La reprise de la construction, notamment le
voûtement des bas-côtés, a conduit à la
mutilation de ces peintures. L'édifice est
consacré en 1334.
Une chapelle dédiée à saint Martin est également
bâtie le long de la nef, au-delà du bas-côté
méridional, entre le grand porche et le bras sud
du transept. Sa construction a sans doute eu
lieu sous l'épiscopat de Guillaume de Kersauzon
(1292-1327). |
La
reconstruction du transept et du chevet (XIVème
au XVème siècle)
La
chronologie de la reconstruction du transept
et du chevet a fait l'objet de désaccords
parmi les historiens, la plupart datant le
lancement du chantier de l'épiscopat de Jean
Validire, soixante ans après des
dégradations commises par les Anglais en
1375.
C'est ainsi que la cathédrale est
incendiée avec le reste de la ville par les
Anglais le 14 septembre 1375, le jour de la
Sainte-Croix.
L'édifice
fait rapidement l'objet d'une campagne de
travaux de restauration sur le transept et
le chœur roman, dont sont issus le pignon du
croisillon Sud, les baies en plein cintre
qui couronnent le mur Est de ce croisillon,
ainsi que les baies de la première chapelle
Nord avec leurs remplages de style gothique
rayonnant.
Un nouveau
chantier est lancé par l'évêque Jean
Validire en 1431, avec le soutien financier
du duc Jean V
(qui, au passage, a été inhumé dans la
Cathédrale/Basilique saint Tugdual à
Tréguier dans les ôtes d'Armor. Son
tombeau est près du tombeau de saint Yves).
Ses
successeurs Jean Prigent puis Guillaume
Ferron assurent la poursuite des travaux,
que le second mène à son achèvement.
L'ouvrage
commence par les chapelles du
déambulatoire ; le transept est rebâti en
parallèle des travaux du chœur, en intégrant
les parties bâties au XIVe siècle.
Les travaux
sont achevés en 1472 au plus tard, à la mort
de Guillaume Ferron.
Dans la nef,
le portail méridional du XIIIème siècle
est remplacé au XVème siècle
par un autre réalisé en pierre de
kersantite. Les enfeus dans le bas-côté Nord
sont également aménagés.
Enfin, entre
1521 et 1539, le transept est remanié, en y
lançant de nouvelles voûtes. A cette
période, les chapelles du déambulatoire Sud
sont également modifiées pour permettre un
nouvel aménagement de l'espace. |
Rose du Transept Sud après 1375 |
L'édifice à l'époque moderne
En 1601,
la foudre s'abat sur une des tours,
causant la brisure de toutes les vitres.
En 1658, il est construit une tribune
d'orgue dans la nef, appuyée sur les
piles qui portent les tours de la façade.
En 1749,
après avoir demandé un état des lieux du
mobilier, l'évêque Gouyon ordonne la
suppression de quatorze autels et de
statues « indécentes », vu leur état de
délabrement ou leur style jugé indigne
au siècle des Lumières.
C'est quoi le siècle des
lumières ?
Le siècle des Lumières est
un mouvement philosophique,
littéraire et culturel que
connaît l'Europe du XVIIIème siècle
(de 1715 à 1789) et qui se
propose de dépasser
l'obscurantisme et de
promouvoir
les connaissances.
Des philosophes et
des intellectuels encouragent
la science par l’échange
intellectuel, en s’opposant
à la superstition, à
l’intolérance et aux abus
des Églises et des États. Le
terme de « Lumières » a été
consacré par l'usage pour
rassembler la diversité des
manifestations de cet
ensemble d’objets, de
courants, de pensées ou de
sensibilités et d’acteurs
historiques.
Montesquieu et Voltaire sont,
par exemple,
des auteurs du Siècle des Lumières. |
|
Après la Révolution française
Après les troubles de la période
révolutionnaire, le concordat de
1801 crée à la place des deux
anciens diocèses de Cornouaille et
de Léon le diocèse unique de Quimper
et Léon, qui comprend en outre des
éléments des anciens diocèses de
Vannes, de Tréguier et même de Dol
de Bretagne.
La
cathédrale de Saint Pol de Léon
garde le titre de cathédrale, mais
le siège principal du nouveau
diocèse devient la cathédrale de
Quimper.
L'édifice de saint Pol de Léon,
qualifié d'exceptionnel par Prosper
Mérimée en 1835, est classée
monument historique par la liste de
1840.
Peu
après, des travaux de restauration
sont lancés, sous la responsabilité
de Charles Boyer puis d'Étienne
Puyo. La voûte de la nef est
restaurée en 1844, par la
suppression des gravats situés sur
son extrados et la mise en place de
tirants de fer avec des ancres au
Sud.
Les
voûtes sous les tours de façade
durent être entièrement
reconstruites en 1859-1860, sous la
conduite d'Étienne Puyo, qui
recevait lui-même des indications
d'Étienne Lambert.
En
outre, six des dix arcs-boutants
sont remplacés dans l'intervalle.
Le
porche Sud en pierre de kersantite
est lourdement restauré en
1860-1863 : l'intérieur est gratté,
les socles des statues, les culots
sculptés, les banquettes et les
colonnettes qui portaient les voûtes
sont tous refaits ou remplacés.
Une cérémonie grandiose
célèbre, les 4, 5 et 6 septembre 1897, la translation
dans une châsse en bronze doré des reliques conservées
dans la cathédrale :
- une épine de la
couronne du Christ,
-
le crâne, un os du bras
et un doigt de saint Pol Aurélien,
-
une omoplate et une
vertèbre de saint Hervé,
- une tête de fémur et
deux fragments d'os d'un certain saint Laurent, neveu de
saint Pol.
L'ancienne cathédrale est édifiée
en basilique
mineure de l'Annonciation par Léon
XIII le 06 mars 1901. |
Reliquaire de saint Paul Aurélien |
Vie
de la cathédrale au XXIème siècle
Depuis 1994, la cathédrale se trouve
incluse dans le parcours du Tro
Breiz (tour de Bretagne) qui renaît
cette année-là sous l'impulsion du
saint-politain Philippe Abjean,
président de l’association "Les
Chemins du Tro Breiz". |
Façade Ouest en rénovation (2019 |
Le Tro Breiz (sans
h car le nom est fixé
au XIXème
siècle avant
l'apparition d'une
orthographe normalisée
du breton), qui
en breton signifie "tour
de Bretagne", est
un pèlerinage catholique
qui relie les villes
des sept saints
fondateurs de la
Bretagne.
Ces sept saints sont,
selon une construction
tardive, à la fois
littéraire
et hagiographique
(qui se rapporte à
l'hagiographie, c'est à
dire à la rédaction de
la vie de saints),
des moines venus du Pays
de Galles et de
la Cornouailles britannique
vers les Vème et
VIème siècle,
apportant
le christianisme en Armorique et
y fondant les premiers
évêchés.
Les sept villes étapes
du Tro Breiz sont :
-
Saint-Malo fondée
par saint Malo (ou
Maclou),
-
Dol-de-Bretagne fondée
par saint Samson
-
Saint-Brieuc fondée
par saint Brieuc
-
Tréguier fondée
par saint Tugdual
-
Saint-Pol-de-Léon fondée
par saint Pol
Aurélien
-
Quimper fondée
par saint Corentin
-
Vannes fondée
par saint
Paterne (ou Patern)
|
|
Saint Pol de Léon est point de
départ et d’arrivée pour la deuxième
boucle, de 2003 à 2009.
Le
maire de la ville est par ailleurs
président de l'association "Chemins
des Cathédrales" dont la création
date de 2015.
L'objectif majeur de cette
association est d'obtenir le
label "Itinéraire culturel
européen ". 1500 pèlerins se
réunissent dans la cathédrale à
l'arrivée de la boucle en 2016 et au
départ 2017.
Une
première phase de travaux s'achève
en 2007 avec la réalisation à
l'extérieur d'un parvis fait de
dallage en granit de 1 800 m², un
jardin d’eau et un éclairage variant
en fonction du temps liturgique.
En
2013, la commune intègre le réseau
des Villes-cathédrales. |
Un plan de restauration du
massif occidental de l’édifice
débute en 2016, dont on voit les
échafaudages en 2019 en photo à
gauche, et se poursuit en cinq
tranches jusqu'en 2020.
La paroisse dispose d'une
chorale exerçant à la cathédrale
et du "Petit chœur de
Saint-Paul-Aurélien". S'y
produisent des groupes locaux,
comme l'Ensemble Choral du Léon,
fondé par l'Abbé Roger Abjean4,
et internationaux comme le chœur
"Chantres orthodoxes Russes".
Des concerts d'orgue y sont
régulièrement organisés, dans le
cadre notamment des "Mardis de
l'orgue". |
Description
La basilique-cathédrale
actuelle est une église
gothique, influencée par le
style normand et bâtie à
partir d’une église romane
dont on voit encore des
vestiges.
Elle est inspirée notamment
de la cathédrale de
Coutances.
Ses deux tours dissemblables
aux imposants clochers
atteignent une hauteur de
55 mètres.
La nef a été construite en
pierre de Caen, une pierre
d'importation dont
l'approvisionnement était
coûteux.
Le reste de l'édifice est en
granit local.
Le parvis est refait en 2006
avec du granit provenant de
Chine
!
Les dalles sont des losanges
qui font écho au plan du
monument religieux. Les deux
couleurs qui ont été
choisies pour les dalles
sont en relation avec les
couleurs du dallage du
chœur.
Dimensions
La cathédrale n'est pas très
grande :
|
Plan de la Basilique saint
Paul Aurélien |
Parvis et façade
occidentale de la
basilique |
L'EXTERIEUR de la
Basilique-Cathédrale
La Façade
L'influence normande est
particulièrement
sensible lorsqu'on
observe la façade.Elle
est construite sur le
modèle de la façade
harmonique à deux tours.
Un décor d'arcatures
aveugles plaquées sur
les parties basses des
tours s'inspire de la
cathédrale de Coutances,
et la partie centrale,
qui éclaire la nef par
trois baies en triplet
surmontées d'une
arcature, est reprise de
la cathédrale de
Lisieux.
Les parties hautes des
tours, ouvertes par des
baies géminées encadrées
d'arcatures aveugles et
ornées de fines
colonnettes dans les
embrasures, sont
reprises d'églises
caennaises, comme
Notre-Dame de
Froide-Rue.
Cependant, les modèles
normands ne sont pas
suivis en tout : le
sommet de la partie
centrale a une forme
rectangulaire,
contrairement aux
édifices normands qui
portent des gâbles
triangulaires ajourés.
Le triplet de baies est
rendu particulièrement
harmonieux par
l'alignement des
chapiteaux des trois
baies, quoique leurs
arcades atteignent des
hauteurs différentes.
Enfin les moulures qui
retombent de ces arcs
s'entrecroisent de
manière très novatrice
pour l'époque.
On distingue
les trois
phases de
constructions
grâce aux
différentes
pierres
employées.
Pour
les parties
basses, du
granite à
pegmatite
provenant de
Roscoff et
de l'île de
Batz. Pour
la partie
médiane, du
granite
monzodiorite
issu
d'exploitations
locales.
Pour les
parties
hautes, les
constructeurs
sont revenus
au granite à
pegmatite
des parties
basses.
La façade
est précédée
d'un porche,
ajouté
devant elle
au début du
XIVème siècle,
utilisant le
granite de
Sainte-Catherine.
Ce granite
vient de la
région de
Mespaul,
commune du
Finistère
située entre
Morlaix et
Plouescat.
D'ailleurs,
dans cette
basilique-cathédrale
de
Saint-Pol-de-Léon,
on peut
observer
un sarcophage roman
également
élaboré en
granite de
Sainte-Catherine.
Ce
sarcophage
a la
réputation
d'abriter
les restes
du roi
légendaire
Conan
Mériadec.
Il a été
réalisé
au XIIème siècle.
Il est
classé au
titre des
monuments
historiques
depuis le 10
novembre
1906. |
Sarcophage
roman dit de
Conan
Mériadec |
|
Le porche méridional
(Sud)
Outre la façade et le
porche occidental
(Ouest), on peut entrer
dans la nef par un
porche méridional, donc
situé côté Sud de
l'édifice.
Long de trois travées,
il abritait probablement
les statues d'un collège
apostolique. Il n'en
reste plus que les dais
de quatre d'entre elles.
S'y ajoutent le tympan
en pierre de Caen et les
voûtes en granite, qui
remontent également au
XIIIème siècle.
Tous les autres éléments
subsistants du porche
méridional sont issus de
la reprise en sous-œuvre
des années 1430,
réalisée en pierre de
kersantite.
L'ensemble était sans
doute autrefois couvert
d'une polychromie qui
masquait les différences
de matériaux. |
Porche côté
Sud de la Basilique |
Transept
côté Sud de la Basilique |
Le bras du transept côté
sud
Le transept, vu de
l'extérieur, se
caractérise par la
diversité des parements
et une disposition
particulièrement
complexe, issue de
multiples changements de
partis.
Dans
le transept Nord, le
choix initial de
conserver les murs
romans tout en les
modifiant pour les
remettre au goût du jour
est encore visible.
En
revanche, dans le bras
Sud, le pignon a été
repris pour construire
une grande verrière, ce
qui lui donne une
hauteur nettement plus
élevée que les murs
gouttereaux sur lesquels
il est appuyé.
Ce pignon est couronné
d'un dais ornemental,
inspiré des églises
normandes couronnées
d'une niche à gâble.
Le clocher qui surplombe
la croisée du transept
est une copie du pignon
de la façade Ouest de
l'église Notre-Dame du
Kreisker, elle-même sous
l'influence des grandes
cathédrales normandes de
Lisieux et de Coutances.
Note : l'église
Notre-Dame du Kreisker
se situe également à
Saint Pol de Léon.
|
Eglise Notre
Dame de Kreisker |
Le chevet
Vues de l'extérieur, les
chapelles échelonnées du
chevet forment au niveau
inférieur une série de
redents, sous influence
anglo-normande, qui
contrastent nettement
avec les trois pans
vitrés du rond-point du
haut chœur.
Cette
partie hérite bien plus
de l'architecture
gothique française. Ce
contraste s'inverse
lorsqu'on étudie les
formes des baies. Celles
du haut chœur, en forme
de mitre, s'inscrivent
dans une filiation
anglaise. Celles des
chapelles, en
tiers-point, suivent la
tradition française.
La jonction de ce chevet
original avec le
transept est assurée, en
particulier au Sud, par
les chapelles
seigneuriales
construites pour
l'aristocratie locale au
XVIème siècle.
Le mur du fond assure la
jonction oblique entre
les chapelles
échelonnées et le bras
du transept.
Les chapelles de la
partie Sud du chevet
forment un ensemble
assez complexe,
construit en plusieurs
phases successives.
La première chapelle
après le transept
présente un large arc de
décharge qui s'appuie
sur le mur du transept.
Cet arc et le pan de mur
qu'il porte, semblent
avoir précédé le pan de
mur inférieur avec sa
baie en arc brisé. La
deuxième et la troisième
travée sont regroupées
en un seul pignon,
construit en une seule
campagne, mais
initialement ouverte par
une large baie unique en
partie haute, avant que
celle-ci ne soit murée
et remplacée par deux
baies basses sur le même
modèle que celle de la
première travée.
Les chapelles suivantes
montrent une grande
homogénéité entre elles
et avec la vaste
chapelle d'axe.
Sur le flanc Nord du
chevet, le mur
gouttereau et le mur en
retour à l'Est sont
ouverts par des baies à
remplage rayonnant,
qu'on peut rapprocher de
la grande baie du pignon
Sud du transept. Cette
partie a sans doute été
construite lors des
réaménagements du
transept roman au XIVème siècle. |
Le chevet de
la Basilique-Cathédrale
vu de l'extérieur |
La nef vue en direction
du Chœur |
L'INTERIEUR de l'édifice
La nef
La nef est construite en
calcaire importé de
Normandie, un matériau
rare et précieux en
Bretagne, qui atteste du
soin apporté à
l'édifice. Cette nef
comporte trois
vaisseaux, séparés par
de grandes arcades
retombant sur des piles
composées de multiples
colonnettes.
Ces grandes arcades
présentent deux profils
d'intrados différents :
dans les deux travées
occidentales, on observe
une double moulure
épaisse, d'inspiration
normande ; dans les
travées suivantes, il
n'y a plus qu'un large
bandeau orné de cavets (moulure
concave dont le profil
est d'un quart de
cercle).
Cette différence
pourrait résulter d'une
interruption du chantier
le temps de démolir
l'ancienne nef, à
laquelle les deux
premières travées
seraient d'abord venues
s'appuyer.
Au-dessus de ces grandes
arcades, le triforium
aveugle est surmonté par
des fenêtres hautes, au
pied desquelles circule
une galerie, suivant la
technique normande du
mur épais.
La première travée,
construite lors de la
première phase de
construction, diffère
significativement du
reste de la nef.
Le triforium de la
première travée est
composée de deux arcades
larges, dédoublées par
deux arcs brisés, tandis
que dans les travées
suivantes, il est formé
de quatre arcades
brisées, les deux du
centre plus large que
celles des côtés.
Ce triforium est orné de
quadrilobes et de
trilobes en creux,
inspirés de
constructions de la
première moitié du XIIIème siècle
en Basse-Normandie : la
nef de la cathédrale de
Sées ou le chevet de la
cathédrale de Bayeux,
par exemple.
La frise qui présente
ces décors est conservée
et même doublée dans les
travées suivantes,
malgré les modifications
apportées par ailleurs
au triforium : il montre
désormais une influence
française qui n'existait
pas dans la première
phase de construction.
Dans la seconde partie
de la nef le triforium
est surmonté des
fenêtres hautes,
encadrées par deux
petites baies aveugles,
qui ouvrent sur le
passage mural. Les
fenêtres hautes
présentent des remplages
extrêmement variés,
difficiles à dater.
La nef et ses
collatéraux sont
couverts de voûtes
d'ogives. La similitude
entre la sculpture des
chapiteaux des parties
hautes de la nef et
celle des clés de
voûtes, qui présentent
tous deux des feuillages
naturalistes, indiquent
que les voûtes ont été
posées peu de temps
après l'achèvement des
parties hautes. |
Le transept
Le transept est
particulièrement
allongé. Chacun des deux
bras comprend quatre
travées. Son élévation
ne comprend que deux
niveaux : de grandes
arcades brisées
surmontées de grandes
fenêtres hautes.
Il s'agit pour
l'essentiel du transept
de la cathédrale romane,
mis au goût du jour aux
XIVème siècle
et XVème siècle.
Ce phénomène est
particulièrement visible
lorsqu'on compare les
murs orientaux et
occidentaux : les
premiers, du côté de la
nef, sont encore
aveugles, ouverts vers
les combles des
chapelles du
déambulatoire par des
baies en plein cintre ;
en revanche les seconds
sont percés de fenêtres
gothiques.
Les bras du transept
avaient été initialement
conçus pour être
charpentés et non
voûtés, et il subsiste
de ce premier projet une
charpente à chevrons
fermes dans le bras
Nord, particulièrement
soignée mais en partie
cachée par les voûtes
actuelles.
Les baies ouvertes dans
la façade Sud du
transept et l'une des
baies gothiques de son
mur ouest sont également
des témoignages de ce
premier projet.
Le voûtement est
installé dans un second
temps, dans le premier
quart du XVIème siècle.
La croisée du transept,
en revanche, est voûtée
dès les années 1430, et
porte les armoiries de
Jean Prigent, évêque de
Léon de 1436 à 1439,
peintes portées par des
anges sur un fond
d'étoiles et de décors
végétaux.
Afin de masquer la
différence de niveau
entre la voûte haute de
la croisée et celles
plus basses des bras du
transept, de puissants
arcs diaphragmes
marquent la séparation
entre les deux espaces.
De
même, des arcs
diaphragmes marquent la
séparation entre la nef,
la croisée du transept
et le chœur. Ce dernier
arc semble
particulièrement
simplifié aujourd'hui,
mais il était à l'époque
complété par un jubé
aujourd'hui disparu. |
Vue partielle du
transept |
Le chevet et le chœur
Le chevet est construit
sur un plan
particulièrement
original, qui combine le
chevet à déambulatoire à
chapelles rayonnantes et
le chevet plat à
redents.
Le vaisseau central
accueille le chœur
canonial et le
sanctuaire, qui s'achève
par une travée de plan
trapézoïdal.
La construction est
entièrement en granite,
à l'exception de la
frise du dessus du
triforium, très ornée,
qui est réalisée en
calcaire. L'élévation du
vaisseau central a trois
niveaux : des grandes
arcades conçues dès
l'origine pour
accueillir la clôture de
chœur, puis un triforium
aveugle orné d'arcs en
accolade flamboyants,
puis des fenêtres hautes
avec un passage mural
protégé par un
garde-corps ajouré.
Les fenêtres hautes des
travées droites sont
couronnées d'arcs en
mitre issues du
Perpendicular Style
anglais, tandis que
celles du rond-point ont
une forme en tiers-point
bien française.
Dans les travées droites
du chœur, les ogives
retombent sur des
faisceaux de trois
colonnettes que portent
des consoles à décor de
figures humaines, tandis
que dans l'abside, les
ogives retombent
jusqu'au sol par des
colonnettes
ininterrompues, une par
ogive.
Les bas-côtés et les
chapelles rayonnantes
sont également voûtés
d'ogives, qui retombent
sur des piles avec des
croisements de moulures,
qui sont parmi les
premiers exemples connus
en Bretagne de ce type
de travail de la pierre.
L'intérieur des
chapelles ne correspond
pas toujours à
l'apparence extérieure.
Ainsi, du côté Sud, les
deuxièmes et troisième
travées, réunies par un
seul pignon, sont
divisées : la deuxième
travée ne forme qu'une
chapelle avec la
première, tandis que la
troisième en est séparée
par un mur de refend
ouvert par une grande
arcade. |
Le chevet de la
Basilique-Cathédrale
saint Paul Aurélien |
Les vitraux
La cathédrale abrite un
très riche ensemble
vitré ; cependant, la
plupart des verrières
sont modernes, car
l'immense majorité des
vitraux anciens a
disparu.
Les vitraux anciens |
La baie 14 (point
d'intérêt no 56
du plan), est située
dans l'une des chapelles
du déambulatoire Sud.
Cette verrière a été
offerte par la famille
Le Scaff dans la seconde
moitié du XVIème siècle.
Elle
a été très recomposée en
1884.
Composée de trois
lancettes et d'un tympan
à sept ajours (petites
ouvertures laissant
passer le jour),
elle figure au tympan un
écu moderne, entouré
d'anges musiciens
également modernes.
Dans la lancette gauche,
on voit un donateur
agenouillé, peut-être
Jean Le Scaff, protégé
par saint Jean Baptiste.
Il ne reste plus du
panneau ancien que des
fragments.
Au centre, une scène de
l'Enfer, dans une
architecture
Renaissance, est bien
conservée du XVIèmesiècle.
Enfin, à droite, une
donatrice, peut-être
Anne du Bois, est
présentée par sainte
Anne et saint Jean
l’Évangéliste. Cette
lancette est également
bien conservée. |
La baie 20 (point
d'intérêt no 46
du plan)
est située dans le
bas-côté sud juste avant
la jonction avec le
transept.
Elle
est composée de deux
lancettes trilobées à
deux registres et d'un
quadrilobe en guise de
tympan.
Elle porte la date de
1560.
Cette œuvre est
consacrée aux Œuvres de
Miséricorde.
Elle a été recomposée
par le maître verrier
Hucher vers 1884, qui a
également placé un écu
entouré de phylactères
au tympan.
Le registre inférieur
présente l'accueil des
étrangers et le rachat
des captifs, tandis que
le registre supérieur
représente le soin des
malades et la nourriture
des affamés.
|
La baie 25 (point
d'intérêt no 1
du plan)
est située dans le
bas-côté Nord.
Elle
est consacrée au
Jugement dernier.
Composée de deux
lancettes à deux
registres et d'un tympan
à un seul ajour, elle
date de la seconde
moitié du XVIème siècle
et a été recomposée, là
encore par Hucher en
1884, qui l'a complétée
en rapportant deux
panneaux d'une autre
verrière en bas.
Le tympan, moderne,
représente le
Christ-Juge sur un
arc-en-ciel.
Le registre supérieur
représente le Jugement
dernier, avec un ange
sonnant de la trompette
et la Résurrection des
morts.
Le registre inférieur,
rapporté d'une autre
verrière, donne une
lecture allégorique du
même sujet, avec la
représentation du Bon
Pasteur séparant les
brebis et les boucs.
Cette verrière a fait
l'objet d'une
restauration en 1999.
|
Verrière de l'Enfer |
Verrière des Œuvres de
Miséricorde |
Verrière du Jugement
dernier |
Les vitraux modernes
Plusieurs commandes ont
été passées au cours du
XIXème siècle
pour compléter cet
ensemble.
En 1867, l'atelier Lobin
reçut la commande d'une
verrière consacrée à la
Vie du Christ pour la
baie d'axe, et d'une
autre verrière consacrée
à saint Joseph et
l'Enfant-Jésus pour la
baie immédiatement à
droite de la précédente.
Quelques
années plus tard, pour
la grande rose du bras
Sud du transept, une
dernière commande a eu
lieu en 1888. Celle-ci
concernait une verrière
de saint Jean à Patmos
aux pieds du Christ de
l'Apocalypse, pour la
première chapelle du
déambulatoire Sud.
En parallèle, le Carmel
du Mans et les Hucher
reçurent la commande
d'une verrière figurant
saint Paul Aurélien
protégeant Mgr de
Neufville en prière,
d'une autre figurant
Jésus parmi les enfants,
d'une troisième figurant
la vie de sainte Anne,
toutes pour le
déambulatoire Sud, et
d'une quatrième figurant
la Vierge protectrice,
celle-ci pour le
déambulatoire Nord.
En 1894, le comte de
Guébriant passa commande
d'une verrière consacrée
à la Résurrection de
Lazare pour une baie du
déambulatoire nord à
Félix Gaudin.
Deux autres verrières du
XIXème siècle
ne portent ni date ni
signature : une
apparition du Christ aux
Apôtres sur le lac de
Tibériade, dans le
déambulatoire Nord, et
la rose Nord, qui
représente l'apparition
du Christ à sainte
Marguerite-Marie
Alacoque à
Paray-le-Monial.
Enfin, autour de 1926,
trois verrières
consacrées à la vie de
saint Paul Aurélien
furent commandées à
Auguste Labouret et en
partie financées par
Alain de Guébriant,
maire de la ville, pour
la grande chapelle qui
sert de bas-côté au
chœur. Elles
représentent saint Paul
Aurélien chassant le
dragon de l'Île de Batz,
maîtrisant le taureau et
entrant dans la ville
morte. |
Passion du Christ |
St Paul Aurélien
affrontant le taureau |
St Paul Aurélien entrant
dans la ville |
St
Paul Aurélien maîtrisant
le dragon |
St Jean à Patmos |
LE MOBILIER
La cathédrale abrite
trente-trois objets
inscrits ou classés au
titre des monuments
historiques. Parmi les
plus notables, on compte
le maître-autel, une
cloche très ancienne,
ainsi qu'un sarcophage
dit tombeau de Conan
Mériadec. |
Le maître-autel
Le maître-autel a été
bâti en 1745 sur des
plans de l'architecte
Henry Villars. Sculpté
en marbre noir sur un
plan rectangulaire, avec
une élévation galbée, il
est surmonté d'une
suspension eucharistique
en forme de palmier en
bois peint et doré.
C'est un ciborium.
Ce ciborium a été
refait dans les années
1820-1825.
Le ciborium
est un
élément de
mobilier
religieux
abritant le
ciboire
contenant
les hosties.
Le ciborium
de la
Basilique-Cathédrale
Saint Paul
Aurélien est
particulier
par sa forme
en crosse de
palmier
symbolisant
la
résurrection.
Il surmonte
le
maître-autel.
Le ciboire
situé dans
la fleur du
palmier
était
descendu
vers
l’officiant
à l’aide
d’une
cordelette.
Il n’existe
en France
que très peu
de ciboriums
similaires. |
|
|
|
Deux anges en bois peint
et doré encadrent
l'autel de part et
d'autre.
L'autel, sans les anges,
est classé au titre des
monuments historiques
depuis le 4 décembre
1914. |
Maître-autel |
Les Stalles (à
droite et à gauche) |
Les stalles
Le chœur contient 66
stalles de bois
taillées au XVIème siècle,
réparties en deux
rangées de 17
stalles d'un côté et
de 16 de l'autre.
Les stalles hautes,
situées à l'arrière
des stalles basses,
sont munies d'un
dossier à baldaquin.
L'ensemble présente
un programme
iconographique
riche, qui comprend
des éléments du
bestiaire, y compris
des animaux
fabuleux, des décors
végétaux.
Il y a également
des représentations
de saints, comme la
Vierge à l'Enfant,
saint Jean Baptiste,
saint Jean, saint
Pierre, sainte
Marguerite, saint
Roch ou saint Paul
Aurélien, ainsi que
des images des
métiers de la
Renaissance :
apothicaire, paysan,
marchand, moine,
diacre, évêque...
Le décor comprend
également les
armoiries des
évêques Jean de
Kermavan et Guy Le
Clerc du côté nord.
L'ensemble des
stalles a été
repeint une première
fois vers 1830, puis
une seconde en 1873
par le peintre L.
Nicolas, originaire
de Morlaix.
Il manque six
stalles en retour
qui ont été déposées
vers 1870 et
réinstallées au
château de Kerjean
sur la commune de
Saint-Vougay.
L'ensemble des
stalles présentes à
la cathédrale sont
classées au titre
des monuments
historiques depuis
le 11 avril 1902. |
|
Les retables
Outre le
maître-autel,
la
cathédrale
contient de
nombreux
autels munis
ou non d'un
retable,
dont
plusieurs
sont
protégés au
titre des
monuments
historiques.
Derrière le
maître-autel,
un autel en
granite
sculpté,
probablement
érigé au
XVIème
siècle,
porte sur la
façade les
armoiries
tenues par
des anges de
Hamon
Barbier,
chanoine de
la
cathédrale
et
archidiacre
de
Quemedilly.
Cet autel,
considéré
comme
immeuble par
destination,
est classé
au titre des
monuments
historiques
avec la
cathédrale
par la liste
de 1840.
Il est
surmonté
d'un
tabernacle
en bois en
forme de
niche, qui
se trouvait
autrefois
sur l'autel
majeur,
devant le
palmier
custode.
Dans le
chœur, un
autre autel
muni d'un
retable,
appelé autel
communal,
porte la
date de
1662. Il
comportait
autrefois
une niche
dorée et
peinte,
surmontée
d'un dôme et
d'une image
du soleil
portée par
deux anges.
Cet autel
est classé
au titre des
monuments
historiques
depuis le 4
décembre
1914.
Derrière les
stalles,
appuyé au
mur Sud, se
trouve un
autel de
granite
construit au
XVème siècle.
Il est
surmonté
d'une
prédelle
décorée
d'ornements
végétaux, et
où figure
une Vierge
de Pitié
mutilée (la
tête du
Christ
manque).
L'ensemble
n'est pas
protégé au
titre des
monuments
historiques.
Dans la
chapelle
d'axe se
trouve un
autel
consacré à
saint
Joseph.
Construit
dans la
seconde
moitié du
XIXème siècle,
il
appartient à
l'art
néogothique.
Il est
composé d'un
autel
rectangulaire
dont
l'antependium
comporte
trois
médaillons
représentant
la Vierge,
saint Joseph
et l'Enfant
Jésus en
buste,
surmonté du
tabernacle
encastré
dans le
gradin et
sur la porte
duquel
figure le
Bon Pasteur.
Deux ailes
comportant
chacune six
niches à
dais
abritant les
statues des
Apôtres
encadrent le
tabernacle
(deux
statuettes
manquent).
Cet ensemble
n'est pas
protégé au
titre des
monuments
historiques.
Dans la
deuxième
chapelle à
l'est du
transept
Sud, un
autre
retable
néogothique
porte la
date de
1854.
Consacré à
saint Roch,
il consiste
en un autel
rectangulaire
posé sur une
marche dont
le bord est
délimité par
une clôture
liturgique.
Au-dessus de
l'autel, le
retable sert
de cadre à
une peinture
sur toile du
XVIIème siècle
représentant
saint
François de
Paule
remettant le
scapulaire à
un évêque,
qui pourrait
être René de
Rieux,
évêque de
Léon lors de
l'installation
des Minimes
à
Saint-Pol-de-Léon
en 1622. Le
tableau, qui
provient de
la chapelle
des Minimes,
détruite en
1793, est
classé au
titre des
monuments
historiques
depuis le 26
septembre
2000, le
reste de
l'autel
n'est pas
protégé.
Dans la
dernière
chapelle du
bas-côté
Sud, un
autel muni
d'un retable
est consacré
à Notre-Dame
du
Mont-Carmel.
Il a été
construit
dans la
seconde
moitié du
XVIIème siècle
pour la
chapelle du
couvent des
Carmes,
puis, à la
suite de la
destruction
de ce
bâtiment en
1793, il est
installé en
1811 dans le
bras nord du
transept de
la
cathédrale.
Il est de
nouveau
déplacé en
1973 et est
alors
installé à
son
emplacement
actuel. Il
est composé
d'un autel
rectangulaire
en bois
sculpté,
placé au
sommet de
deux marches
et décoré
d'un
antependium
divisé par
quatre
colonnettes
torses en
trois
panneaux
cintrés. Un
tabernacle
est encastré
dans les
gradins.
L'ensemble
est surmonté
d'un retable
à fausse
niche,
également en
bois
sculpté, qui
abrite une
statue en
terre cuite
polychrome
de la Vierge
à l'Enfant.
Quatre
colonnes
torses
portent un
fronton
semi-circulaire
orné de deux
anges.
L'ensemble
est classé
au titre des
monuments
historiques
depuis le 26
septembre
2000.
Sur le mur
Sud du
bas-côté
Sud, un
autel avec
un retable
est consacré
à sainte
Anne. Il a
été
construit
par le
menuisier
Hervé
Kermaidic en
1748, pour
la partie
autel, et le
peintre,
vitrier et
doreur
Kergrach est
intervenu
pour décorer
le devant de
l'autel en
1754. Le
retable est
contemporain
de l'autel.
L'ensemble
est en bois
avec un
décor de
faux
marbre ;
l'autel est
un coffre
vitré et
abrite une
statue de
saint
Émilien. Cet
autel n'est
pas protégé
au titre des
monuments
historiques. |
Reliquaire
abritant les
reliques de
saint Paul
Aurélien |
Dans le bras
Nord du
transept,
appuyé au
mur oriental
se trouve un
autel
consacré à
Notre-Dame
des Sept
Douleurs.
L'autel
porte aussi
le nom
d'autel des
Trépassés,
car c'est là
qu'on
célébrait
l'office des
défunts
jusque dans
les années
1970.
Sculpté en
bois de
chêne, il a
été créé
dans la
seconde
moitié du
XIXème siècle
pour la
dernière
chapelle du
bas-côté
Sud, où se
trouve
aujourd'hui
l'autel de
Notre-Dame
du
Mont-Carmel,
puis
installé à
son
emplacement
actuel en
1970.
L'ensemble
prend la
forme d'un
emmarchement
qui supporte
un autel
rectangulaire,
le
tabernacle
est encadré
par deux
panneaux en
bas-reliefs
représentant
l'apparition
d'un ange à
saint Paul
Aurélien et
une scène
impliquant
un enfant,
saint Paul
Aurélien et
la
découverte
d'une
cloche. Un
dais
néogothique
surmonte
l'ensemble,
qui n'est
pas protégé
au titre des
monuments
historiques.
Dans la
première
chapelle à
l'Est du
transept
Nord, adossé
sur le mur
Nord, se
trouve un
autel, dit
« autel de
la sirène ».
Sculpté dans
le granite
au XVème siècle,
il porte les
armes de la
famille de
Traonelorn
de Kerautret
avec sa
devise,
ainsi qu'un
décor
végétal
sculpté en
bas-relief
où
s'ébattent
un lion et
une sirène.
Dans la
deuxième
chapelle du
transept
Nord, un
autel de
style
néogothique
a été
construit en
1897 pour la
translation
des reliques
de saint
Paul
Aurélien.
L'autel
abrite un
reliquaire
d'orfèvrerie
dessiné par
le chanoine
Abgrall et
réalisé par
l'orfèvre
Armand-Caillat,
qui contient
les reliques
du saint
patron de la
cathédrale.
Une statue
du saint est
posée sur ce
reliquaire.
L'ensemble
n'est pas
protégé au
titre des
monuments
historiques.
La chapelle
Nord-Est,
qui était
autrefois
attribuée à
la confrérie
du Rosaire,
abrite
l'autel de
Notre-Dame
du Rosaire.
Cet autel a
été
construit
dans le
deuxième
quart du
XVIIème siècle,
puis
transformé
par le
peintre
Beaufort en
1748 et de
nouveau en
1752 par le
peintre et
doreur
Ropert. Il
est composé
d'un
emmarchement
qui porte un
autel de
plan
rectangulaire.
Au-dessus de
l'autel est
posé un
tabernacle
dont la
porte est
encadrée de
quatre
colonnettes
torses.
Au-dessus,
le retable
comporte un
tableau qui
représente
la Vierge du
Rosaire et
saint Jean
Baptiste
(ancien
dédicataire
de la
chapelle)
intercédant
pour les
habitants de
la ville,
entourés de
médaillons
figurant les
quinze
mystères du
Rosaire.
Autour de ce
tableau,
deux niches
encadrées de
colonnes
torses qui
portent un
entablement ;
un fronton
semi-circulaire
couronne la
partie
centrale.
L'ensemble
est sculpté
en bois et
certaines
parties sont
peintes en
faux marbre.
Le tableau
est classé
au titre des
monuments
historiques
depuis le 4
décembre
1914, le
reste du
retable
n'est pas
protégé.
Un autel du
XVIIIème
siècle,
classé au
titre des
monuments
historiques
depuis le 4
décembre
1914, est
fait de bois
sculpté et
surmonté
d'un retable
composé de
cinq
colonnettes,
surmontées
de quatre
colonnes
torses en
bois sculpté
et doré, qui
encadrent
une peinture
sur toile
représentant
la Vierge
implorant
Dieu pour
les
habitants de
Saint-Pol-de-Léon.
La
cathédrale
compte aussi
un autel
consacré au
Sacré-Cœur,
construit au
XIXème siècle.
Non protégé
au titre des
monuments
historiques,
il est
composé d'un
autel
rectangulaire,
dont
l'antependium
est orné de
statuettes
parmi
lesquelles
la Vierge et
ses parents
Anne et
Joachim,
ainsi que
sainte
Madeleine et
une sainte
femme.
Au-dessus de
l'autel, le
tabernacle
hexagonal
est entouré
de deux
panneaux en
bas-relief
figurant la
Samaritaine
au puits et
saint
Antoine
écrivant.
Enfin, dans
une chapelle
se trouve un
autel de
style
néogothique
portant la
date de 1920
et les
armoiries de
la famille
de
Kerautret.
L'autel est
en granite
sculpté en
bas-relief.
Un retable
en bois
verni, à
trois
arcatures,
le surmonte.
L'ensemble
n'est pas
protégé au
titre des
monuments
historiques.
|
Les
tombeaux |
Ce
tombeau
de
l'évêque
François
de
Visdelou
est
classé
au titre
des
monuments
historiques
depuis
le 4
décembre
1914.
Il a été
évêque
de Léon
de 1662
à 1668.
Le
monument
est
achevé
par le
sculpteur
Nicolas
de La
Colonge
en 1711,
bien
après le
décès du
prélat.
Il est
taillé
dans un
marbre
blanc et
figure
un
évêque
couché
sur le
côté
avec un
livre,
au-dessus
d'une
grande
cuve
rectangulaire
ornée
d'un
crâne et
d'un écu
épiscopal
vierge.
Le
tombeau
est
situé
derrière
le
maître-autel.
|
Dans la
chapelle
axiale
se
trouve
l'enfeu
du
chanoine
Olivier
Richard,
mort en
1539.
Un
entablement
et un
fronton
le
surmontent,
avec un
décor
Renaissance.
Le
fronton
porte
les
armes de
la
famille
Richard.
Le
tombeau
a été
commandé
par le
frère du
chanoine,
François
Richard,
après la
mort de
ce
dernier.
On
trouve
également
dans
l'édifice
le
tombeau
de René
de
Rieux,
comte-évêque
de Léon
mort en
1651. |
Le
tombeau
de
Roland
de
Neufville,
évêque
de Léon
de 1562
à 1613,
a été
sculpté
dans la
première
moitié
du XVIIème siècle
en
granite.
Il
représente,
au-dessus
d'une
cuve
rectangulaire,
un
évêque
couché
accompagné
d'un
dragon
et
d'anges
portant
les
armes de
la
famille
de
Neufville.
Le
monument
est
classé
au titre
des
monuments
historiques
depuis
le 4
décembre
1914. |
Le
tombeau
de
Jean-François
de La
Marche,
dernier
comte-évêque
de Léon,
de 1772
à 1802,
mort en
exil à
Londres
en 1806,
a été
édifié
en 1869
par le
sculpteur
Léon
Cugnot.
Fait de
marbre
blanc et
de
granite,
il
représente
un
évêque
agenouillé
au-dessus
d'une
cuve
rectangulaire,
accompagné
d'une
armure,
d'un
casque
et d'une
épée.
Ces
objets
rappellent
la
jeunesse
militaire
du
prélat
qui fut
lieutenant
au
régiment
des
dragons
de la
Reine
avant de
recevoir
les
ordres.
|
François
de
Visdelou |
René de
Rieux |
Roland
de
Neufville |
Jean-François
de La
Marche |
S'y
ajoutent
des
dalles
funéraires
en
pierre
de
kersantite,
datées
entre la
seconde
moitié
du XVIIème siècle
et le
XVIIIème siècle.
Situées
pour la
plupart
dans les
bas-côtés
Nord du
chœur
(sauf la
cinquième,
située
dans le
pavement
du
chœur),
elles ne
sont pas
protégées
au titre
des
monuments
historiques :
-
celle
de
Marie-Amice
Picard,
datée
de
1652,
-
celle
d'Yves
ou
Alain
Poulpry,
datée
de
la
même
année,
-
celle
des
familles
Kerscau
et
Kerouartz,
datée
de
1654,
-
celle
de
Jean
Chrétien
de
La
Masse,
datée
de
1777,
-
une
dalle
dite
de
saint
Paul
Aurélien,
datant
probablement
du
XVIIIe siècle,
une
dalle
disparue,
connue
par des
documents,
représentant
un
évêque
couché. |
Reliquaires
de
crânes
Un
enfeu
du
déambulatoire
Nord
abrite
un
ensemble
funéraire
surnommé
les
"Étagères
de
la
Nuit".
Il
s'agit
d'un
ensemble
de
trente-cinq
boîtes
en
bois,
en
forme
de
chapelles
surmontées
d'une
croix.
La
face
avant
des
boîtes
laisse
voir
leur
contenu
par
une
ouverture
en
forme
de
trèfle
ou
de
cœur.
Chaque
boîte
protège
un
crâne,
identifié
par
le
nom
et
la
date
du
décès.
Les
plus
anciens
de
ces
objets
remontent
au
XVIème siècle.
L'ensemble
est
incomplet
du
fait
de
deux
vols
successifs :
en
1984,
un
crâne
est
dérobé,
et
le
voleur
laisse
la
boîte
vide
l'année
suivante,
une
boîte
et
un
crâne
sont
volés
simultanément.
L'ensemble
est
classé
au
titre
des
monuments
historiques
le
23
février
1987. |
|
|
|
|
|
|
Les cloches
La cathédrale abrite une cloche de bronze dont l'origine remonte peut-être au VIème siècle, ce qui ferait d'elle l'une des plus vieilles cloches de France.
Ses dimensions sont modestes : pas plus de 19 cm de haut. Appelée "cloche de saint Pol de Léon", elle est classée au titre des monuments historiques depuis le 14 juin 1898.
Il s'agit d'une cloche à main, réputée avoir appartenu au saint évêque. Il l'aurait tenue du roi Marc, oncle de Tristan, et la cloche est attestée au Xème siècle sous le nom de cloche du roi Marc.
Elle occupe une place importante dans l'hagiographie de Paul Aurélien écrite par le moine Wrmonoc en 884.
La légende dit que la cloche, portée par une anse en forme de poisson, est apparue miraculeusement dans le produit d'une pêche, alors que le saint fondateur faisait étape sur l'île-de-Batz.
Surnommée An hirglas ("la longue bleue"), elle fait l'objet d'une grande vénération de la part des fidèles, car elle a la réputation de guérir la surdité et les maux de têtes. On l'imposait sur la tête des malades, jusqu'à ce que l'évêque s'oppose à cette pratique en 1629-1630, en n'acceptant plus que l'osculation, c'est-à-dire les baisers. À la fin du XXème siècle, l'une et l'autre pratique ont disparu, et on fait simplement sonner la cloche au-dessus de la tête des fidèles.
Hors de cette clochette, la cloche la plus ancienne de la cathédrale a été fondue en 1563. Appelée "le Jacques", elle commémore l'évêque Ham, que son neveu Guiomarets du Fou avait assassiné le 21 janvier 1172, alors qu'il sortait de l'office. Elle porte l'inscription suivante : « Je fus fait par Mr Guy de Hergoat chanoine de Léon, fabrique lors me fit faire par Artus Grumaret fondeur pour servir l'an MVc LXIII. Ante nommalear Hamo ». Cette cloche sonne les heures. Elle a été classée au titre des monuments historiques comme immeuble par destination avec la cathédrale par la liste de 1840.
Enfin, l'édifice abrite deux autres cloches, situées dans la tour Nord, qui sonnent les quarts d'heure. Elles ont été fondues en 1612 et, comme la précédente, ont été classées au titre des monuments historiques comme immeuble par destination avec la cathédrale par la liste de 1840. |
L'orgue
L’orgue de l'édifice est l’œuvre du facteur d’orgues anglais Robert Dallam, aidé de son fils Thomas. Il a été construit entre 1657 et 1660.
Installé en 1642 à Morlaix, Robert Dallam, lui-même fils d’un facteur d’orgues anglais, réalisera de nombreux orgues dans le Finistère. Ses deux fils seront également facteurs d’orgues dans la région de Quimper.
Pour réaliser l’imposant buffet, Robert Dallam s’inspire de celui du King’s College de Cambridge réalisé par son père en 1606.
L’orgue de la cathédrale étonne pas son décor de damier en trompe l’œil entre la tourelle centrale et les tourelles latérales donnant un effet de perspective à la structure.
La maison Daublaine et Callinet reconstruit l’orgue en 1847.
Ensuite, la facteur d’orgues Jules Heyer effectue un relevage de l’orgue.
En 1887 l’orgue est reconstruit par les frères Stoltz. Ils ne conservent qu’une partie des éléments sonores, mais laissent intact le buffet.
L’orgue dispose de 35 jeux répartis sur 3 claviers et un pédalier. La console conserve la signature de la maison Stoltz.
Renaud de Nantes restaure l’orgue en 1987-1988.
Un relevage complet, accompagné d’un accord général et d’une ré-harmonisation des anches, est effectué en 2004 par le facteur d’orgues Hervé Caill installé à Plouzévédé, actuellement titulaire de l’orgue. |
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28 novembre 2020
Note :
Informations issues essentiellement de 'Wikipédia', de
'infobretagne.com' et de 'brestorguesaintlouis.comien-st-pol-de-leon'.
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