Pierres d'enceinte du Tumulus de Tossen Keler - Penvenan

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Le survol des photos ci-dessous  permet de les agrandir. Bonne visite.

Localisation géographique

 
 
Pierres d'enceinte de Tossen Keler Pierres d'enceinte de Tossen Keler Pierres d'enceinte de Tossen Keler Pierres d'enceinte de Tossen Keler Pierres d'enceinte de Tossen Keler Pierres d'enceinte de Tossen Keler Pierres d'enceinte de Tossen Keler Pierres d'enceinte de Tossen Keler Pierres d'enceinte de Tossen Keler Pierres d'enceinte de Tossen Keler Pierres d'enceinte de Tossen Keler Pierres d'enceinte de Tossen Keler Pierres d'enceinte de Tossen Keler Pierres d'enceinte de Tossen Keler Pierres d'enceinte de Tossen Keler Pierres d'enceinte de Tossen Keler

Le tumulus de Tossen Keller en partie visible aujourd'hui (mai 2019) n'est pas son lieu d'implantation d'origine et les pierres que l'on voit ici, près de la chapelle Saint Gonval, ne sont que les pierres de marquage au sol du tumulus enterré.

Le tumulus de Tossen keler porte également un autre nom, celui de cromlech de Tossen Keler. Voici son histoire :

En fait, à l'origine, ces pierres entouraient une colline artificielle d'un diamétre de 40 mètres et de 9 à 10 mètres de haut pour un volume de 4 000 m3. Cette colline était composée de terre argileuse qui protégeait 2 cairns formés de blocs de pierres et de pierrailles selon le principe du cairn (à ne pas confondre avec le tumulus qui lui, est recouvert de terre et de pierrailles qui correspond au cas présent, à l'enveloppe supérieure de l'édifice).

Ces 2 cairns recouvraient eux-mêmes 2 petits foyers placés au centre du tumulus.

Ces pierres de ceinture composent un ensemble original sans exemple en Bretagne.

Ce tumulus, initialement érigé au sud-Ouest de la commune de Penvénan (non loin du carrefour de Kroas Squijou), était menacé de destruction totale sous la pression de la mécanisation agricole et tout ça, pour gagner quelques rangées supplémentaires de choux-fleurs !!! Sur le terrain duquel se trouvait le tumulus, le cultivateur avait commencé à le démolir et à en évacuer les pierres. Il y avait donc urgence de faire quelque chose pour la sauvegarde de ce patrimoine.

On peut néanmoins s’étonner que cet ensemble, dûment répertorié par les services archéologiques, n’ait pas été classé et, de ce fait, qu’on ne puisse pas envisager un instant de le déplacer.

Dans ce contexte, commence alors des fouille du site et une étude scientifique conduite par des archéologues du CNRS (centre national de la Recherche Scientifique) a été menée en 1963-1964. De cette étude, la décision a été prise de ne conserver que les pierres du pourtour visibles à l'extérieur. Pour libérer le terrain, et donc retirer les pierres intéressantes, il fallait à présent décider du transfert et de son emplacement d'accueil (un bâtiment, un lieu de stockage, un site...).

Le directeur des Antiquités a proposé à la ville de Tréguier d'accueillir ces pierres à titre conservatoire.

Par délibération du 28 avril 1964, le conseil municipal de Tréguier accepte de recevoir ces pierres et décide même de son lieu d'implantation : ce sera du côté du port, sur les quais, au square Berthelot plus exactement. Son implantation sur ce lieu à Tréguier devait respecter celle d'origine. C'est ainsi, qu'après de minutieuses étapes de marquage de position, de rang, de profondeur que les pierres ont été plantées à Tréguier. Le transfert des pierres de Penvénan à Tréguier s'est fait la même année en 1964.

Toutes les pierres ? : mon pas exactement toutes. Sur les 58 pierres dressées, 3 sont ornementées de signes de type néolithique gravés (ligne de chevrons, écusson symbolique, hache emmanchée). Ces 3 pierres  sont placées au dépôt des antiquités et des fouilles du département à Guingamp. Elles ont  été évacuées en 2016 vers une destination inconnue sans que personne ne propose de projet pour les mettre en valeur ! Elles ne font donc plus partie de l'ensemble des 58 blocs initiaux qui allaient de petites dalles de schiste à un fort bloc de granit de 5,6 tonnes.

Une reconstitution fidèle de l'implantation des pierres sur le site de Tréguier est la règle. Cela se traduit par le respect de sa disposition d'origine, c'est à dire une ceinture elliptique de menhirs de 32 mètres de petit axe, sur 38 mètres de grand axe, ouverte à l’Est.  

52 ans après, soit en 2016, du fait du redémarrage de l'activité portuaire à Tréguier, la question se pose du comment récupérer l'espace occupé par ces pierres ? Un transfert vers Le Havre serait même envisagé, rappelant le transport de ce type de grosses pierre par voie de navigation jadis. Quelques personnalités, historiens, érudits ainsi que la population locale s'insurgent. Et pourquoi ne pas repositionner ces pierres là où elles étaient à l’origine, où elles avaient été érigées du temps du néolithique moyen, soit 2500 ans avant notre ère (avant Jésus Christ), sur un point haut, dans un lieu cultuel, et selon un rituel particulier et une orientation réfléchie ?

De gros travaux ont été menés par la commune de Penvénan pour construire une route et réhabiliter le site de Saint Gonval dont la chapelle et son ancien cimetière, le lavoir, la fontaine,  les abords...

La municipalité de Tréguier accepte enfin le transfert vers Penvénan et c'est en juin 2018 que les pierres quittent les quais de Tréguier pour arriver sur le site verdoyant et valorisé de Saint Gonval. Certes, ce n'est pas leur emplacement d'origine, mais au moins c'est le retour dans la commune qu'elles n'auraient jamais dû quitter.

De ces pierres, deux se distinguent particulièrement. L'une, localisée côté Sud, porte la trace d'un début de débitage à la corde mouillée que voici ici photo  ou photo (c'est la même pierre prise sous deux angles différents), et l'autre concerne une meule à plat photo réemployée et qui a donc trouvée une seconde vie à côté des ses copines dans l'enceinte originale de repérage du tumulus. Cette dernière est localisée près de la chapelle côté Nord, juste à côté de la pierre monumentale qui pèse 5,6 tonnes et qui mesure 2,30 mètres de longueur et 2 mètres de hauteur.

A noter également, à proximité de la chapelle côté porte d'entrée, la présence d'une des tombes datant de l'âge du fer qui a été trouvée sur le site des dunes de Port-blanc. Cette tombe photo faisait par tie d'une nécropole néolithique. Localisée jadis dans le jardin de la bibliothèque, elle a été transférée sur ce site de Saint-Gonval courant 2017, très exactement au sein de l'ancien petit cimetière délimité par un enclos sur le côté droit de la chapelle.

12 mai 2019