Cathédrale & Basilique saint Tugdual |
LA CATHEDRALE & BASILIQUE SAINT TUGDUAL - TREGUIER
Historique
La
Cathédrale saint Tugdual était la cathédrale de l’ancien
évêché de Tréguier, l'un des neuf évêchés de la Bretagne
historique jusqu'en 1790.
Elle
est aujourd'hui le siège de la paroisse Saint-Yves de
Tréguier. Lieu de sépulture de saint Yves, elle est un
sanctuaire où l'on vient en pèlerinage, notamment autour
du 19 mai à l'occasion de la fête de saint Yves, où a
lieu un grand pardon.
Construit en style
gothique du XIIIème
au XVème siècle,
le bâtiment comporte cependant une partie romane, la
tour de Hastings, conservée de la cathédrale romane
antérieure.
Les
phases de construction du XIVème siècle
en font un édifice majeur de l'architecture bretonne,
qui a servi de laboratoire aux formes du gothique breton
aux côtés d'autres églises comme la collégiale
Notre-Dame de Lamballe ou la basilique Notre-Dame de
Guingamp.
Les
éléments architecturaux les plus marquants sont les
trois tours qui s'élèvent au-dessus du transept. |
Cathédrale &
Basilique saint Tugdual |
A noter que la façade ne comporte pas de tour. Les trois portails
hors-œuvre et la localisation du plus grand clocher
avec sa flèche à l'extrémité méridionale du transept,
donnent à la cathédrale une silhouette peu commune.
Elle abrite de nombreux objets mobiliers importants,
parmi lesquels le tombeau du duc Jean V de Bretagne,
celui élevé à saint Yves en 1890, un orgue dont le
buffet date du XVIIe siècle
et provient de l'abbaye de Bégard, diverses
sculptures et statues, ainsi qu'un ensemble de
stalles sculptées au début du XVIe siècle.
Sous les galeries du cloître se trouvent d'autres
tombeaux, notamment des plaques funéraires provenant
de divers édifices de la région.
L'édifice est classé
monument historique par la liste de 1840 et
élevé au rang de
basilique mineure par le pape Pie XII le 28 février
1947, à
l'occasion du sixième centenaire de la canonisation
de saint Yves.
Cette année là
(1947), le Pardon de saint Yves était présidé par le
Nonce Apostolique en France, Mgr Angello Roncalli,
qui deviendra plus tard le Pape Jean XXIII. |
Histoire
Avant la cathédrale gothique
D'après les
sources traditionnelles un moine gallois nommé
Tugdual fonde un monastère à Tréguier au VIème siècle.
Sur les lieux,
il y est institué un siège épiscopal au milieu
du IXème siècle :
l'abbatiale devient alors cathédrale. Elle est
ruinée par les Normands, puis rebâtie vers 970
par l'évêque Gratias. Aujourd'hui il ne reste
rien de cet ancien édifice.
Au XIIème siècle,
la cathédrale est reconstruite, cette fois
dans le style roman.
Il ne subsiste
de cette époque qu'un clocher, appelé Tour de
Hastings, à l'extrémité du bras nord du
transept.
L'implantation
et les dimensions de cette tour indiquent que la
cathédrale romane était probablement déjà
imposante, avec un transept particulièrement
important, sur le même modèle de la cathédrale
de Saint-Pol-de-Léon ou la Notre-Dame de
Guingamp.
Des traces de
solins sur les murs de la tour indiquent que le
transept roman devait probablement atteindre la
hauteur du triforium actuel.
Un triforium
est un
passage étroit aménagé dans l'épaisseur des murs
au niveau des combles sur les bas-côtés de la
nef d'une grande église ou d'une cathédrale.
La conservation
de cette partie ancienne de l'édifice s'explique
sans doute par le fait que c'est là que se
trouvait le tombeau d'Yves de Tréguier, très
vénéré des fidèles.
Ce prélat,
official du diocèse, lance une campagne de
travaux sur le bâtiment autour de 1291,
peut-être une restauration du bâtiment roman. Il
pourrait s'agir d'une réfection d'une partie de
la toiture. |
Saint Tugdual |
La construction de l'édifice gothique
Après la
mort de saint Yves (19 mai 1303, le jour de
l'Ascension !), un culte se développe
rapidement sur sa tombe.
Yves Hélory de Kermartin,
ou Yves de Tréguier, ou
saint Yves dans la
tradition catholique, est un
prêtre et official du diocèse de
Tréguier.
Il est 'probablement' né vers
1253 au manoir de Kermartin à
Minihy, dans le Duché de
Bretagne, et décédé au même
endroit le 19 mai 1303.
Considéré par l'Église
catholique comme ayant consacré
sa vie à la justice et aux
pauvres, il est canonisé le 19
mai 1347 par le pape Clément VI.
Saint Yves est le saint patron
de toutes les professions de
justice et de droit, notamment
celle d’avocat.
l est également saint patron de
la Bretagne et fait l'objet d'un
grand pardon à l'occasion de la
fête de la Saint-Yves tous les
ans à Tréguier.
On le fête le 19 mai.
Pour en savoir plus sur saint
Yves, c'est
ici. |
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Cet
engouement du culte a deux
conséquences localement : les pèlerins qui affluent
auprès des reliques de saint Yves drainent de
nouveaux moyens financiers, mais leur nombre
rend l'ancienne cathédrale romane trop
étroite.
Il faut donc
construire une église plus grande. Peut-être
est-ce Geoffroy II de Tournemine, évêque de
1296 à 1317, qui projette le premier ces
travaux. Les travaux ne commencent réellement qu'en
1339 sous l'impulsion de l'évêque Richard du
Perrier, par les parties basses de la nef.
la mode n’étant plus au roman, il est décidé
de construire une nouvelle cathédrale
gothique
En 1339, . Les travaux seront perturbés par
les guerres de 100 ans et de Succession de
Bretagne. Il faudra 130 ans pour édifier la
nouvelle cathédrale.
En 1380, la nef est achevée, le chœur et le
déambulatoire le seront après 1400.
Entre 1400 et 1435, on construisit le
transept et la tour centrale, dit « Tour du
Sanctus ».
En raison de
la Guerre de Succession de Bretagne (de 1341
à 1364), les travaux s’échelonnèrent sur
130 ans pour édifier la nouvelle cathédrale.
La nef, dont
la voute culmine à 18 mètres, fut achevée en
1380. Le chœur, le transept,
et le déambulatoire,
la tour
Sanctus et la tour des cloches furent
achevés au cours de la première moitié du XVème
siècle.
Le cloître est inauguré en 1468.
A l’origine, la tour des Cloches portait un
clocher à couverture de plomb. Ce type de
toit posait problème en raison du poids mais
aussi en raison de la foudre. Il a donc été
remplacé.
La flèche actuelle a été édifiée au sommet
de la tour des Cloches en 1785. Elle culmine
à 63 mètres. Sa structure en pierre ajourée
de granit lui donne un profil
particulièrement élégant.
A cette période est également construite la
« Chapelle du Duc ». A la suite d’un vœu, le
Duc Jean V fit construire cette chapelle
pour y être inhumé près de saint Yves.
Au cours de l’hiver 1794, le bataillon des
volontaires d’Etampes mit à sac la
cathédrale ; ainsi disparurent tout le
mobilier, les vitraux, les orfèvreries.
Le tombeau de Saint-Yves a été reconstruit à
l’identique en 1890 par le sculpteur Yves
Hernot.
Le clocher de la
cathédrale a été restauré en 2002. |
Plan de la Cathédrale & Basilique saint
Tugdual |
Description
La
façade de la cathédrale de Tréguier est
caractérisée par sa simplicité : un
simple mur pignon ferme les trois
vaisseaux.
Un
porche central abrite le portail
occidental de la cathédrale.
Au sud
de ce porche, une tourelle de plan carré
donne accès à des escaliers et couloirs
qui desservent les niveaux supérieurs ;
en guise de pendant à cette tourelle, un
gros contrefort, côté Nord, est surmonté
d'un culée massive et d'un pinacle.
Au-dessus du porche, une grande baie de
style rayonnant éclaire la nef centrale.
Des
tourelles d'escalier de plan carré,
surmontées chacune d'un lanternon,
flanquent le mur-pignon.
Le
porche monumental, très profond, est
composé de deux murs latéraux portant
une voûte à croisée d'ogives.
L'accès
au porche se fait par une baie en plein
cintre divisée par remplage monumental,
qui sépare l'entrée en deux.
Au
milieu, une colonnette en délit. Ce
remplage est composé de deux trilobes
très étirés en hauteur ; un oculus
polylobé occupe l'écoinçon. L'ensemble
est couronné par un garde-corps.
Un jeu
de colonnettes à chapiteaux anime les
murs latéraux du porche ; elles
portaient initialement des statues,
trois de chaque côté. Ce porche abrite
un portail composé également de deux
portes à arcatures trilobées, séparées
par un trumeau.
À
l'avant de celui-ci, une colonne porte
une statue en ronde-bosse, couronnée par
un dais engagé dans le tympan. |
Porche monumental latéral
r |
En forme de croix latine bien
orientée, l'édifice comprend à
l'Ouest une nef à trois vaisseaux, à
l'Est un chœur entouré d'un
déambulatoire sur lequel donnent
onze chapelles rayonnantes.
Le transept est bien marqué, et se
compose d'un bras ou croisillon Nord
qui soutient une tour romane appelée
tour de Hastings, et un croisillon
Sud surmonté à son extrémité d'une
tour gothique (dite « tour aux
cloches ») se terminant par une
flèche ajourée haute de 60 mètres. |
L |
La nef
La nef de la cathédrale de
Tréguier se présente, de
l'extérieur, comme une élévation
à deux niveaux : les bas-côtés,
avec leur série de fenêtres, et
les fenêtres hautes de la nef
proprement dite, soutenue par
les arcs-boutants.
Elle est marquée par une grande
sobriété et une forte
horizontalité, soulignée par les
balustrades ajourées de trilobes
qui couronnent chacun des deux
niveaux.
Longue
de sept travées, la nef comporte
à l'intérieur trois niveaux
d'élévation : des arcades peu
assorties les unes aux autres,
un triforium portant une frise
normande ornée de feuillages et
de petits personnages, puis des
fenêtres hautes dans un mur
dédoublé offrant un passage
mural.
Une voûte d'ogives couvre
l'ensemble. |
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Le Porche du Peuple
Au droit de la cinquième
travée du bas-côté Sud, il a
été ajouté un porche, dit le
'porche du peuple' parce que
c'est par là que rentrent
les pèlerins 'quelconques'.
par ce porche, on accède
directement à la nef de
l'édifice, avec un accès
direct à la tombe de saint
Yves, située dans le
bas-côté Nord.
Le porche
est construit sur un plan
trapézoïdal, ce qui permet
d'ouvrir un porche de bonne
taille à partir d'une travée
plutôt étroite. Une galerie
à claire-voie le couronne,
précédant un pignon en
retrait, d'après le modèle
du porche de la façade.
Au fond du porche, une
double porte est encadrée
par des piédroits dont les
colonnettes s'élancent sur
de hautes bases prismatiques
et sont couronnées par des
chapiteaux à feuillages
tournants.
Un collège apostolique sur
deux niveaux, réparti en
quinconces, est aujourd'hui
rendu visible par des
statues d'apôtres réalisées
au XIXème siècle
en pierre de kersantite.
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Crâne de saint Yves |
Tombeau de saint Yves et
de Jean V
Le tombeau d'e saint
Yves se trouve dans la
cathédrale.
C'est le duc breton Jean
V qui offre le
reliquaire du saint au
XVème siècle.
Il faut savoir que le
duc, retenu prisonnier
pendant la guerre de
Succession bretonne,
avait prié très fort
saint Yves de le sortir
de ce mauvais pas.
Yves n'a pas fait la
sourde oreille, du coup,
une fois libre, le duc
fait élever le tombeau
dans la cathédrale de
1420 à 1442.
Il se fait lui-même
inhumer à ses côtés en
1451 !
Son tombeau a été aussi
détruit à la Révolution,
le sculpteur Armel
Beaufils l'a refait au
XIXème siècle.
Dans la sacristie, le
trésor contient entre
autre la tête de saint
Yves dans une châsse
dorée du XIXe s.
Tous les ans le 19 mai
se tient le grand pardon
de saint Yves.
C'est un peu la fête
nationale de tous les
Bretons dispersés aux 4
coins du monde... une
fête très populaire pour
un saint qui ne l'est
pas moins !
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Mausolée de saint Yves
et Jean V |
28 novembre 2020
Note :
Informations issues essentiellement de 'Wikipédia'.
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